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Extrait ajouté par anonyme 2014-12-13T23:10:35+01:00

31 déc. Coucher du soleil. Devant le tombeau d’Atoum-hadou. Sur le Victrola 50 : « Je suis assise sur la balancelle. Viens-tu, chéri, avec moi contempler le ciel ? »

Margaret chérie, ma reine éternelle dont la beauté éblouit le soleil.

Votre père et moi rentrons demain, nous revenons vers vous – bateau luxueux sur le Nil jusqu’au Caire, une nuit dans cette ville à l’hôtel du Sphinx, puis Alexandrie en chemin de fer et de là, nous avons réussi à trouver de la place à bord d’un steamer italien, le Cristoforo Colombo, avec escales à Malte, Londres, New York, où nous sauterons dans le premier train nous ramenant vers Boston et vous. Le 20 janvier, vous pourrez serrer votre père et votre fiancé dans vos bras.

À mon retour, notre mariage sera, bien entendu, notre affaire la plus pressante. Puis, après de nouveaux préparatifs, je conduirai une deuxième expédition pour revenir à Deir el-Bahari afin d’effectuer un relevé photographique des peintures murales et d’exhumer les artefacts et les trésors de la tombe. Il ne me reste plus ce soir qu’à sceller l’entrée du tombeau en laissant ma découverte dans l’état exact où je l’ai trouvée. Puis qu’à vous expédier ce paquet par la poste. Mon garçon de course doit arriver ici tout à l’heure.

Plus aucun obstacle ne se dresse désormais sur notre chemin, mon amour. Le succès de ma mission ici, la faveur retrouvée de votre père… tout se réalise tel que je vous l’avais promis. Vous serez soulagée d’apprendre que votre père et moi sommes à nouveau les meilleurs amis du monde. (Merci pour votre câble de « mise en garde », mais la colère infondée de votre père à Boston n’aurait pu survivre à son séjour ici en ma compagnie !) Oui, il me félicite pour ma découverte (« notre découverte, Trilipush ! » me reprend-il), vous envoie dans un demi-sommeil son affection, et vous supplie, tout penaud qu’il est, de bien vouloir oublier les absurdités qu’il vous a dites sur moi. Il avait les nerfs à rude épreuve, étant en butte à la jalousie et aux intrigues, et désormais, il est ravi que je lui aie pardonné d’avoir succombé, ne serait-ce qu’un instant, à des mensonges aussi éhontés. Et à présent, nous revenons vers vous, tout comme vous allez revenir vers moi.

Bien sûr, si vous lisez cette lettre, c’est que, pour des raisons que je ne puis qu’imaginer, je n’aurai pu regagner sain et sauf Boston et le havre de vos bras. Je ne serai donc pas rentré enveloppé de nuées de gloire immortelle, je n’aurai pas drapé autour de votre gorge pâle ces rangs de l’or le plus blanc que je vous rapporte du tombeau d’Atoum-hadou. Et, vous entraînant doucement à l’écart sous les portes-fenêtres cintrées du salon de votre père, je n’aurai pas séché vos larmes de joie à mon retour et ne vous aurai pas demandé tranquillement de me remettre dès son arrivée un paquet (celui-ci) que vous devriez recevoir bientôt de moi, illustré par les charmants cachets de la lointaine Égypte, paquet qui m’est adressé à vos bons soins, à n’ouvrir qu’en cas d’absence prolongée et inexplicable.

Non, les événements se dérouleront comme je les ai prédits et vous ne lirez jamais cette lettre. J’arriverai avant elle, je la retirerai doucement de vos doigts avant que vous l’ouvriez et tout ce qui est là demeurera inconnu, sans objet, une précaution ignorée de tous, sauf de moi.

Et néanmoins. Néanmoins, Margaret. Néanmoins. Vous avez vu à l’œuvre, aussi clairement que quiconque, la malveillance de ceux qui souhaitaient notre échec et l’on ne sait jamais quand des accidents mortels ou pires peuvent arriver. Aussi je prends la liberté de vous faire acheminer les carnets ci-joints. Dieu du ciel, puisse tout cela arriver à bon port !

Margaret, vous tenez à présent, si les puissants tentacules de mes ennemis ne se sont pas infiltrés jusque dans le système postal égyptien, trois volumes, disposés chronologiquement par ordre de composition. Ils commencent le 10 octobre par mon arrivée au Caire à l’hôtel du Sphinx, le souvenir de vous et de nos fiançailles encore bouillonnant dans ma tête. Des entrées du journal non destinées à la publication alternent avec celles qui le sont et des éléments de travaux aboutis. Une partie de ce journal de bord est une lettre qui vous est destinée, la lettre que je n’ai pas trouvée, à ce jour, le temps de vous expédier. J’ai l’intention de trier tout cela à Boston. Le deuxième paquet commence alors que j’ai épuisé ma réserve de papier de l’hôtel et, de ce fait, ai dû m’en remettre à la générosité des collègues du service des Antiquités du gouvernement égyptien ; des dizaines de pages portent l’en-tête du directeur général du service. Enfin, j’ai presque rempli un très joli carnet, le Lett’s # 46 Indian and Colonial Rough Diary, le préféré des explorateurs anglais quand ils travaillaient au loin dans la chaleur et les sables pour faire progresser nos connaissances à leurs risques et périls. Ne vous inquiétez pas : les pages arrachées à la fin ne sont autres que celles de cette lettre. Ensemble, les trois documents composent le brouillon de mon incontestable chef-d’œuvre : Ralph M. Trilipush et la Découverte du tombeau d’Atoum-hadou.

Je joins également les lettres que vous m’avez envoyées ici, vos paroles, les bonnes et les cruelles mêlées. Sept lettres, deux câbles, et celui que je vous ai adressé et qui me fut jeté hier à la figure. Ainsi que les câbles que votre père m’a fait parvenir.

Je viens juste de changer l’aiguille, mon avant-dernière. C’est une chanson délicieuse.

Je m’en remets à un jeune boy pour me servir de messager jusqu’à la poste.

Le temps passant, Margaret, l’érosion accomplit son œuvre. Le sable dégrade, les décombres obscurcissent, le papyrus se désagrège, les peintures s’envolent en poussière. Une partie de cela est, bien entendu, destructeur. Mais, dans une certaine mesure, l’érosion clarifie la scène, comme elle élimine les faux-semblants, d’involontaires moments de faiblesse, des détails déroutants et superflus. Si, au cours de la rédaction de mes notes, je me suis égaré ici ou là sur un mauvais chemin, me suis mépris ou ai mal décrit telle chose que j’ai vue ou cru voir, eh bien, disons que sur le coup, l’on pense : qu’importe, je me corrigerai à mon retour. Et je le ferai. Mais, bien sûr, si je dois être battu à mort et jeté dans la malle de voyage d’un comte crapuleux, puis mis en pièces, mes lambeaux négligemment jetés par-dessus bord aux requins affamés, il sera alors fort regrettable que je n’aie pas corrigé mon travail tant que j’en avais l’occasion. En ce cas, il me faudra un brillant et courageux rédacteur pour souffler sur les hypothèses poussiéreuses et dévoiler la dure, la froide vérité d’obsidienne et d’albâtre. C’est vous qui apporterez cette érosion clarifiante.

Nous en venons à la tâche essentielle que je vous confie, ma muse et exécutrice testamentaire. Vous êtes désormais la déesse gardienne de tout ce que j’ai accompli. Ces écrits sont le récit de ma découverte, le moyen de réduire à néant mes détracteurs et mes propres doutes. Je vous confie rien de moins que mon immortalité. Je m’en remets à vous, en dépit de tout, car vers qui me tournerais-je sinon ? Si quelque chose devait arriver à mon corps, ce serait désormais à vous – par l’ouverture de ce paquet, par la lecture de ces mots – d’assurer que mon nom et le nom d’Atoum-hadou ne périssent point. C’est le moins que vous puissiez faire pour moi, Margaret.

Vous surveillerez la publication de ceci, mon œuvre dernière. Insistez pour avoir un gros tirage chez un éditeur universitaire prestigieux. Tapez de votre joli pied et exigez une place sur les rayonnages des principales bibliothèques universitaires, de même que des principaux musées d’Antiquités égyptiennes aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Italie et au Caire. Et le grand public ! Bouchez-vous les oreilles, Maggie ! Car il y aura une clameur comme nul n’en a jamais entendu quand on saura la nouvelle. Mais tenez-les tous à distance tant que vous ne serez pas prête. Faites le travail en suivant mes directives, insistez pour que le livre soit imprimé exactement comme je vous le dis et ne consentez rien d’autre aux vautours.

Le temps manque présentement pour que je puisse me corriger. Les événements s’accélèrent. Et nous partons demain. Aussi le ferai-je moi-même quand je serai de retour sain et sauf, mais permettez-moi de vous donner quelques instructions éventuelles pour le cas où les circonstances tourneraient autrement.

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