Extraits

_Hum ... tout ça mm'a l'air d'être un joyeux merdier.

_C'est une réflexion partagée, petite chose, souligna Dariel.

_Un ange déchu. Lequel des sept vous a fait choir, Votre Blondinerie ? lui demanda Sacha avec malice.

_Aucun de ceux-là, mon sucre. Je suis unique, ma couleur est naturelle. Veux-tu m'essayer ? proposa-t-il très sérieusement.

Consternant, répondit Sacha, un sourire dans la voix.

Djinn se sentit tout à coup agacé par leur petite joute verbale. Il fut détourné de ses pensées moroses par une voix angélique directement dans son esprit.

"Il est tout à fait à mon goût", lui glissa Dariel.

_Toi, il serait facile de te détruire.

_Euh ... c'est plutôt flippant, ce que tu viens de penser

_Je ne plaisante pas.

_[...] Serais-tu troublé ?

_Dé-ga-ge de ma tête.

_Oh j'ai touché une corde sensible.

_Encore là ? grogna Djinn.

_Le petit démon est coléreux ?

_Va te faire foutre !

_Oh oui, mais pas par toi, lui rétorqua l'ange.

_Je te dirais bien d'aller crever en enfer, mais tu dois en posséder une bonne partie.

_Salomé, t'ai-je déjà dit que ta beauté n'a d'égale que ta putinerie ?

_C'est une de mes qualités, dit-elle en riant.

_Une qualité ? Tu veux m'achever ? Tu es la pire garce que ce siècle ait connue..

_Mon cœur, tu as trouvé le titre de mon autobiographie.

Ça en devenait pathologique. Ils s'étaient disputés pendant tout le trajet, heureusement assez court pour que mon envie de sauter en marche n'ait pas le temps de porter ses fruits.

_Ne sois pas aussi... Écoute, je ne suis pas sûr que...

_Épargne-toi trop d'efforts de coercition sur les quelques neurones que l'alcool et les années t'ont abandonnés.

_.... cela soit une bonne idée, ni bénéfique pour Sacha, qu'il s'attache à t...

_ Bartholomew ! gronda-t-il plus fort. Maintenant qu'il est hors de danger, je vais tenter de voir ce que je peux trouver sur le site du rituel.

_Djinn, tu ne pourras fuir le sujet indéfiniment.

Je m'assis sur le lit, n'osant pas lui prendre la main. Le moment était déjà assez solennel, je ne me sentais pas d'humeur à jouer une scène du dernier soupir.

_Sacha ...

Contre toute attente je souris comme un imbécile. Le première chose que Djinn disait, c'était mon prénom.

J'aurais voulu l'écrire et l'encadrer.

_Fais-moi confiance, murmurai-je.

Les yeux toujours clos, il m'effleura la main de ses doigts.

_Sois prudent.

Et il sombra de nouveau dans l'inconscience.

Donc on m’avait menti et manipulé. Le destin venait de piquer un sprint pour me donner une grosse claque entre les omoplates en ricanant : « Salut Sacha, je suis ton destin. Tu veux rire ? ». Malheureusement, même si l’envie me démangeait de lui répondre « La ferme, connard ! », je me doutais que j’allais devoir faire avec, car à aucun moment des révélations de Bart je n’avais entendu un passage m’offrant un quelconque choix.

- Sacha, tu n'aurais pas vu mon...

- ... Djinn...

- Nan, c'est moi, Dariel, et ... attends, tu viens de gémir ? C'est un gémissement que je viens d'entendre. Vous ne pouvez pas éviter de faire vos cochonneries quand je suis dans les parages ? Comme si chaque pièce de cette foutue baraque ne suffisait pas.

- ...

- Hum... Sacha, t'es au courant que ton homme est parti démembrer ton ancien précepteur ? ... aucun effet ... c'est tout à fait flippant. Mais quand même... Dois-je te rappeler qu'à la base, tu n'es pas d'accord avec ce genre de méthode ? Tu sais, toute cette idée de vengeance, partir en croisade pour ton honneur, toutes ces conneries d'amoureux transis ... Hey ! Oh, tu m'écoutes ? Comment Djinn arrive-t-il à faire ça ? un génie, ce type. Il s'en va faire quelque chose que tu lui as interdit puis il t'embrouille avec une partie de jambes en l'air mentale. Il faut que j'apprenne ce truc.

- ...

- Merde, je veux pas entendre ça... Vous n'avez aucune mansuétude

- ... Oh... mon dieu

- Il préfère qu'on l'appelle Djinn.

Quelqu'un avait un jour qualifié le destin de 'seule force cosmique avec un sens de l'humour tragique' et j'étais assez d'accord.

Djinn à moitié nu sous les yeux, j'étais bon pour un orgasme oculaire tandis que mon corps commençait à se réveiller.

Quand son regard de félin se fixa sur moi et qu'un sourcil se souleva dans une question muette, j'étais déjà en train de me traiter de tous les noms de m'être laissé aller à le mater. Je me raclai la gorge et me recomposai un visage moins coupable, exultant de mon contrôle de fou. Je refusai de réfléchir au côté désespéré de la chose, mais je venais de récolter, les images gravé au fer blanc dans mon cerveau, un dépôt permanent pour ma collection de masturbation.

En revenant vers moi je pus lire l'inscription écrit en blanc sur son t-shirt noir : «A psychopath is better than no path». Ca s'annonçait plutôt bien, non ?