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ll s'agissait de la très vieille dame thym que je ne connaissais pas (...) elle était si emmitouflée sous une accumulation de capes, de voiles et d'écharpes que j'en avait retiré qu'une impression de maigreur (...) son parfum avait fait éternuer Suie.
Afficher en entierle nouveau bouffon du roi fraichement acquis, trottinait derrière eux, avec ses pâle yeux globuleux et son visage crayeux
Afficher en entierTemps et marées n'attendent personne. C'est un ado vieux comme le monde. Pour les marins et les pecheurs signifie simplement que les horaires d'un bateau se pliers la volonté de l'océan et non à la convenance des hommes Mais parfois je m'étends, le pire de la douleur apaisé pas thé et je m'interroge. Les marées n'attendent personne, cela est vrai, je le sais, mais le temps?
Afficher en entierEst-il dans la nature du monde que toute chose aspire à dans mon un rythme, et dans ce rythme à une sorte de paix ? C'est en tout cas ce qu'il m'a toujours semblé. Tous les événements, aussi cataclysmiques ou bizarres soient-ils, se diluent au bout de quelques instants dans les habitudes de la vie quotidienne.
Afficher en entier« Assieds-toi ici », m’ordonna-t-elle en m’indiquant le sol à ses pieds.
Je m’approchai et obéis. Je remarquai alors sur ses genoux une petite boîte en bois foncé, décorée d’un cerf en bas-relief sur le couvercle. Lorsqu’elle l’ouvrit, je sentis l’odeur du bois aromatique, et elle fit apparaître une boucle d’oreille, à peine plus grosse qu’un clou, qu’elle plaça près de mon visage. « Trop petit, marmonna-t-elle. À quoi bon porter des bijoux si personne ne les voit ? » Elle en essaya plusieurs autres et les rejeta avec des commentaires de la même veine. Enfin, elle en prit une à motif de minuscule résille d’argent dans laquelle une pierre bleue était emprisonnée. Elle fit une grimace, puis hocha la tête de mauvais gré. « Cet homme a du goût. Quels que soient ses défauts par ailleurs, il a du goût. » Elle présenta la boucle devant mon oreille, puis, sans le moindre avertissement, elle enfonça le clou, qui traversa le lobe de part en part.
Je poussai un glapissement aigu et me plaquai la main sur l’oreille, mais Patience l’écarta d’une tape. « Ne fais pas l’enfant ! Ça ne picote qu’une minute. » Il y avait une espèce de fermoir à l’arrière et elle me tordit impitoyablement l’oreille pour le mettre en place. « Voilà. Ça lui va bien, tu ne trouves pas, Brodette ?
— Très bien », acquiesça l’intéressée sans lever le nez de son éternel ouvrage.
Patience me congédia d’un geste. Comme je me levais, elle dit : « Rappelle-toi, Fitz : que tu saches artiser ou non, que tu portes ce nom ou pas, tu es le fils de Chevalerie. Veille à te conduire honorablement. Et maintenant, va dormir un peu.
— Avec l’oreille dans cet état ? » répondis-je, en lui montrant le bout de mes doigts taché de sang.
Elle rougit. « Je n’avais pas réfléchi… Je suis navrée… »
Je l’interrompis : « Trop tard pour les excuses. Je vous ai déjà pardonnée. Et merci. » Brodette riait encore sous cape quand je sortis.
Afficher en entierTu n'est pas particulièrement fort, ni rapide, ni brillant; ne te fait donc pas d'illusions. Mais tu acquerras la ténacité nécessaire pour abattre à l'usure ceux qui seront plus forts, plus rapides ou plus brillant que toi [...]. Je vais t'apprendre la manière furtive, sournoise, polie de tuer les gens.
Afficher en entierLa mort de ton père devrait te suffire, comme mise en garde, aujourd'hui et pour l'avenir. Tu es un bâtard, mon garçon. Nous sommes toujours en danger et vulnérables; nous sommes toujours bons à sacrifier, sauf quand nous représentons une nécessité absolue pour la sécurité des autre. Je t'ai appris pas mal de choses, ces dernières années; mais cette leçon-ci, retiens-la précieusement et garde-la toujours présente à l'esprit: si jamais, par malheur, tu te débrouilles pour qu'on n'ai plus besoin de toi, on te tuera.
Afficher en entierIl tend lentement la main pour prendre la plume entre mes doigts sans force. Fatigué, je regarde la ligne tremblée qu'elle a laissée en travers de ma page. J'ai déjà vu cette forme, il me semble, mais ce n'était pas de l'encre. Une trainée de sang coagulé sur le pont d'un Navire rouge, et ma main celle qui l'a versé ? Ou bien était-ce une volute de fumée qui s'élevait, noire sur le fond bleu du ciel, alors j'arrivais trop tard pour avertir un village d'une attaque imminente des Pirates ? Ou encore un poison jaune qui se diluait en tournoyant dans un verre d'eau pure et que je donnais à boire à quelqu'un sans cesser de sourire ? Une mèche de femme abandonnée sur mon oreiller ? Ou les sillons laissés par les talons Dun homme dans le sable lorsque nous tirions les cadavres des vestiges fumants de la tour de Baie-aux-Phoques ? La trace d'une larme sur la joue d'une mère qui étreignait son enfant forgisé malgré ses cris furieux ? Comme les Navires rouges, les souvenirs surgissent sans prévenir, sans pitié.
Afficher en entier"Nous nous fabriquons souvent nous-mêmes nos propres prisons. Mais on peut aussi créer sa propre liberté."
Afficher en entierIl fit courir sa main dans mes cheveux courts.
"Burrich me les a coupés, déclarai-je soudain.
- C'est ce que je constate.
- J'ai horreur de ça. Ça me pique sur l'oreiller et je n'arrive pas à dormir. Ma capuche n'arrête pas de tomber. Et j'ai l'air idiot.
- Tu as l'air d'un enfant qui pleure son père."
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