Extraits

Nous sommes désarmés et je n’aime pas ça. Un assassin sans armes, c’est comme un banquier sans le sou, ça n’existe pas. Je me sens tout nu.

Trois défunts, à divers stades de décomposition, rejoignirent leur congénère et tentèrent maladroitement d’encercler leurs proies, en dépit de leurs armes d’acier. Encombrés par leurs paquetages, les vivants se placèrent en position défensive autour de Sytal.

Noir-Coeur rugit à la face du mort le plus proche, le visage masqué par une capuche :

— Viens donc, que je t’embrasse !

Un silence surpris accueillit cette déclaration inattendue. L’assassin rougit comme une pivoine et rectifia :

— Que je t’embroche.

Mais le coeur n’y était plus. Pil se mordait les joues pour ne pas rire. Puis, le mort défiguré attaqua subitement.

— Les garçons, dit Mira, n’avez-vous rien à faire au lieu de traîner ici ?

— Ben non, répliqua étourdiment Pil.

La température autour de la voyante chuta de plusieurs degrés.

— Non ? Et la vaisselle ? Et il me semble aussi qu’un débarbouillage s’impose ! Et ...

Les trois garçons signèrent leur reddition. Ils s’éloignèrent du feu où Mira s’employait déjà à couper les mèches noisette de sa nouvelle amie à hauteur des épaules.

— Que fait-on ? grommela Pil.

— La vaisselle, répondit l’assassin d’élite formé à tout type d’armes et paré à toute éventualité.

Après une ou deux acrobaties, la voyante parvint à prendre pied dans la chambre de l’Intouchable.

De longues minutes plus tard, elle fit signe à ses amis de la rejoindre. Tandis que Pil s’engageait sur le chemin de pierres vertical, Noir-Coeur retint Almus.

— Comment je suis ? Mes cheveux, ça va ?

— Ils sont toujours là, répondit l’Élu en descendant à son tour. Ton épi aussi.

— Quel épi ?