Extraits

Qui ne tente rien n’a rien !

Elle était la fille avec qui tout le monde voulait être vu, toujours en train de rire à gorge déployée, et qui semblait totalement ignorer l’attention qu’elle suscitait partout où elle allait.

Vivre à deux était une sorte d’idéal romantique : se réveiller dans les bras de l’autre, rire ensemble en partageant une orange pressée et des tartines le dimanche matin. À ma grande honte, je crois que l’idée que je m’étais faite de la vie à deux sortait tout droit de pubs télé plutôt niaises.

Le problème avec la culpabilité qu’engendre le mensonge, je m’en rends compte maintenant, c’est qu’on a bien trop peur pour sortir de chez soi, et que du coup on gâche la journée entière. Et comme moins on en fait, moins on a envie de faire quoi que ce soit, à deux heures je m’ennuie, et suis sans énergie et somnolente.

Au tout début, elle était merveilleuse quand elle était soûle. « Je ne suis pas ivre, juste un tout petit peu éméchée. » Mais sa personnalité gagnait en éclat quand elle avait bu, son bonheur était décuplé par l’alcool. Elle était plus tendre, plus vive, plus tout.

Mais quand la boisson augmenta son emprise, les choses commencèrent à changer. Sa gaieté se transforma en déception, en dégoût, en maladie, que l’alcool ne fit qu’accroître. Celle qui avait autrefois été si gaie devint maussade, celle qui s’était montrée aimante devint distante, celle qui m’avait couverte de baisers se mit à m’accabler d’injures.