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Extrait

Extrait ajouté par Moridiin 2016-11-01T18:57:39+01:00

/!\ SPOILERS /!\

Chronique d’un homme amoureux

Par Jamie Maclay

Les belles histoires se racontent au coin du feu un soir de Noël. La nôtre ne devrait pas faire exception. Pourtant, elle ne disputera jamais la place aux contes et les enfants ne l’entendront pas, allongés sur le ventre près de l’âtre, leurs yeux pétillants tournés vers leur grand-mère devenue conteuse pour l’occasion.

Malgré cela, elle est magnifique. Elle est dure aussi. Et l’homme qui l’a écrite avec moi mérite bien quelques colonnes dans le quotidien de cette ville.

C’est pour vous parler de lui que j’ai délaissé les faits divers aujourd’hui. Juste le temps pour moi de taper ces quelques lignes qu’il lira, comme tous les jours, en revenant de son jogging. Il s’arrêtera acheter le journal chez le buraliste au coin de notre rue et l’ouvrira en préparant son café.

J’imagine son étonnement quand il comprendra que cet article parle de lui. Et ça me plaît d’être encore capable de le surprendre. Ces années près de lui, elles n’ont rien eu de monotone. Le matin, je m’éblouis encore de son visage.

Un jour, je l’ai rencontré. Je pensais avoir tout perdu, et soudain, je l’avais trouvé. Je pensais être triste, seul et abandonné, mais la solitude, elle était au fond de son coeur, quand il rentrait dans ce foyer jonché de violence et d’indifférence. De haine et de silence.

Il n’avait rien de faible, il ne ressemblait pas à l’image que l’on se fait d’un enfant maltraité, d’un adolescent violenté. Il était grand, il était fort. Il n’était qu’un pion dans les mains d’un père alcoolique. Il a eu mal, il a eu peur. Il s’est battu, il s’est caché.

Il a souri chaque jour pour donner le change. Il m’a souri et, près de lui, je me suis pris pour un héros. Je l’ai aimé pour ce qu’il était. Pour ce qu’il disait et pour ce qu’il taisait. Pour ce qu’il montrait et ce qu’il dissimulait. Jamais je n’ai été plus riche que le jour où j’ai compris qu’il était à moi.

Nous étions heureux ensemble. Même dans l’ombre. Nous avons attendu la fin de notre année de terminale, cochant les jours qui nous rapprochaient du vrai départ. De notre révélation. Et nous n’avons eu le droit qu’à une chambre d’hôpital où la folie l’avait conduit. Les derniers remerciements d’un père pour des années de sévices.

Je l’ai cru mort. Il a continué de respirer. Mais il n’était plus vraiment vivant.

Il lui en fallut du temps pour revenir vers moi. Des années de pleurs et de désespoir. Des années à l’attendre en vain, à le chercher et à ne le trouver nulle part. Même plus dans mon coeur parfois. Des années à pleurer la fin d’une histoire, à le pleurer lui, alors que je le sentais dans chacun de mes pas et que je le voyais dans les visages que je croisais.

Quand il est revenu, je l’ai haï avant de recommencer à l’aimer. À moi aussi, ça m’a pris du temps.

Mais je ne pouvais plus résister à sa chaleur. À son amour. À son étincelle. À ce qui fait de lui bien plus que tous les autres. Il vole au-dessus du monde, alors que nous marchons, levant la tête pour le voir, lui, déjà si haut.

En partant, il ne s’est pas seulement sauvé lui. Il m’a sauvé, moi. Il a sauvé son père aussi. Un père avec lequel, malgré tous les coups et les blessures, malgré les humiliations et les terreurs, malgré cette vie qu’il a été si près de lui prendre, il a repris contact. Un père qu’il a soutenu pendant la durée de son incarcération, lui rendant visite aussi souvent qu’il le pouvait.

Il a sauvé son meurtrier. Quel homme est capable de faire ça ? Il a rendu un criminel meilleur. Il l’a regardé en face et lui a dit : « je t’aime papa, » avec une absolue certitude.

Je n’aurais jamais l’abnégation, ni la bonté, ni la capacité de pardon nécessaire pour comprendre cet acte de pure générosité. Mais je l’ai accepté. J’ai appris à vivre avec sa famille défaillante, comme je vis avec l’absence de la mienne.

Aujourd’hui, nous avons accompli nos ambitions. J’écris pour un journal que j’apprécie depuis de nombreuses années et qui me laisse partir réaliser mes reportages photo sur lesquels, bien évidemment, il a la primeur. Lui, il enseigne les maths à l’université et ses étudiants l’appellent professeur. Docteur pour les plus audacieux.

Il n’y a qu’un seul rêve que nous n’avons pas encore réalisé. Une question à laquelle j’ai déjà répondu, une nuit près des quais bordelais. Aujourd’hui, c’est moi qui te le demande, Alexandre, puisque tu sembles l’avoir oublié.

Voudrais-tu, enfin, m’épouser ?

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