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Tu m’as obligé à me dévouer à mon roi et à tout lui sacrifier, comme toi ! J’ai dû abandonner la femme que j’aime pour suivre un roi comme un chien bien dressé, comme toi ! Et quand ce roi t’a fait faux bond, tu t’es soumis, tu as élevé son bâtard à sa place, et puis on t’a tout enlevé, écuries, chevaux, chiens, hommes à commander ; ils ne t’ont rien laissé, pas même un toit sur ta tête, ces rois à qui tu avais prêté serment. Qu’as-tu fait, alors ? Comme il ne te restait rien, tu t’es raccroché à moi, tu as arraché le bâtard à son cercueil et tu l’as forcé à revenir à la vie ! A une vie que je hais, une vie dont je ne veux pas ! » Je braquai sur lui un regard accusateur.

Il me dévisageait, les yeux écarquillés, incapable de répondre. J’aurais voulu m’arrêter là mais quelque chose me poussait à continuer ; la colère me faisait du bien, comme un feu purificateur. Je serrai les poings. « Pourquoi es-tu toujours là ? Pourquoi me remets-tu toujours debout alors qu’on me rejette par terre à chaque fois ? Que cherches-tu ? A faire de moi ton obligé ? A obtenir un droit sur ma vie parce que tu n’as pas le courage d’en avoir une propre ? Tout ce que tu désires, c’est me faire à ton image, celle d’un homme qui n’a pas d’existence à lui, qui la donne tout entière à son roi. Tu ne vois donc pas que la vie, ce n’est pas seulement la donner pour quelqu’un d’autre ? »

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Mais une muraille qui ne cède pas devant le bélier peut s'effriter sous l'assaut délicat du lierre.

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Nombre d’anciennes « Prophéties blanches » relatent la trahison du Catalyseur ; voici ce que dit Colum le Blanc de cet épisode : « Par son amour il est trahi et son amour est trahi aussi. » Un scribe et prophète moins connu, Gant le Blanc, y ajoute ces détails : « Le cœur du Catalyseur est à nu devant quelqu’un en qui il a une foi absolue. Toute confiance est donnée et toute confiance est trahie. L’enfant du Catalyseur est remis aux mains de ses ennemis par quelqu’un dont l’amour et la fidélité ne sauraient être mis en question. »

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C’est une chose de s’avouer une faute, c’en est une autre d’entendre un ami non seulement abonder dans ce sens, mais exposer toute l’étendue de cette faute.

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Ça ? C’est Œil-de-Nuit, ça ? Ce puissant guerrier, ce grand cœur ?

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Derrière le véhicule plein de passagers se trouvait une carriole à deux roues ; une petite vielle vêtue de noir était assisse, bien droite sur le siège. Elle était emmitouflée dans un manteau à capuche, un châle autour de la tête, et une couverture de voyage autour des genoux. Ses yeux noirs vifs ne me quittaient pas pendant que je faisait le tour de son attelage; [...] Quand j'eus terminé, je croisai le regard scrutateur de la vielle femme posé sur moi. Les mèches qui s'échappaient de sa capuche étaient d'un noir luisant avec des striures blanches qui n'étaient pas dù à la neige. Elle pinça les lèvres sans me quitter des yeux, mais elle garda le silence, même lorsque je fourra mon paquetage sous le siège " Bonjour ! Lui dis-je en grimpant à coté d'elle et en m’emparant des rênes. Je crois que c'est moi qui dois conduire votre voiture, ajoutai-je d'un ton enjoué.

- Vous croyez ? Vous n'en êtes pas sur ?" Elle m'adressa un coup d’œil acéré.

- Hank est malade et Nick m'a demandé de le remplacer, je m'appelle Tom.

- Je n'aime pas les changements de dernière minute, fit-elle. Ça indique qu'on était pas prêts et qu'on l'est encore moins. "

Je commençais à comprendre pourquoi Hank s'était fait soudainement porté pâle. " Je m'appelle Tom, répètai-je.

- Vous l'avez déjà dit" retoqua-t-elle (...)

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Réjouissez-vous, vipères ! Je me trahis devant vous !

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« N’était-il pas assez qu’elle soit prise au piège, en proie à un malheur éternel, seule et coupée de tout ce qu’elle a aimé ? Non ! Il fallait qu’en plus vous veniez tous deux la faire souffrir ! Comment peut-on être aussi dépourvu de bonté ?

— Nous ne voulions pas lui nuire. Nous ignorions...

— L’ignorance est toujours l’excuse de la curiosité cruelle ! » gronda Caudron.

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« Combien de vies ? fit-elle d’un ton âpre. Combien de villes ? Combien de morts, ou, pire, de forgisés ? Tout cela à cause de la rancune d’un prince, à cause de l’ambition d’un enfant gâté pour le trône ? Comment a-t-il pu faire cela, Fitz ? Comment a-t-il pu supporter de laisser des gens mourir dans le seul but de faire passer son frère pour ridicule et incompétent ? »

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« Fitz, rejoins-moi, je t’en prie. » Cette fois, il ne s’agissait plus d’une injonction d’Art, ni même de l’ordre d’un prince, mais de la supplication d’un homme à un autre. « Je n’ai pas de clan, Fitz ; je n’ai que toi. Si le clan que Galen avait créé pour moi s’était montré loyal, j’aurais davantage confiance dans l’aboutissement de mon devoir. Pourtant, non seulement ses membres sont infidèles mais ils veulent m’abattre ; ils me picorent comme des corbeaux un cerf à l’agonie. Je ne pense pas leurs attaques susceptibles de me détruire mais je crains qu’ils ne m’affaiblissent au point de m’empêcher de réussir, ou, pire encore, qu’ils ne me brouillent l’esprit et ne réussissent à ma place. Nous ne pouvons pas le permettre, mon garçon. Toi et moi sommes les seuls obstacles entre eux et la victoire. Toi et moi. Les Loinvoyant. »

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