Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
713 419
Membres
1 006 132

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

L'épicerie Sansoucy, tome 3 : La maison des soupirs



Description ajoutée par monarch02 2015-11-23T15:50:43+01:00

Résumé

Les ambitieux projets que l'entêté patriarche Théodore Sansoucy caressait ne se sont pas concrétisés comme il l'entendait. Rien n'y fait, il y a toujours autant d'effervescence sous son toit. Placide habite la demeure familiale malgré les réticences de son père. Irène, sans emploi, devient postulante chez les soeurs de La Providence. Héloïse étouffe dans la maisonnée et Colombine est enceinte malgré son désir de ne jamais avoir d'enfant. Léandre trempe dans les loteries illégales pour se faire de l'argent rapidement au grand dam de Paulette, la migraineuse en voie d'adopter un enfant. Marcel fréquente avec bonheur le logement d'Amandine pendant que son héritage fructifie. Enfin, Simone désespère de rester à domicile avec son fils de quatre mois. Le commerce est un point de convergence incontournable dans le quartier pour les clients qui se gavent de nourriture et de cancans entendus à la pharmacie Désilets, à la buanderie Lee Sing, à la boulangerie, chez le barbier et à la taverne Archambault. Dans cette cacophonie de ouï-dire, chaque membre du clan Sansoucy se débat tant bien que mal avec son existence et n'a pas toujours le bon terme pour exprimer ce qu'il ressent. Les silences sont parfois plus éloquents que les mots...

Afficher en entier

Classement en biblio - 18 lecteurs

extrait

Chapitre 1

Émilienne pressentait le pire. Au téléphone, un religieux avait bredouillé une phrase laconique : la communauté demande à voir les parents de Placide Sansoucy. Dès lors, les effluves du malheur avaient envahi l’épicière et s’étaient répandus sur toutes les rondeurs de sa personne. Devant l’effondrement de sa mère, Irène avait aussitôt saisi l’appareil et exigé des explications. Cela ne se racontait pas au bout du fil ; il fallait se rendre au collège de Saint-Césaire.

Accompagnée de Léandre et de son mari, frémissante d’inquiétude, Émilienne marchait sur le sol en terrazzo du couloir derrière le frère Gonzague, un quinquagénaire dont les épaules et la chevelure lisse étaient constellées de grains de poussière blanche. Le lustré aux coudes et l’ourlet effiloché de la soutane l’amusèrent. « Un autre saint François d’Assise », pensa-t-elle.

Le Sainte-Croix s’immobilisa devant l’escalier principal et, soupesant le poids de la grasse personne, interrogea la visiteuse du regard.

— Vous êtes bonne pour monter, la mère ? demanda Léandre. Prenez votre respir.

— Ils ont pas d’ascenseur, les frères ?

— Seulement pour les grosses charges, madame Sansoucy, répondit le religieux. C’est l’été, nous sommes encore en vacances, mais pendant l’année scolaire les pensionnaires sont bien avertis de ne pas l’utiliser. En tout cas, nous autres on va monter à pied, mais si vous y tenez…

Le frère Gonzague, qui devait peser tout au plus cent livres, s’enfonça dans un corridor et s’arrêta devant une porte grillagée qui fermait une cage sombre. De sa main osseuse, il fit glisser le treillis métallique dans un fracas épouvantable, comme une invitation à franchir les portes de l’enfer.

— Vous allez pas m’enfermer là-dedans, c’est trop petitement, je vas étouffer, puis il va faire chaud sans bon sens, affirma-t-elle.

— Si tu veux voir ton gars, Mili, c’est ça ou l’escalier ! commenta Théodore, sans émotion.

L’usager n’avait qu’à tourner la clé et à la maintenir en position jusqu’à l’atteinte de l’étage désiré. Il n’y avait aucune crainte, l’appareil était tout à fait sécuritaire.

La grille refermée, dans le grincement des poulies et les craquements de la plate-forme qui se mettait en branle, Émilienne amorça son ascension. Au moment où la visiteuse disparaissait de sa vue, le religieux s’éloigna, repassa devant la bibliothèque et entreprit de gravir les degrés qui menaient au quatrième étage de l’établissement. Soudainement, au milieu de la montée, les faibles lumières qui éclairaient les marches s’éteignirent. Le menu frère se retourna vers les deux hommes en clignant des paupières.

— J’espère que madame est rendue, dit-il.

La petite compagnie s’empressa vers le monte-charge. Du noir filtrait par les losanges de la grille, des cris désespérés fusaient du puits.

— La mère est pognée entre deux planchers, affirma Léandre.

— Dommage, il ne devait pas lui en manquer beaucoup pour atteindre le quatrième, déclara le frère, avec un timbre de voix ennuyé. Madame Sansoucy n’est pas chanceuse.

— Ma femme est claustrophobe, puis elle a peur dans la noirceur, exprima l’épicier. Faites de quoi, frère Gonzague !

Sansoucy empoigna les croisés de fer et lança quelques cris qui se voulaient rassurants. Mais les appels à l’aide de la prisonnière enterraient sa voix secourable.

— Vous pouvez toujours aller à la chapelle pour invoquer saint Joseph ou le frère André, mais selon moi il va falloir attendre que le courant revienne, conclut le religieux, l’air éminemment désolé.

L’épicier descendit au troisième et remonta, la figure rouge comme une crête de coq. Après quelques descentes et remontées, et après s’être époumoné à crier des paroles de réconfort demeurées sans écho, il se résigna à suivre le Sainte-Croix.

Au bout du corridor, le frère Gonzague recommanda le silence et entra à l’infirmerie. La salle blanche au plafond embossé prenait le jour de deux hautes fenêtres devant lesquelles s’enorgueillissaient des fougères trônant sur des guéridons. Au fond, en guise de pharmacie, un comptoir percé d’un lavabo et surmonté d’une immense huche vitrée renfermait des médicaments. Le long d’un mur, quatre lits séparés par des paravents, dont l’intimité était assurée par un pendrillon qu’on pouvait glisser sur une tringle de métal. Un seul des compartiments était occupé. Un vieux religieux au sourire gentillet qui se tenait devant le cubicule désigna muettement l’endroit et s’éloigna vers l’officine. Dans une attitude recueillie, le commerçant et son fils progressèrent vers l’espace cloisonné.

Afficher en entier

Ajoutez votre commentaire

Ajoutez votre commentaire

Commentaires récents


Activité récente

Milivre l'ajoute dans sa biblio or
2019-07-31T15:35:39+02:00

Les chiffres

lecteurs 18
Commentaires 0
extraits 1
Evaluations 2
Note globale 7 / 10

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode