L'Attrape-rêves

Résumé

Que connaît-on de la vie de J. D. Salinger, le plus secret des écrivains ? Rien ou presque. L'Attrape-Rêves, écrit par Margaret Salinger, sa fille, entreprend de lever le voile. Pour un homme reclus, qui mit un point d'honneur à ne rien révéler de lui ni de son œuvre, la trahison est exemplaire, presque dérangeante. Ainsi, dès les premières pages du récit de Margaret Salinger, le malaise s'installe. Le lecteur se voit malgré lui placé dans une situation peu confortable, rendu à la fois complice d'une violation de vie privée mais curieux et avide d'en savoir plus sur le mystère J. D. Salinger. Toutefois, peu à peu, au fil des pages, s'écrit une autre histoire, non plus celle du grand écrivain, mais celle d'une petite fille qui grandit en constatant le gouffre infranchissable et dévastateur qui s'est creusé entre elle et l'univers romanesque de son père. "Contrairement à moi, ses héros de dix ans, mes frères et sœurs de fiction, étaient les reflets parfaits et irréprochables de tout ce que mon père aimait." L'Attrape-Rêves est l'autobiographie d'une jeune fille fragile en quête de l'amour d'un père, une traîtrise sans doute, mais un acte libérateur pour s'accepter enfin. --Lenaïc Gravis &Jocelyn Blériot

Revue de presse

L’auteur de L’Attrape-Coeurs aura du moins compris ceci : le meilleur moyen d’être lu et apprécié de ses contemporains est de ne plus rien écrire. Enfermé dans son patelin de Cornish, New Hampshire, J.D. Salinger ne donne aucune interview et ne publie plus depuis 1965. Mystère total. L’Attrape-rêves, biographie en forme de boomerang que propose sa fille, Margaret, aura donc fait couler beaucoup d’encre aux U.S, lors de sa parution. Essentiellement parce que le livre est bourré de «révélations» qui n’ont d’autre objet que de casser l’image de l’auteur romantique et hyper-sensible pour dresser le portrait d’une sorte d’ogre détruisant son œuvre littéraire mais aussi les siens dans ses rêves inhumains de perfection…

Entre autres «scoop», on apprendra que J.D, bien qu’à moitié juif a épousé, brièvement, une fonctionnaire nazie pendant la Seconde Guerre ; qu’il a littéralement retenu prisonnière la mère de Margaret à Conish (dans les pires moments J.D. est comparé à une espèce de gourou maléfique, égocentré, envoûtant toute sa petite famille), et qu’il a passé son temps à expérimenter toutes les sectes possibles (néo-bouddhistes, scientologie, macrobiotique)… Etrange ouvrage, qui relève tout à la fois du document et du Tabloïd voyeur, malsain, sur lequel viennent se greffer de trop longues digressions relatives aux expériences sentimentales de la jeune femme Margaret, ce dont, de toute évidence, on se contrefout. Bref, cinq cents pages plus tard, si la légende en prend plein la gueule, le mystère Salinger, lui, demeure. --Stéphane Malterre -- Urbuz.com