Ajouter un extrait
Liste des extraits
On les appelait de partout sur la terrasse. Tous étaient contents de les voir. Ce qui se produisait toujours quand Damon et Ryan s'installèrent dans leurs fauteuils, et il y eut un pas vers la gauche sans même s'en rendre compte. sans même le vouloir, rien que parce qu'ils sentaient qu'un truc intéressant allait se passer à partir du moment où arrivaient ceux qui comptaient. C'est de cette façon que Damon éprouva l'effet du véritable pouvoir. C'était la première fois qu'il le sentait.
Afficher en entierElle puisait son courage dans le compliment que lui avait fait Nick Brickston. Elle avait réussi: les élèves l'appréciaient et lui faisaient confiance de la manière dont ils ne pouvaient ni apprécier les autres professeurs ni leur faire confiance, et elle les comprenait d'une manière dont ces professeurs ne pouvaient pas les comprendre.
Afficher en entierD'une certaine façon, ses élèves en savaient plus qu'elle, il possédaient de vastes réserves d'informations, de codes et de connexions qu'elle se sentait incapable de comprendre. En circulant parmi les tables, elle regardait par-dessus les épaules les téléphones dans leurs mains et elle apercevait des bouts d'images ou de textes.
Que faisaient-ils ? se demandait-elle. Quelles vies menaient-ils sur ces petits écrans ?
Afficher en entierA l'école élémentaire et au collège, elle était restée largement invisible. Dans un effort pour être remarquée, elle était arrivée en troisième avec une coiffure toute courte, un vrai désastre: avec ses yeux trop grands, son nez trop large, elle ressemblait à un garçon sans charme.
Ensuite, pendant des mois, partout où elle se trouvait dans le collège, elle avait entendu des rires et des chuchotements, suscités par sa nuque dénudée. Et elle avait compris qu'il y avait pire que d'être invisible: c'était d'être une cible.
Afficher en entier– Tu as dû éprouver un immense soulagement en voyant que tout redevenait comme avant.
A ces mots, le regard de Calista se posa sur elle. [...] D'une voix à la fois cynique et étrangement lasse, lasse de Molly, lasse de tous les adultes du monde qui ne pouvaient, ou ne voulaient pas, comprendre, elle dit :
– Rien ne redevient jamais comme avant.
Afficher en entierLa mère de Ryan s'immisçait dans sa vie à la moindre occasion [...]. Et plus il grandissait, plus elle devenait intrusive, comme si elle sentait qu'il s'éloignait d'elle et s'efforçait d'autant plus de le ramener au bercail. Et en dépit de tout cela, elle ignorait tout. Elle ignorait tout de l'ébullition dans son cerveau, de la colère dans son cœur, du désir pour il ne savait quoi, ou du nœud à l'estomac qui était là depuis toujours et lui disait que quelque chose n'allait pas.
Au lycée, il se repliait sur lui-même. Il s'attaquait aux nouveaux. Baisait les filles qui lui vouaient un culte. Répondait aux professeurs. Ses potes, Nick et Flint, le connaissaient depuis si longtemps qu'ils n'attendaient pas de lui une autre conduite. « Mec, rien de personnel, c'est juste Ryan », expliquaient-ils. Ils disaient cela par loyauté et par amour, ils ne savaient pas qu'il le ressentait comme une condamnation.
Afficher en entierIls ne disposaient que de quarante minutes avant de se retrouver enfermés pour l'après-midi. Il leur fallait avaler leur déjeuner tout en soignant leur vie sociale. Il leur fallait être au courant de tout avant d'être de nouveau coupés les uns des autres, bouclés dans des salles de classe, forcés de textoter à l'aveugle, les iPhones dissimulés sur les cuisses.
Afficher en entier