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Extrait ajouté par Ankou 2020-11-16T17:16:55+01:00

En 2007, l’avènement du smartphone intensifia cette impression de jouir d’une forme d’allègement de son existence et d’une indépendance sans cesse accrue. L’éblouissante nouveauté de l’instrument résidait dans trois caractéristiques en tout point inédites. Il autorisait d’abord une connexion spatio-temporelle théoriquement ininterrompue. Il proposait ensuite une interface tactile réagissant sans délai à nos gestes, nous procurant la secrète satisfaction de se plier à la moindre de nos commandes. Il incorporait enfin des applications qui allaient se révéler comme autant de guides toujours plus avisés de notre quotidien, nous faisant éprouver la sensation de faire l’objet d’une continuelle sollicitude de la part de multiples instances, simultanément à l’expérience de profiter d’un surcroît de confort en de maintes occasions. Car ce n’est plus le même rapport au réel – ni la même image de soi – que de se voir recommander des produits ou des services à notre seule attention, de posséder toute la musique du monde à portée de main, d’être invité à donner son avis – qui acquerra un statut public – à propos de tel restaurant ou de tel hôtel, de noter des lieux ou des personnes, de faire défiler, d’un revers du doigt, des visages sur une application de rencontre, de les « swiper » à droite si on souhaite engager le contact ou de les balayer sur la gauche s’ils nous indiffèrent, ou lorsque, sur quelques mouvements de l’index sur son écran, le chauffeur d’une berline vient, presque aussitôt, nous chercher au bas de notre domicile. Tout un réservoir de dispositifs numériques, parmi une kyrielle répondant au même esprit – dont on n’a pas suffisamment relevé à quel point ils offraient une sorte de « surclassement » permanent de nos vies – qui, à force d’usages répétés, ont sournoisement contribué à faire émerger, à grande vitesse et à l’échelle de la planète, une nouvelle psyché des individus s’imaginant bénéficier d’une soudaine augmentation de puissance.

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Extrait ajouté par Ankou 2020-11-16T17:15:55+01:00

Ce fut comme un violent coup de tonnerre qui s’abattit au même instant sur toutes les surfaces de la planète. Ce jour-là, le 28 novembre 2010, cinq grands quotidiens, Le Monde, The New York Times, The Guardian, Der Spiegel et El País firent simultanément leur « une » avec des titres annonçant de mêmes révélations fracassantes. Une première sélection de documents militaires américains classifiés portant principalement sur les guerres menées en Irak et en Afghanistan, ainsi que des câbles diplomatiques, furent publiés. Les fuites émanent d’un site à l’audience, jusque-là, relativement marginale, WikiLeaks, fondé quelques années auparavant par un homme fermement décidé à en découdre avec maintes instances de pouvoir et à dévoiler les logiques, de nature souvent opaque, qui président à leur fonctionnement. Il possède une science aiguë des procédés permettant, dans ce monde ayant alors atteint un stade quasi achevé de numérisation de l’information, de hacker des données sur des serveurs et d’organiser leur rapide et massive diffusion sur les réseaux. Cette personne, c’est Julian Assange, un informaticien australien, âgé, au moment des faits, de 39 ans, apôtre d’une transparence généralisée des affaires publiques ou privées, supposée représenter un des leviers fondamentaux de sociétés pleinement démocratiques et libres.

Si nombre de conduites répréhensibles, et parfois illégales, furent divulguées, l’entreprise partait du postulat selon lequel toute activité, quelle que soit sa nature, dès lors qu’elle use de méthodes confidentielles, mérite d’être portée à la connaissance du public. Le « lanceur d’alerte » fut sur-le-champ érigé au rang de prophète de l’époque ayant eu le génie de créer une infrastructure destinée à faire trembler les « puissants » qui, depuis toujours, n’auraient cessé de bénéficier d’une vaste immunité. Il fut, dans le même temps, accusé par certains de candeur et d’irresponsabilité, coupable de mettre des vies en danger ou de nuire à la mise en œuvre d’actions qui, afin d’être menées à bien, nécessitent de se dérouler à l’abri des regards. Mais que diable, dès lors que se trouve reconnu un héros mû par de si nobles aspirations, pourquoi s’embarrasser de nuances ? Mieux vaut alors s’empresser de rejoindre le chœur des acclamations. Très vite, les États-Unis demandèrent son extradition depuis son lieu de résidence, Londres, où il finit par trouver refuge au sein de l’ambassade d’Équateur. Des injonctions d’interdiction d’hébergement de la plateforme furent notifiées ; aussitôt, comme à la vitesse de la lumière, plus de deux mille « sites-miroirs » proliférèrent. Ces parades signalaient l’avènement d’une nouvelle ère qui rendrait désormais difficile, voire impossible, l’entrave à la propagation instantanée et mondiale de documents.

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