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Chapitre 1 : Le Pacte
Année 1710, au Sud de l'Angleterre.
Un épais brouillard entourait le village d’ARGOW... Le vent glacial balayait les branches des arbres, tandis que les derniers habitants fermaient leurs portes et leurs volets, pour ne pas que le froid entre dans les chaumières. C'était un hiver rude et mortel, pour le malheureux qui devait passer la nuit dehors.
Le village était entouré d'une sinistre forêt, qui abritait toutes sortes d'animaux sauvages. Parfois des loups s'approchaient des masures pour y chercher un peu de chaleur et de nourriture. Les bâtiments étaient assez anciens, et semblaient décrépis. Une petite mare sur le coté du village devait servir pour nettoyer son linge, mais l'eau y était gelée, ce soir-là. ARGOW n'était pas un très grand village, il ne regroupait pas plus d'une quarantaine de chaumières, et la plupart des habitants n'étaient que des paysans, ou des chasseurs, qui ne possédaient pas beaucoup d'argent. En aspect extérieur, le village semblait sale et triste, ce qui décourageait la plupart des voyageurs... Mais pas ces cinq hommes-là.
Montés sur des chevaux noirs comme la nuit, les cinq mystérieux individus s'approchèrent peu à peu du village. Accompagnés par le vent, la neige, et le brouillard, le petit groupe avançait discrètement, jusqu'à arriver devant l'auberge du Soulier Doré. Ils descendirent de leurs chevaux, les attachèrent, et se dirigèrent vers la taverne sans regarder derrière eux. Le groupe entra en poussant la grande porte de l'auberge avec un grincement qui fit retourner la plupart des clients. Les quelques tables de la taverne étaient occupées par des hommes en train de boire, jouer aux dés ou raconter leurs exploits à la chasse. Cependant, le temps semblait s'être arrêté depuis l'arrivée des cavaliers. Un long silence pesa sur la salle pendant quelques instants. Tous les clients s'arrêtèrent de parler pour dévisager les cinq hommes en noirs. L'auberge, avec ses vieux murs poussiéreux, et son toit de chaume, était composée d'un long comptoir rempli de chopes de bières vides, où étaient accoudés plusieurs villageois. Quelques tables en bois de chêne dans la salle, et des tètes de sangliers, et de cerfs, ornaient les murs décrépis.
Une fois le groupe observé de la tête aux pieds, les quelques dizaines de clients retournèrent la tète pour la replonger dans leurs verres. Les cinq hommes s'avancèrent jusqu'au comptoir en fixant le sol. Ils étaient vêtus de longs manteaux noirs, de bottes en cuir épais, et d'une lourde épée, que chaque homme de l'auberge avait remarquée.
- Qu'est ce que je vous sers, étrangers ? demanda le gros patron de bar, fièrement dressé derrière son comptoir.
L'un des cinq hommes regarda le patron et jeta quelques pièces sur le bar en disant :
- Une bouteille de ton meilleur vin, aubergiste.
Voyant les pièces, le serveur s'empressa de courir à la cave et de ramener une bonne bouteille couverte de poussière. Il déboucha la bouteille, puis la posa sur le comptoir, avec cinq verres mal lavés. Il ramassa les pièces et observa les individus.
Il était assez facile de voir que l'homme qui avait payé devait avoir un grade supérieur aux quatre autres. Son manteau était différent, plus long, et plus coûteux, orné d’épaulettes en argent. Il avait également une épée à la poignée dorée, le genre de présent que l'on offre à un haut gradé de l'armée. La bouteille en main, le groupe s'empressa de se servir, et de vider leurs verres en quelques secondes.
- Ma foi, j'en ai bu des plus mauvais ! lança l'un des hommes à l'aubergiste.
Celui-ci, d'un signe de tète, remercia le groupe, puis regarda le gradé.
- Vous êtes militaires ? Demanda le patron.
- Non, je suis le roi, et voici mes fous ! répondit le gradé.
Les quatre autres s'esclaffèrent et le patron de l'auberge laissa esquiver un sourire forcé.
- Tu as vu juste, dit-il, nous sommes bien militaires. Capitaine Conrad et ses quatre soldats, en mission pour le Roi.
En entendant ces paroles, certains clients quittèrent l'auberge. Mais le patron, curieux de nature, continua de questionner le groupe.
- En mission ? Quel genre de mission ?
Le Capitaine regarda lentement haut-dessus de son épaule pour voir si des villageois écoutaient,... Il se retourna, et parla d'un ton fort :
- Nous recherchons un homme !
A deux kilomètres à l'Est de ARGOW, se trouvait une ferme, entourée par la forêt glaciale, elle semblait coupée du monde. Vivait ici un couple de paysans, âgés d’une trentaine d'années. Le mari était à l'extérieur de la masure, devant la porte d'entrée, à jeter des restes de lapins à son chien. Sa femme était assise près du feu, pendant que leur fils dormait à l'étage. A quelques mètres de leur maison se trouvait leur étable, qui abritait quelques vaches et seulement un cheval. Elle permettait au mari d’être prévenu à tout moment en cas de dangers, grâce aux bruits des bêtes. Durant tout l'hiver, des animaux sauvages approchaient souvent de sa ferme, mais le paysan avait l'habitude.
Son chien s'arrêta de manger pendant quelques instants, fixant la forêt en grognant. Le fermier sentit que quelque chose rodait dans les bois ...
Dans l'auberge, l'ambiance avait radicalement changée. Les villageois festifs et bruyants s'étaient tous arrêtés de parler pour écouter le Capitaine Conrad. Celui-ci s'avança au milieu de la salle, pour être sûr que tout le monde entende ce qu'il avait à dire.
- Mes hommes et moi sommes partis du Palais Royal il y a trois mois avec une mission : trouver un homme dangereux, le capturer, et le ramener à la Cour, pour qu'il soit pendu devant le Roi !
Le Capitaine observa la foule, pour voir les réactions des badauds. Certains villageois s'approchèrent, intéressés par cette histoire. Le gradé continua :
- L’homme que nous recherchons est très dangereux ! Il a assassiné des dizaines d’hommes dans toute l’Angleterre,... mais également des femmes... il ne connaît pas la peur, ni la pitié. Depuis trop longtemps il commet des crimes horribles dans nos contrées, sans que personne ne l'arrête ! Cet homme mérite la mort ! Et c'est pour le capturer que le Roi à envoyé ses meilleurs hommes dans tout le pays.
A entendre ces mots, les villageois commencèrent à s'inquiéter... L'un d'eux s'approcha du Capitaine.
- Et vous pensez qu'il aurait pu passer par ARGOW ? demanda l'homme.
Le gradé hésita un instant, regarda la foule, et répondit :
- Nous avons perdu sa trace il y a deux jours au village de KOLMAR,... qui est à seulement trente kilomètres d'ici...
A cet instant les villageois paniquèrent, certains sortirent de l'auberge en courant pour voir si leur famille était en sécurité. D'autres, effrayés, continuèrent de questionner le Capitaine.
- A quoi ressemble-t-il ? demanda un vieux barbu.
- Je ne l'ai jamais vu, répondit le gradé. Mais l'un de mes hommes à eux la chance de l'avoir au bout de son épée. William ! Tu as vu l'assassin, viens le décrire.
Un soldat s’avança, en regardant les villageois qui l’entouraient. Le Capitaine se recula jusqu'au comptoir.
- C’était un homme d'une trentaine d'années, à peu près de ma taille, mais avec des cheveux longs jusqu'aux épaules. Noirs, tout comme ses vêtements. L’assassin avait des yeux bleus très clairs... un vrai regard de loup. Il portait deux longs poignards à sa ceinture.
Le soldat retourna au comptoir, et le Capitaine s'avança à nouveau au milieu de la salle.
- Si l'un d'entre vous reconnaît cette description, fit Conrad, qu'il nous le dise maintenant !
Un long silence pesa sur la foule, les villageois se regardèrent les uns après les autres, mais personne ne répondit. Soudain, les portes de l'auberge s'ouvrèrent dans un énorme fracas qui fit retourner la foule et les militaires. Un jeune garçon entra dans l'auberge essoufflé et en pleurs, en criant :
- On a tué le Père Victor !
Un des villageois attrapa le garçon, puis se retourna vers les militaires.
- C'est Jonas, l'un des disciples de notre Prêtre !
Aussitôt, le Capitaine s’approcha de l'enfant.
- Que s'est’ il passé ? demanda Conrad.
Le garçon reprit son souffle et expliqua en pleurant :
- J'allais dans la sacristie pour éteindre les cierges..., quand je vis le Père Victor étendu par terre avec la gorge tranchée. Je me suis précipité ici pour appeler à l'aide.
Le gradé lança un regard à ses hommes, et se précipita vers les portes de l'auberge. Ils le suivirent avec le même entrain, tout en sortant leur épée de leur fourreau. Conrad se retourna et dit aux villageois :
- Restez là et occupez-vous du garçon !
Le groupe de soldats traversa la rue en courant jusqu'à arriver devant la chapelle du village. Une vieille église, très sombre, datant du XVI ème siècle, avec un toit en planches de bois moisies qui ne demandait qu’à s'écrouler. L'un des hommes armé hésita à entrer dans cette office poussiéreuse où les corbeaux avaient décidé de nicher, mais il redoutait autant les cris du Capitaine,... il entra en grimaçant.
Conrad était le premier à pénétrer dans la chapelle, ses hommes postés derrière lui, à épier chaque objet. La plupart des villageois peureux qui les avaient suivit restèrent dehors, mais certains, plus courageux entrèrent avec le groupe armé. Le Capitaine avança jusqu'à l'hôtel le plus discrètement possible, en scrutant chaque recoin de l'église. Certains vitraux étaient cassés, et les bancs étaient moisis, ce qui, étrangement, n’étonna pas les militaires. Ceux-ci arrivèrent enfin à la sacristie pour voir de leurs yeux la scène macabre.
Comme le garçon l'avait expliqué, le Prêtre gisait dans une mare de sang, une entaille profonde à la gorge. Les villageois s'approchèrent pour voir le corps. L'un des soldats s'accroupit près du cadavre et lui prit la main. Après quelques secondes, il regarda son Capitaine en disant :
- Mort ... mais depuis moins d'une heure.
Conrad, le regard fou de rage, fit demi-tour vers l'hôtel en criant :
- Fouillez-moi cette église !
Les soldats suivirent les ordres, aidés des villageois apeurés.
A la ferme, il régnait un silence inquiétant. Le mari, qui venait de nourrir ses bêtes, ne pensait qu’à rejoindre sa femme près du feu. Il marcha péniblement dans la neige en direction de sa masure. Arrivé à quelques mètres de la porte d'entrée, il s'arrêta et appela son chien. Le fermier regarda autour de lui, mais aucun signe de l'animal.
- Tant pis pour toi, tu dormiras dehors ! cria le fermier, énervé.
Mais en tendant le bras pour ouvrir sa porte, il entendit les hurlements à la mort de son chien. Il prit alors sa lanterne pour se diriger vers les écuries, d'où provenaient les cris de la bête. Derrière le bâtiment, il vit des traces de sang dans la neige, qui commença à l'inquiéter. Il suivit les traces et arriva à une clôture.
C'est en voyant son chien éventré dans la neige que l'homme commença à paniquer... Il regarda la forêt autour de lui pendant quelques instants, et couru jusqu'à la porte de l'étable. Il ouvrit, entra, et referma rapidement. Aussitôt à l’abri, le fermier s'empressa de prendre son mousquet, accroché au mur de l'écurie. Pendant qu’il chargeait son arme, il remarqua des traces de pas ensanglantés sur le sol, il serra son fusil, fou de colère et suivi les traces de l'assassin, qui sortaient de l'étable pour se diriger vers sa maison... Le mari regarda sa masure, à une trentaine de mètres de lui, et se mit à crier : "Gwendoline !"
Les soldats rejoignirent leur capitaine devant l’entrée de la chapelle.
- On a fouillé partout capitaine, il n’y a personne ici, dit l’un de ses hommes.
Soudain un vieillard s’approcha du groupe.
- Que se passe-t-il ici ? dit le vieil homme.
Un des villageois se retourna pour lui expliquer la situation et dit :
- On a tué le Père Victor.
Le vieillard se figea. Le capitaine l’observa et s’approcha de lui.
- Vous avez vu quelque chose ? demanda Conrad.
Le vieil homme répondit :
- Oui j’ai aperçu un homme quitter le village à pied en direction de la ferme de Cornélius…
Cornélius couru aussi vite que possible, malgré la neige et le vent, en direction de sa maison. Il poussa fortement la porte qui s’ouvrit dans un énorme fracas et s’arrêta net. Sa femme était debout, devant la cheminée, le regardant en pleurant et en tremblant. Un sinistre individu vêtu de noir, avec de longs cheveux se tenait debout derrière elle. L’homme tenait un poignard qui était placé juste sous la gorge de la femme.
- Calme-toi l’ami ! cria l’homme en noir. Tu vas doucement poser ton arme sur le sol si tu ne veux pas que je fasse de mal a cette jolie demoiselle.
Le fermier, tétanisé par la scène, hésita quelques secondes, mais après avoir vu le visage couvert de larmes de sa femme, il finit par poser son mousquet sur le sol, et le poussa avec le pied pour le faire glisser sous un meuble.
- Que voulez-vous ? hurla Cornélius.
- Tout d’abord tu vas me donner tout l’argent que vous possédez, ensuite il me faut des vivres, et je partirais ensuite avec le cheval qui est dans ton étable, répondit l’individu.
Le fermier regarda l’homme en noir, avec des yeux remplis de colère et de peur et dit :
- Nous n’avons que quelques pièces d’argent, dit Cornélius. Je vais vous faire un bagage avec de la nourriture puis vous partirez le plus vite possible.
- Tu as l’air pressé de me voir partir ? répondit l’étranger.
Le fermier ne répondit pas. Il attrapa un sac de toile qui était posé sur la rambarde de l’escalier qui montait à l’étage. Il se dirigea alors vers un gros buffet en bois et ouvrit un tiroir pour y sortir quelques pièces d’argent et les déposa dans le sac. Il alla ensuite devant une étagère ou était entreposés des saucissons, du jambon salé, du chou, et des pommes. Il déposa dans le sac la moitié de tout ce qui était dans l’étagère.
- Ton mari est vraiment très serviable ma jolie, dit l’homme en noir.
Il posa sa main libre sur la robe de Gwendoline et lui caressa doucement les fesses.
- Bon sang, ça fait tellement longtemps que je n’ai pas caressé le corps d’une femme, dit l’individu. Je pense qu’on va laisser ton mari aux fourneaux pendant que nous irons à l’étage tous les deux…
La femme du fermier éclata en sanglots, et dans un geste de rage, Cornélius se jeta sur l’homme en noir pour lui prendre son poignard. Gwendoline tomba à terre. Cornélius, se battant avec l’étranger, lui cria « sauve-toi ! » elle couru alors en direction de l’escalier et le monta à vive allure. Les deux hommes continuaient de se battre, essayant tous les deux d’avoir le dessus pour récupérer le poignard. L’homme en noir donna un coup de pied dans le ventre de Cornélius, qui tomba sur les genoux. Il ramassa le poignard par terre, et en se retournant, il vit le fermier se jeter sur lui. L’étranger perdit l’équilibre et tomba à la renverse, le poignard en direction de Cornélius, qui vint s’empaler dessus…
L’homme en noir avait sur lui le corps sans vie du fermier. Couvert de sang, il se dégagea pour se diriger vers l’escalier, qu’il monta fou de rage, le poignard a la main. Arrivé sur le palier, il se retrouva dans la pénombre, la cheminée de la grande pièce n’apportant pas suffisamment de lumière. Il marcha à petit pas en direction des chambres en murmurant plusieurs fois « je vais te trouver … » Il s’arrêta quand il entendit un bruit dans une des chambres au fond du couloir. Une fenêtre se trouvant à sa droite laissait entrer la lumière du clair de lune. La porte de la chambre du fond s’ouvrit avec un grincement sinistre. L’assassin aperçut alors un jeune garçon d’à peine cinq ans le regarder en sanglotant « p ... papa ? » Mais l’homme en noir ne répondit pas. Il resta figé quelques instants, serrant le poignard dans sa main comme s’il réfléchissait. Soudain la porte de la chambre située à gauche de l’étranger s’ouvrit et Gwendoline sortit furieusement en poussant l’homme à travers la fenêtre qui se brisa. Mais l’étranger s’accrocha à la femme pour l’entrainer dans sa chute …
L’homme en noir ouvrit les yeux. Le visage couvert de neige. Il était à terre. Il sursauta un instant en voyant le visage de Gwendoline morte près de lui. Du sang s’écoulant de ses yeux et de son nez, le corps de la pauvre femme avait freiné sa chute. Il se releva péniblement, en grognant. Il se dirigea vers l’entrée de la maison, mais au moment de pousser la porte, il entendit des chevaux. Il se retourna et vit le groupe de militaires arriver devant la maison. Le Capitaine Conrad, avec le vieil homme assis derrière lui, était en premier. L’ancien reconnu l’assassin et cria « c’est lui ! » L’homme en noir partit en courant dans la neige et disparut dans la forêt. Conrad hurla à ses hommes :
- Soldats, il est à nous ! À la chasse !
Les villageois qui les avaient suivis ouvrirent la porte de la maison du fermier pour découvrir le massacre. Ils récupérèrent l’enfant terrorisé et regardèrent les soldats en criant « Tuez ce démon ! »
Le groupe armé munit de torches marchait péniblement dans la neige, en suivant les traces de pas de l’assassin. Mais au bout de quelques minutes, les traces disparurent. La forêt était dense et le Capitaine savait que l’homme qu’ils recherchaient était rapide.
- Séparons-nous ! ordonna Conrad.
Deux hommes restèrent avec le Capitaine, se dirigeant vers la gauche, tandis que deux autres soldats, se dirigèrent vers la droite. Les deux groupes, munis de leurs épées et de leurs torches, avançaient rapidement pour trouver l’assassin. Mais après une heure de marche dans la neige, le Capitaine Conrad et ses deux hommes finirent par rebrousser chemin. Persuadés d’être perdus dans cette forêt glacée, ils avaient beaucoup de mal a se diriger dans la nuit, malgré leurs torches, la chance de retrouver l’homme en noir était mince.
Soudain Conrad s’arrêta de marcher, dirigeant sa torche vers le sol couvert de neige. Mais la neige n’était pas blanche à l’endroit ou le Capitaine éclairait … elle était rouge.
Le groupe découvrit alors avec horreur les corps des deux autres soldats, qu’ils avaient laissés il y a une heure, gisant dans leur sang, glacé par le froid. Des plaies béantes au ventre et à la gorge. Conrad se mit à hurler « Tu me le paieras ! Meurtrier ! Assassin ! J’aurai ta peau ! » Les deux soldats reculèrent pour laisser leur Capitaine se calmer de sa colère. Mais c’est à ce moment que l’homme en noir, caché dans un arbre, tomba sur l’un des soldats, lui plantant son poignard dans le dos, tandis que l’autre tomba à terre en criant « Capitaine ! ». Conrad se retourna et vit l’assassin tuer un de ses hommes avec un sourire provocateur. Le soldat à terre se releva et attaqua l’homme en noir, le Capitaine en fit de même, malgré les branches des arbres qui les empêchaient d’avancer. A deux contre un, l’assassin finit par reculer, et le soldat réussit à le blesser au ventre. Il déserta le combat pour se diriger vers une clairière, une main sur sa plaie ensanglantée.
- S’en ai fini de lui ! cria le soldat.
L’homme en noir s’arrêta au milieu de la clairière, éclairée par la lune, il s’agenouilla, dos aux deux hommes. Les militaires s’approchèrent de lui en courant, et soudain, l’assassin se retourna brusquement en envoyant son poignard se planter dans la tête du dernier soldat … qui s’écrasa dans la neige. Le Capitaine resta médusé devant la dépouille de son dernier homme, tandis que l’assassin riait.
- Cela suffit ! cria Conrad. Ta course sanglante s’arrête ici !
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