Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 376
Membres
1 011 797

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Bord de la Péribonka, samedi 2 décembre 1939

Depuis le lever du jour, il neigeait à gros flocons. Un profond silence régnait dans l'ancienne cabane de Tala, transformée au fil des années en une confortable maison dont les planches dégageaient encore un léger parfum de résine. Debout devant une des fenêtres, Hermine fixait sans vraiment le voir ce paysage hivernal qu'elle connaissait par cœur. Tout était blanc, uniformément blanc.

Pour la troisième fois, la jeune femme poussa une plainte de bête meurtrie en se cognant le front sur la cloison toute proche. Elle luttait contre le besoin irrésistible de donner un violent coup de tête contre la vitre, pour se blesser, pour souffrir dans son corps et non plus dans son âme.

— Non, non ! Je ne veux pas ! gémit-elle. Mon bébé, mon amour, mon tout-petit...

L'effroyable image qui la tourmentait la majeure partie du temps reprit possession de son esprit. Sans cesse, elle revoyait le berceau où gisait son fils, âgé de trois semaines, un tout petit garçon inerte, figé dans un sommeil éternel.

— Mon Victor, il n'avait rien fait de mal pourtant ! dit-elle encore tout bas avec une expression égarée. Pourquoi Dieu a-t-il puni mon petit ange ? Il n'avait rien fait ! Pourquoi me l'a-t-il repris ? Je ne peux pas accepter ça...

L'enfant était mort le 15 novembre et Hermine ne se remettait pas de cette perte, car elle se jugeait responsable de la tragédie. Ses lourds cheveux blonds épars sur ses épaules, livide et amaigrie, elle se balançait d'avant en arrière et se cognait à nouveau le front contre le bois de la cloison.

« Nous étions trop heureux, voilà ! songea-t-elle pleine de remords. C'est ma faute ! J'ai péché par vanité, j'ai délaissé mon rôle de mère pour courir après la gloire ! Je ne me le pardonnerai jamais. Une femme digne de ce nom se ménage, lorsqu'elle est enceinte, mais moi, j'ai voyagé, j'ai accepté tous les contrats. Toshan m'avait mise en garde, pourtant ! »

La seule pensée de son mari lui arracha un cri d'accablement. Il n'était pas encore de retour et son absence achevait de la torturer. Agitée de frissons nerveux, Hermine se plongea dans une foule de souvenirs qu'elle chérissait jusqu'à présent.

« Oh oui, nous avons eu notre temps de bonheur sur cette terre ! pensa-t-elle. Il y aura bientôt cinq ans, je suis repartie pour Québec après avoir passé quelques jours ici avec Toshan. C'était en janvier 1935. Mon Dieu, quelle aventure ! J'avais réussi à rejoindre mon bien-aimé pour passer Noël avec lui1 ! Les enfants étaient chez maman, à Val-Jalbert. Nous étions tous les deux, loin de tout, loin du monde, seuls et ravis de l'être. Des heures paradisiaques à se réfugier au creux de notre lit, sous les fourrures, comme des Indiens. Nos nuits ont été si belles, à cette époque ! Ensuite, j'ai joué Faust, au Capitole2, et jamais je n'avais aussi bien chanté, riche de cette immense joie partagée. »

Soudain, des rires d'enfants et la voix grondeuse de Madeleine, la nourrice, la tirèrent de sa songerie. La jeune Indienne montagnaise avait fort à faire pour divertir et éduquer les jumelles, Marie et Laurence, qui fêteraient bientôt leurs six ans. Elles étaient de tempérament très différent. Laurence, d'un caractère calme et pondéré, pouvait passer des heures à dessiner ou à peindre. Elle était douce et craintive. Mais il fallait toujours plus de mouvement à l'impétueuse Marie. Aussi préférait-elle, malgré le lien indéfectible qui l'unissait à sa sœur, une bonne bataille de boules de neige à des exercices de coloriage. Malgré ses boucles claires, un sang sauvage courait dans ses veines : le sang montagnais.

Mukki, quant à lui était devenu un beau petit garçon de sept ans qui se montrait souvent espiègle et désobéissant3.

Afficher en entier

"Elle ne pouvait pas y croire. Son coeur se mit à battre la chamade dans sa poitrine. Soudain, Toshan lui apparut. Il était là devant elle, et un instant suffit à Hermine pour reprendre possession de ses traits hautains de son regard sombre et ardent, de ses lèvres au dessin parfait. Tout fut balayé de ses doutes et de ses rancoeurs."

Afficher en entier

Note de l’auteure

Au fil des pages qui naissent sous ma plume, je reste de plus en plus fidèle à mes personnages, que je n’ai pas envie d’abandonner en chemin.

Il m’arrive de séjourner au Québec, sans jamais oublier une halte à Val-Jalbert. Ce lieu chargé de poésie et d’histoire a capturé une partie de mon cœur; là-bas, je sens vibrer un passé toujours riche en anecdotes, en témoignages. L’époque choisie, soit l’hiver 1939 et l’été 1940, est lourde de signification. Le monde entier entre en guerre, sans se faire encore une juste idée des conséquences multiples de ce bouleversement.

Peut-être plus intimiste, ce troisième tome au parfum de neige met en scène une vie quotidienne parfois très mouvementée.

Des menaces planent, l’amour abat ses cartes, Hermine, le Rossignol de Val-Jalbert, devient par la force des choses une femme déterminée, prête à lutter pour ceux qu’elle chérit.

J’espère de tout mon cœur recevoir encore beaucoup d’encouragements de la part de ceux qui me supplient sans cesse d’écrire une suite; ainsi, je pourrai envisager avec joie de continuer cette belle aventure.

Merci à vous, chers lecteurs.

M.-B. D.

Afficher en entier

"Une bourrasque de vent, dehors, ébranla la fenêtre. Le nordet se levait, glacial. Mais l'hiver, ses tempêtes, ses glaces et ses neiges ne l'impressionnaient pas. Enfant de ces rudes contrées, Toshan redoutait bien plus la haine, la rancœur ou le chagrin, qui se cachaient si souvent dans le secret des cœurs et qui, bien plus que le blizzard, pouvaient tout balayer sur leur passage."

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode