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Elle voyait Saccard à nu, cette âme dévastée d'un homme d'argent, compliquée et trouble dans sa décomposition. Il était en effet sans liens ni barrières, allant à ses appétits avec l'instinct déchaîné de l'homme qui ne connaît d'autre borne que son impuissance. Il alvait partagé sa femme avec son fils, vendu son fils, vendu sa femme, vendu tous ceux qui lui étaient tombés sous la main ; il s'était vendu lui-même, et il la vendrait elle aussi, il vendrait son frère, battrait monnaie avec leurs coeurs et leurs cerveaux. Ce n'était plus qu'un faiseur d'argent, qui jetait à la fonte les choses et les êtres pour en tirer de l'argent. Sans une brève lucidité, elle vit l'Universelle suer l'argent de toutes parts, un lac, un océan d'argent, au milieu duquel, avec un craquement effroyable, tout d'un coup, la maison coulait à pic. Ah ! l'argent, l'horrible argent, qui salit et dévore !
Afficher en entierComprenez donc que la spéculation, le jeu est le rouage central, le coeur même, dans une vaste affaire comme la nôtre. Oui ! il appelle le sang, il le prend partout par petits ruisseaux, l'amasse, le renvoie en fleuves dans tous les sens, établit une énorme circulation d'argent, qui est la vie même des grandes affaires.
Afficher en entierPourquoi donc faire porter à l’argent la peine des saletés et des crimes dont il est la cause ? L’amour est-il moins souillé, lui qui crée la vie
Afficher en entierL'argent, aidant la science, faisait le progrès.
Afficher en entierComment! l'argent ne donnait donc pas tout ? Voilà une femme que d'autres avaient pour rien, et qu'il ne pouvait avoir, lui, en y mettant un prix fou! Elle disait non, c'était sa volonté.
Afficher en entierL’argent, l’argent roi, l’argent Dieu, au-dessus du sang, au-dessus des larmes, adoré plus haut que les vains scrupules humains, dans l’infini de sa présence.
Afficher en entierRien n’était possible sans l’argent, l’argent liquide qui coule, qui pénètre partout.
Afficher en entierDans ces batailles de l’argent, sourdes et lâches, où l’on éventre les faibles, sans bruit, il n’y a plus de liens, plus de parenté, plus d’amitié : c’est l’atroce loi des forts, ceux qui mangent pour ne pas être mangés.
Afficher en entierSavoir où l'on veut aller, c'est très bien ; mais il faut encore montrer qu'on y va.
Afficher en entierAh ! c'est bien toujours comme ça : lorsqu'on ne fait pas une chose tout de suite, on est certain de ne jamais la faire...
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