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— Je suis contente de te voir, Rash’, lança joyeusement la jeune femme en lui adressant un sourire éclatant.

Derrière elle, l’un des Velcaniens poussa un hoquet étouffé.

— Elle appelle Rash’anshakar, le plus cruel Osh’ralk qui ait jamais existé, par son petit nom ? murmura Erwan d’une voix étranglée.

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Prologue

Mémoires de Velcan, livre II « Les jours sombres – CLXVII » (extraits).

(… ) Je suis infiniment coupable. J’aurais dû comprendre plus tôt que le roi Belonis sombrait dans la démence. Aurais-je pu éviter les massacres auxquels il se livra ? Aurais-je pu empêcher la scission du peuple des Hommes ? Ces questions m’obsèdent en vain. Le mal est fait et mes regrets consument ce qu’il me reste de vie.

À quel moment ce roi, dont j’admirais jadis la noblesse, est-il devenu le monstre assoiffé de conquêtes et de sang dont l’histoire maudit le nom ? Quel fut le germe de cette sinistre déchéance ? Je l’ignore. Mon esprit s’est trop longtemps laissé aveugler.

Alors qu’il avançait en âge, Belonis devint obsédé par la prétendue supériorité des humains. Dix ans après le début de son règne, il décida d’imposer sa domination aux autres races, et envoya nos armées vers l’Est. Cette conquête se transforma peu à peu en carnage.

Les Mavelliens – les demi-loups, comme nous les appelions – en furent les premières victimes. De ce peuple de chasseurs pacifiques, il ne resta bientôt plus un membre. Le roi ne voyait en eux qu’une sous-espèce qu’il fallait anéantir, ou réduire en esclavage.

Le Peuple des Lacs connut ensuite le même sort, suivi de bien d’autres. Un demi-siècle nous sépare de ces horreurs, mais je frissonne encore au souvenir du sourire que chaque compte rendu de massacre faisait naître sur le visage de notre souverain. On l’appelait désormais « le Dragon » , et l’impitoyable cruauté que ce nom évoque suffit à faire comprendre pourquoi on ne le prononçait qu’à voix basse et le cœur empli de crainte.

J’étais son premier conseiller. Le sang qu’il fit couler n’entache-t-il pas mes mains ? Lorsque je me secouai de ma trop longue léthargie et trouvai enfin le courage de m’élever contre sa politique expansionniste, je sus que rien n’effacerait les conséquences de ma négligence passée et que les peuples exterminés par notre armée ne se relèveraient pas de leurs cendres. Mais je pensai à ceux qui survivaient et que je pouvais peut-être sauver.

Ce jour-là, face à Belonis, dans cette salle du trône aussi froide et sinistre que l’était son ambition, j’osai dénoncer ouvertement sa folie. Je vois encore les visages apeurés des membres de la cour, leurs mains qui tremblaient, et les yeux flambants de colère du roi, alors que j’exprimais à haute voix ce que mon cœur hurlait en silence depuis trop longtemps…

Je me crus irrémédiablement condamné par mon audace. Je ne pensais pas que nous étions si nombreux à partager les mêmes idéaux. La garde hésita pourtant à se saisir de moi lorsque le roi en donna l’ordre et je fus surpris des aides qui me furent prodiguées pour faciliter mon évasion du château. La résistance venait de naître. Des soldats aux prêtres, des nobles aux paysans, il y eut, dans chaque classe, des personnes qui se rallièrent à nous. Bien peu, sans doute, mais suffisamment pour menacer le pouvoir du roi et creuser une dissension au sein de notre peuple. La guerre civile s’instaura. Les hommes de Belonis, l’élite de son armée qu’il avait lui-même baptisée « les Dragons Noirs » , étaient partout. Ils nous traquèrent sans relâche, et nombre de mes partisans tombèrent sous leurs coups. Mais nous étions aussi déterminés que désespérés et nous le leur rendîmes au centuple.

Le souvenir de cette lutte fratricide me serre le cœur et pèse sur mes regrets, mais il était écrit que le royaume de Belonis devait connaître des heures plus sombres encore.

Il y avait déjà eu bien trop de morts des deux côtés lorsque les éléments se déchaînèrent. Pendant quatre jours et quatre nuits, le ciel devint obscur comme de la suie. Le soleil, les étoiles et la lune semblaient s’être dissous dans ces ténèbres. La terre trembla si fort que les Montagnes Glacées se fendirent en deux. Certains racontent que des flots de lave incandescente se déversèrent de leurs sommets telles des larmes divines.

Beaucoup crurent que la fin des temps était venue. Les mages du roi virent dans ces signes la manifestation de la colère des dieux. S’ils ont raison, il me faut croire que les dieux ont choisi leur camp, car je fus épargné par leur courroux tandis que le cruel roi-Dragon succomba aux premières heures du Grand Cataclysme, rongé par un mal foudroyant dont nul n’identifia la cause.

Son premier fils, Aarnum, était un jeune homme ambitieux qui partageait l’idéologie de son père. Mais sa raison était plus solide et, aussitôt installé sur le trône, il accepta mes appels aux pourparlers. Nous savions l’un comme l’autre que seule une trêve mettrait un terme à la colère divine dont nos querelles semblaient être la cause. C’est dans la plus haute tour de la forteresse de Shakan-Karak, capitale du royaume, que nous conclûmes le Pacte sacré qui devait lier nos camps à tout jamais. Par nos deux sangs mêlés, nous jurâmes à la face des dieux que jamais plus les Hommes ne se feraient la guerre.

Coïncidence ou miracle, la fureur des éléments cessa dès le lendemain.

Et notre exode commença.

Aarnum autorisa tous les opposants au régime à quitter le royaume en paix, à condition de ne jamais y revenir. Nous étions bannis des terres où nous étions nés, mais nous étions libres et en vie. Nos pas nous conduisirent par-delà les Montagnes Glacées, à travers le défilé que le Grand Cataclysme avait créé. Nous découvrîmes ces terres inconnues, et nous les fîmes nôtres.

J’étais le guide de ce nouveau peuple et l’émotion me gagne à chaque fois que je me remémore les visages pleins de confiance et d’espoir de ces hommes qui me choisirent pour souverain. C’est ainsi que naquit le royaume de Velcania, ainsi nommé en mon honneur.

Dans la contrée qui fut autrefois celle de tous les Hommes, Aarnum fonda le Drackenmaar, le royaume du Dragon, ainsi nommé en mémoire de son père dont il suivit les traces, faisant avancer ses troupes toujours plus à l’est.

Suis-je un lâche ? L’Histoire me jugera. J’ai été impuissant à arrêter Belonis, je le suis encore plus face à Aarnum. J’ai choisi de ne plus penser au sort des peuples que des Hommes continuent de massacrer de l’autre côté de la frontière. J’ai sauvé une partie de mon propre peuple. Qu'en sera-t-il de nos âmes ? (… )

L’âge fait désormais trembler ma main et j’ai bien du mal à tenir la plume. Bientôt, les feux annonçant ma mort seront allumés à travers tout le royaume, comme au sommet des Montagnes Glacées pour en informer le Drackenmaar.

Je suis fier de ce que nous avons bâti. Velcania est un royaume prospère, et le Consortium qu’il a contribué à former est un agglomérat de peuples désireux de vivre en paix. En agissant ainsi, nous avons encore creusé l’écart avec le Drackenmaar et ses idéaux guerriers.

La paix régnera pour toujours entre nos deux royaumes : même les rois s’inclinent devant la volonté des dieux. Mais ma gorge se noue à l’idée que rien ne les réunira jamais. Le schisme des Hommes est une tragédie dont je porte la terrible responsabilité et j’attends ma fin comme une délivrance.

Mon nom est Velcan, et je suis le premier roi de Velcania. Puissent mes descendants poursuivre mon œuvre, et les morts me pardonner…

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