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_Dois-je comprendre, souffla Anna, que le Premier Sorcier des Contrées du Milieu et la Dame Abbesse des Soeurs de la Lumière ont été "échangés" contre des couvertures miteuses et deux chèvres?

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Quand il se pencha pour l'embrasser, le Sourcier vit la mare de sang, sous les reins de l'Inquisitrice.

Sa colère se réveilla, plus impérieuse que jamais.

Prenant Kahlan dans ses bras, il implora les esprits de l'épargner.

_Par pitié, donnez-moi la force de sauver la femme que j'aime, sanglota-t-il. Ne me suis-je pas plié à toutes vos exigences? M'avez-vous vu reculer devant un sacrifice? Assister à la mort de cette femme n'a jamais fait parti de notre pacte. Avant de quitter ce monde, aidez-moi à la sauver.

C'était son seul désir, et l'unique chose qui comptât, alors qu'il vivait ses derniers moments. Savoir que Kahlan renaîtrait, délivrée du mal que lui avait fait Drefan.

Il la serra contre lui et se laissa de nouveau emporter par le torrent de compassion. Irrésistiblement attirée, la douleur de Kahlan se déversa en lui comme des eaux soudain libérées par la rupture d'un barrage.

Une seconde fois - et la dernière de sa vie - il laissa couler dans un autre corps son amour, sa chaleur et sa bonté.

Kahlan eut un petit cri.

Richard vit que ses bras brillaient, comme si un esprit était entré dans son corps pour le soutenir.

Ou était-il "déjà" un spectre?

Et alors? Qu'en avait-il à faire, si cela l'aidait à arracher Kahlan aux griffes de la mort? Pour accomplir cet ultime miracle, il était prêt à payer n'importe quel prix.

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_Merci, dit Tristan en reboutonnant son manteau. J'apprécie votre hospitalité.

_Encore une chose, dit Kahlan. Tant que vous serez sous mon toit, si vous levez un doigt - ou quoi que ce soit d'autre - sur une des femmes qui vivent ou travaillent ici, je m'assurerai qu'on vous coupe le doigt en question... ou le quoi que ce soit d'autre!

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Un idiot tapait à la porte, et l'ignorer ne semblait pas suffire à le décourager. Agacée, Kahlan embrassa Richar, s'enveloppa dans une couverture et se leva.

_Ne bougez pas, seigneur Rahl, dit-elle, je me charge de cet importun.

Pieds nus, elle traversa la pièce sans fenêtre, ouvrit la porte, plissa les yeux et reconnut l'"importun".

_Zedd, que se passe-t-il?

Cessant un instant de grignoter une part de gâteau, le vieux sorcier tendit à l'Inquisitrice un panier rempli de morceaux de pain de tava.

_J'ai pensé que vous auriez faim...

_C'est très gentil, merci.

Zedd recommença à manger et jeta un regard critique sur les cheveux de la jeune femme.

_Tu n'arriveras jamais à les démêler, mon enfant.

_Merci pour vos conseils cosmétiques, Zedd.

Kahlan voulut fermer la porte, mais il s'y accrocha d'une main.

_Les anciens s'inquiètent. Ils aimeraient savoir quand vous libérerez la maison des esprits.

_Rassurez-les: dès que nous en aurons terminé, nous ne manquerons pas de le leur dire.

L'air pas commade, Cara approcha et saisit Zedd par le col de sa tunique.

_Mère Inquisitrice, je vais m'assurer qu'il ne vous dérange plus.

_Merci, mon amie.

Kahlan claqua la porte sur le visage hilare du sorcier.

Puis elle rejoignit Richard, posa le panier, s'allongea auprès du jeune homme et l'enveloppa dans sa couverture.

_Un grand-père par alliance casse-pied, expliqua-t-elle.

_J'ai entendu. Le coup de l'estomac vide et des cheveux emmêlés... Un grand classique!

_Bon, où en étions-nous?

Quand il l'embrassa, Kahlan se souvint. Richard lui faisait une - longue - démonstration de magie.

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Elle resta immobile dans la pénombre, tremblant de tous ses membres. Un instant, elle avait cru... Oui, elle aurait juré que Richard était avec elle! Au point de crier son nom, de l'implorer de revenir, de lui hurler son amour...

Kahlan plaqua les mains sur ses entrailles, douloureuses comme si on les déchirait de l'intérieur.

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_Richard, tu es revenu en sachant que ça te tuerait? Pourquoi avoir commis cette folie?

_Dans le Temple des Vents, je serais mort un jour ou l'autre, mais sans ton pardon. Alors, j'ai choisi de partir, avec l'espoir qu'il te resterait encore assez d'amour pour me donner ton absolution. Comment aurais-je pu continuer à vivre en sachant que je t'avais blessé à mort?

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- Contente de te voir, dit Rikka, une femme dont l'autorité était reconnue par toutes ses collègues.

- Bienvenue à vous toutes... Mais que fichez-vous ici ? Le seigneur Rahl a ordonné que vous attendiez son retour au Palais du Peuple.

Prudente, Rikka sonda les environs avant de continuer la conversation.

- Nous avons appris qu'il était ici, et décidé de le rejoindre, pour mieux le protéger. Les autres sont restées au palais, au cas où il finirait par y revenir. Nous le suivrons lorsqu'il rentrera chez lui.

- Je crois que c'est ici, "chez lui"...

- Comme il lui plaira ! Où est-il ? Nous voudrions nous présenter, et commencer à le protéger.

- Il est parti vers le sud, pour se marier.

- Pourquoi n'es-tu pas avec lui ?

- Il m'a ordonné de rester ici et de m'occuper de tout en son absence. Mais Cara l'accompagne.

- Cara ? Excellent. Avec elle, il ne lui arrivera rien (Rikka réfléchit un moment, l'air maussade.) Tu dis qu'il va se marier ?

- C'est normal, puisqu'il est amoureux.

Toutes les Mord-Sith se regardèrent, stupéfaites.

- Amoureux ? Un seigneur Rahl ? J'ai du mal à y croire. (Rikka ricana.) A mon avis, il mijote quelque chose. Mais nous le découvrirons bien assez tôt. Où sont les autres ?

- Hally est morte en tentant de protéger le seigneur Rahl.

- Une noble fin. Et Raine ?

- Elle aussi est morte, il y a peu de temps. (Berdine força sa voix ne pas trembler.) Tuée par l'ennemi.

- Désolée pour toi, souffla Rikka.

- Le seigneur Rahl l'a pleurée, comme Hally.

Muettes de saisissement, les Mord-Sith écarquillèrent les yeux.

- Cet homme finira par nous poser des problèmes, marmonna Rikka.

- A mon avis, fit Berdine, il dira la même chose de toi.

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« Comme l’avait dit Cara, à tous les coins de rues, des charlatans proposaient des potions préventives ou des remèdes miracles. D’autres escrocs arpentaient la cité, portant sur le ventre des paniers pleins d’amulettes accrochés à leurs épaules par des harnais de cuir. Quelques jours auparavant, ces gris-gris étaient censés aider les célibataires à trouver un conjoint, ou permettre aux maris trompés de châtier l’infidèle. Aujourd’hui, subitement promus, ils devenaient une parade infaillible contre l’épidémie. Les exposant dans de petits chariots, ou sur de simples planches, des vieilles femmes proposaient des plaques de porte magiques qui interdisaient à coup sûr que la maladie entre dans une maison. Même si tard, cet atroce commerce battait son plein. Et les vendeurs à la sauvette de viande ou de légumes s’étaient mis de la partie ! Si on consommait régulièrement leurs produits, formidablement sains, affirmaient-ils, on ne risquait plus rien… »

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Absoudre, c'est donner aux autres. Mais aussi recevoir d'eux plus que ce qu'on leur a offert.

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Chapitre premier

— Laissez-moi le tuer ! insista Cara.

Sur les dalles de marbre, ses grandes enjambées furieuses produisaient un vacarme épouvantable.

— Pas question ! répéta Kahlan.

Les bottes en cuir souple qu'elle portait sous sa longue robe blanche d'Inquisitrice bruissaient à peine tandis qu'elle s'efforçait de suivre le rythme de la Mord-Sith - sans pour autant courir. Une question d'amour propre...

Cara ne dit plus rien, ses yeux bleus rivés sur le bout de l'interminable couloir qu'elles remontaient. Devant elles, une dizaine de soldats d'harans en uniforme de cuir et cotte de mailles traversaient une intersection. Même s'ils ne brandissaient pas leurs armes traditionnelles - des épées très simples ou des haches au tranchant en forme de croissant -, ils gardaient les mains près de leurs poignées. Tous les sens aux aguets, ils sondaient la pénombre, entre les colonnes et sous les embrasures de porte. Immergés dans leur concentration, ils gratifièrent la Mère Inquisitrice de hochements de tête à peine polis.

— Le tuer ne suffira pas, dit Kahlan. Il nous faut des réponses...

La Mord-Sith plissa le front, l'air étonné.

— Quand ai-je dit qu'il ne parlerait pas avant de mourir ? Attendez que je me sois occupée de lui, et vous verrez comme il sera volubile. (Cara eut un sourire sans joie.) C'est la définition même du travail d'une Mord-Sith : obtenir des réponses d'un sujet... (le sourire s'élargit, comme toujours quand elle évoquait ses compétences professionnelles)... avant de l'entendre pousser son dernier soupir.

— Cara, soupira Kahlan, combien de fois devrai-je te dire que ce n'est plus ton travail ? Ni ta vie... Aujourd'hui, ton devoir est de protéger Richard.

— C'est pour ça que cet homme doit mourir ! L'épargner mettrait en danger le seigneur Rahl.

— Tu te trompes ! Pour le bien de Richard, nous découvrirons ce qui se trame, mais pas en utilisant tes méthodes douteuses.

— À vos ordres, Mère Inquisitrice ! lâcha froidement la Mord-Sith, son sourire volatilisé.

Kahlan se demanda comment Cara avait pu se changer si vite. Dès que des ennuis se profilaient, une des trois Mord-Sith - au moins - jaillissait de nulle part, miraculeusement vêtue de son uniforme de cuir rouge.

Comme elles le précisaient volontiers, sur cette couleur, le sang ne se voyait pas...

— Tu es sûre que cet homme a dit ça ? Ce sont vraiment ses paroles ?

— Mot pour mot, Mère Inquisitrice. Je vous en prie, permettez-moi de le tuer avant qu'il tente de mettre ses menaces à exécution.

Occupée à ne pas se laisser distancer, Kahlan jugea inutile de gaspiller son souffle en répondant.

— Où est Richard ? demanda-t-elle.

— Vous voulez que j'aille le chercher ?

— Non, mais je désire savoir où le trouver, en cas de problème.

— Parce que selon vous, nous n'en avons pas déjà un ?

— À t'en croire, deux cents soldats pointent leurs armes sur cet homme. Avec autant de haches, d'épées et d'arcs prêts à le tailler en pièces, quel mal peut-il faire ?

— Darken Rahl, mon ancien maître, savait que l'acier ne suffit pas toujours à écarter le danger. C'est pour ça que nous étions toujours à ses côtés, prêtes à agir.

— Ce monstre faisait exécuter des gens sans prendre la peine de savoir s'ils en voulaient à sa vie. Richard n'est pas comme ça, et moi non plus. Quand une menace est réelle, tu sais que je n'hésite pas à l'éliminer. Mais si notre homme est plus puissant qu'il ne le paraît, pourquoi tremble-t-il devant de vulgaires armes ? Pour finir, souviens-toi que les Inquisitrices ne sont pas sans ressources face aux périls insensibles à l'acier...

— Gardons la tête froide, Cara. Quand on exerce le pouvoir, les jugements hâtifs sont dangereux.

— Si vous estimez que l'homme est inoffensif, pourquoi suis-je obligée de courir pour ne pas arriver dix minutes après vous ?

S'avisant qu'elle avait pris un demi-pas d'avance sur sa compagne, Kahlan ralentit l'allure.

— Parce qu'il s'agit de la sécurité de Richard, souffla-t-elle.

— Bref, vous êtes aussi inquiète que moi ! triompha Cara.

— Bien entendu ! Mais si cet homme est plus que ce qu'il semble être, le tuer risque d'amorcer un piège mortel.

— Peut-être... Et c'est justement pour ça que les Mord-Sith existent.

— Bon, où est Richard ?

Cara saisit l'extrémité de son gant renforcé de fer, près de sa manche, le remonta au maximum, plia le poing et fit osciller l'Agiel pendu à son poignet par une chaîne d'argent. Cette banale lanière de cuir d'un pied de long et d'un pouce de large était en réalité un instrument de torture. Sa copie conforme pendait autour du cou de Kahlan. Pour elle, il ne s'agissait pas d'une arme, mais d'un cadeau de Richard, symbole de la douleur qu'ils avaient tous deux endurée - et des sacrifices qu'ils avaient consentis.

— Il est derrière le palais, dans un des jardins privés. (Cara lança une main derrière son épaule.) Celui qui se trouve par là... Raina et Berdine l'accompagnent.

Rassurée d'apprendre que les deux Mord-Sith veillaient sur son bien-aimé. Kahlan s'autorisa une question plus personnelle.

— C'est lié à la surprise qu'il me prépare ?

— Quelle surprise ?

— Allons, Cara, il t'en a sûrement parlé !

— Bien entendu, puisqu'il ne me cache presque rien...

— Alors, de quoi s'agit-il ?

— J'ai juré de me taire.

— Si tu me mets dans la confidence, je ne vendrai pas la mèche.

Comme les précédents, le sourire de la Mord-Sith n'exprima aucune joie.

— Le seigneur Rahl a le don de découvrir les choses qu'on préférerait lui cacher...

Pour l'avoir vérifié plusieurs fois par elle-même, Kahlan ne contesta pas cette affirmation.

— Dis-moi ce qu'il fait dehors !

— Des choses qu'on ne peut pas faire dedans, éluda Cara, les mâchoires serrées. Vous le connaissez, il adore ça !

D'un coup d'œil, Kahlan confirma ses soupçons : les joues de la Mord-Sith étaient plus rouges que son uniforme.

— Quel genre de choses ?

Une main gantée devant la bouche, Cara murmura :

— Il apprivoise des tamias.

— Pardon ? Tu ne peux pas parler un peu plus fort ?

— D'après lui, ces écureuils miniatures se sont montrés parce que le temps se radoucit. Et il a décidé de les apprivoiser. (Accablée, la Mord-Sith ajouta :) En leur donnant des graines.

Kahlan sourit en imaginant Richard, le nouveau maître de D'Hara - et depuis peu des Contrées du Milieu, qui venaient lui manger dans la main - occupé à convaincre des tamias de picorer également dans sa paume.

— Cara, voilà une activité qui semble bien innocente...

Alors qu'elles dépassaient deux gardes d'harans, la Mord-Sith s'assouplit de nouveau le poing droit.

— Il leur apprend à manger dans les mains de Berdine et de Raina ! précisa-t-elle, indignée. Si vous les entendiez glousser comme des oies parce que ça les chatouille ! (Désespérée, elle leva les bras au ciel.) Des Mord-Sith qui pouffent de rire !

Kahlan serra les dents pour ne pas en faire autant.

Cara tira en avant la longue natte blonde qui pendait dans son dos et la caressa nerveusement. La Mère Inquisitrice frissonna : ce geste lui rappelait la façon dont Shota, la voyante, flattait ses serpents.

— Tu sais, fit-elle pour apaiser l'ire de la Mord-Sith, elles n'aiment peut-être pas ça. N'oublie pas qu'elles sont liées à Richard. Quand il leur donne un ordre, elles n'ont pas le choix...

Cara en resta bouche bée de surprise. Voilà qu'on essayait de la calmer en lui faisant gober un pieux mensonge !

Si les trois Mord-Sith étaient prêtes à défendre Richard au péril de leur vie - comme elles l'avaient souvent prouvé - le lien magique ne les empêchait pas d'ignorer ses ordres quand elles les jugeaient sans importance, dictés par un caprice ou mal avisés. Et Kahlan le savait parfaitement !

À dire vrai, les trois femmes en rajoutaient dans l'insubordination. Ravies que Richard les ait affranchies des règles strictes de leur profession, elles usaient avec enthousiasme de leur liberté. Darken Rahl, le père de leur nouveau seigneur, les aurait abattues sur-le-champ s'il avait soupçonné qu'elles envisageaient de désobéir à un de ses ordres - aussi peu vital fût-il.

— Il faut que vous l'épousiez au plus vite, Mère Inquisitrice, dit enfin Cara. Quand il viendra vous manger dans la main, il n'aura plus le temps de forcer de pauvres Mord-Sith à se ridiculiser.

Kahlan rayonna à l'idée de ce que deviendrait sa vie quand elle aurait épousé Richard. À savoir, très bientôt...

— Il m'a demandé ma main, et il l'aura. Mais tu devrais te douter, comme tout le monde, qu'il ne viendra jamais y manger. Ce n'est pas son genre, et je ne voudrais pour rien au monde qu'il le fasse.

— Si vous changez d'avis, consultez-moi, et je vous dirai comment vous y prendre...

Cara regarda les soldats qui grouillaient à présent autour d'elles. Sur ses ordres, ils inspectaient tous les couloirs et ouvraient toutes les portes...

— Egan aussi est dans le jardin, continua la Mord-Sith. Le seigneur Rahl ne risquera rien pendant que nous nous occuperons de cet homme.

Kahlan oublia aussitôt ses rêves d'avenir.

— Au fait, comment est-il entré ? Il s'est infiltré avec les pétitionnaires ?

— Non, répondit Cara, revenue au ton glacial caractéristique de sa profession. Mais croyez-moi, je le découvrirai... Selon ce que j'ai compris, il a abordé une patrouille, près de la salle du Conseil, et demandé où il trouverait le seigneur Rahl. Comme si le maître de D'Hara tenait une boucherie ouverte à tous les badauds en quête d'un gigot de mouton !

— C'est là que les gardes lui ont demandé pourquoi il voulait voir Richard ?

— Oui... Mère Inquisitrice, nous devrions tuer ce type !

Un frisson glacé courut le long de l'échine de Kahlan. Cara n'était pas une garde du corps agressive qui se fichait d'étriper des innocents. Elle avait peur pour Richard, et cette seule idée suffisait à lui glacer les sangs.

— Je veux savoir comment cet homme est entré! Il n'aurait jamais dû pouvoir se présenter à une patrouille à l'intérieur du palais. S'il y a une faille dans notre sécurité, il faut la découvrir avant qu'un intrus moins courtois n'en profite !

— Laissez-moi faire, et nous saurons tout.

— C'est trop risqué! S'il meurt avant d'avoir parlé, nous n'apprendrons rien, et Richard sera encore plus en danger.

— Très bien, capitula Cara, nous agirons à votre manière. Mais n'oubliez pas que j'ai des ordres à exécuter.

— Des ordres ?

— Le seigneur Rahl nous a dit de vous protéger comme nous le protégerions. (D'un coup de tête, Cara renvoya sa natte blonde derrière son épaule.) Si vous êtes imprudente, Mère Inquisitrice - ou si vos scrupules mettent en danger la vie de mon maître - je serai contrainte de ne plus approuver votre union. Car vous savez, bien sûr, que je lui ai permis de vous garder...

Le rire de Kahlan s'étrangla dans sa gorge quand elle vit l'expression fermée de Cara. Avec les Mord-Sith, on ne savait jamais sur quel pied danser. Était-ce une plaisanterie, ou une menace ?

— Allons par là, dit la Mère Inquisitrice. C'est plus court, et après cette étrange intrusion, j'aimerais voir les pétitionnaires du jour. Notre homme peut être un leurre visant à détourner notre attention du véritable ennemi - caché parmi les visiteurs officiels.

— Comment avez-vous deviné que j'avais fait boucler et mettre sous bonne garde le hall des pétitions ?

— Tu as agi discrètement, au moins ? Inutile de terroriser d'innocents pétitionnaires, si ça n'est pas indispensable.

— J'ai dit aux officiers de ne pas les malmener gratuitement. Mais la protection du seigneur Rahl est prioritaire.

Kahlan ne trouva rien à objecter à cette profession de foi.

Imité par une vingtaine de collègues postés un peu à l'écart, un duo de gardes tout en muscles s'inclina devant les deux femmes avant d'ouvrir la lourde porte revêtue de bronze qui donnait sur les arcades du hall des pétitions. Une rampe de pierre, soutenue par des balustres en forme de vasque, courait derrière les colonnes de marbre blanc. Censée séparer les arcades de la salle où attendaient les pétitionnaires, cette barrière était en réalité symbolique.

Placées à trente bons pieds de haut, des lucarnes laissaient filtrer la lumière du jour dans la salle. Cette illumination ne les atteignant pas, les arcades étaient éclairées par la lueur diffuse des lampes pendues dans les petites niches du plafond.

Fidèles à une antique coutume, des requérants - appelés les pétitionnaires - se présentaient régulièrement au Palais des Inquisitrices pour exprimer des doléances de natures très diverses. Souvent, des citoyens venus se plaindre de l'envahissante présence des vendeurs à la sauvette dans les rues côtoyaient des ambassadeurs en quête d'aide militaire pour régler un conflit frontalier. Les affaires mineures, du ressort des fonctionnaires municipaux, étaient orientées vers les bureaux idoines. À condition d'être assez importantes, ou impossibles à traiter autrement, les requêtes politiques se réglaient devant le Conseil. Et le hall des pétitions servait en quelque sorte de centre de tri...

Lors de l'attaque de Darken Rahl, beaucoup d'officiels d'Aydindril avaient perdu la vie. Saul Witherrin, le chef du protocole, comptait au nombre des victimes avec la plus grande partie de ses collaborateurs.

Après avoir vaincu Darken Rahl, et pris sa place à la tête de D'Hara - une succession dont il se serait bien passé, mais qu'il était né pour assumer -, Richard avait mis un terme aux incessantes querelles des royaumes membres des Contrées du Milieu. Radical, il avait exigé leur reddition inconditionnelle afin d'en faire une force apte à affronter l'Ordre Impérial - une menace venue de l'Ancien Monde qui risquait de les balayer tous.

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