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Ces moyens accrus et l’émulation qui en a résulté m’ont également permis de consolider mon équipe médicale. Notre travail s’effectue en interaction étroite avec de nombreux intervenants au sein du pôle des neurosciences cliniques : sans ordre de hiérarchie, les neuropsychologues, les orthophonistes, les anesthésistes, les neuroradiologues, les neuropathologistes, les neuro-oncologues, les neurochirurgiens et, bien sûr, les infirmières, tous les soignants paramédicaux et les secrétaires. Il s’agit d’une équipe pluridisciplinaire, indispensable à l’obtention de bons résultats.

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Mon projet a donc consisté à créer un lien fort entre les neurosciences cognitives et la neurochirurgie, et cela pour chercher à mieux comprendre le fonctionnement du cerveau humain, et par conséquent à mieux l’opérer. Dans le même temps, j’ai proposé la création d’une école pour les plus jeunes générations de neurochirurgiens, français et étrangers, basée sur ces principes de cartographie cérébrale et de neuroplasticité au service des patients.

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Dès mes premières années d’études, cela m’est apparu comme indispensable. Si je voulais comprendre le système nerveux central chez l’homme, cela devait se produire au contact des patients en utilisant une technique qui était en train, en ce début des années 1990, de prendre son envol : l’imagerie neurofonctionnelle, plus connue sous l’abréviation IRMf (imagerie par résonance magnétique fonctionnelle). Très schématiquement, un cerveau génère, lorsqu’il effectue une tâche donnée (parler, bouger…), des modifications du débit sanguin que l’on peut désormais appréhender par l’IRMf, débouchant sur de véritables « cartes d’activation cérébrale ». À cette même période, avant de connaître George Ojemann, j’ai fait une rencontre liée à cette technologie naissante qui serait elle aussi déterminante dans mon parcours : celle de Bernard Mazoyer, professeur de radiologie et d’imagerie médicale, mais aussi directeur du Groupe d’imagerie neurofonctionnelle (GIN)-CNRS actuellement à l’université de Bordeaux.

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En 2006, le CHRU1 de Montpellier m’a proposé un poste de professeur afin de développer le département de neurochirurgie à l’hôpital Gui-de-Chauliac, tout en enseignant au centre universitaire. J’ai donc quitté Paris pour m’installer à Montpellier. À cette occasion, j’ai également eu l’opportunité de constituer une équipe Inserm2, au sein de l’Institut des Neurosciences de Montpellier, dont l’intitulé de recherche résume bien mes problématiques actuelles : « Plasticité cérébrale, cellules souches et tumeur gliale. » Pourquoi cet intitulé ? Parce qu’on a découvert la présence de cellules souches dans le programme de réorganisation des réseaux du cerveau (la plasticité). En biologie, la cellule souche est une cellule indifférenciée, comme une sorte de cellule « vierge ou neutre », capable de se renouveler indéfiniment et d’en créer de nouvelles du même ou d’un autre type. Mais certaines formes de ces cellules sembleraient aussi jouer un rôle dans le développement des tumeurs cérébrales dans la glie, le tissu de soutien des neurones – c’est pourquoi on parle de tumeurs gliales, tumeurs qui sont propres au cerveau. On en distingue deux types : celles à progression lente (de bas grade de malignité) et celles à progression rapide ou fulgurante (de haut grade de malignité).

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Au fil de mes expériences, j’ai également appris que la peur provoque presque partout l’immobilisme et le repli sur soi, même chez les personnes qui ont eu la chance de recevoir une éducation poussée, le cas échéant avec des études de haut niveau. L’inertie que produisent la peur ou l’inhibition reste pour moi un des plus grands mystères de la nature humaine. J’espère bien que nos recherches actuelles sur le fonctionnement du système nerveux central chez l’être humain m’apporteront un jour quelques réponses à ce sujet. Si on devait écouter toutes les langues noyées dans le jus de la peur, je crois bien qu’on ne ferait plus rien : on finirait par rester cloîtré dans une chambre, à tourner en rond dans cette même et éternelle cage, dans l’espoir un peu vain qu’un miracle se produise.

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Avant d’entrer au bloc pour opérer cette première patiente, j’ai chassé de mon esprit le souvenir de ces attaques grâce à un exercice de méditation, comme je le fais chaque fois avant d’opérer : je répète les gestes par l’imagerie mentale, tel un pilote de Formule 1 qui visualise le tracé de la course quelques minutes avant de se lancer dans un Grand Prix.

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Dans l’instant d’un éclair de génie, un chercheur ne mesure pas toujours la portée de sa découverte. Parfois il arrive que celle-ci soit mal interprétée ou détournée par ses successeurs. Par exemple, la découverte de la radioactivité par Marie et Pierre Curie en

1898 a conduit inéluctablement à la fabrication de la bombe atomique, lâchée des années plus tard, les 6 et 9 août 1945, sur Hiroshima et Nagasaki par un B52 de l’armée américaine. Résultat : 200 000 morts, sans compter ceux qui ont péri par la suite d’un cancer lié à la radioactivité résiduelle. Connaît-on le nombre de morts que réserve dans l’avenir la catastrophe de la centrale nucléaire de Fukushima qui frappa la population japonaise le 11 mars 2011 ? Marie et Pierre Curie, ce célèbre couple de chercheurs français couronné par le prix Nobel de physique en 1903 et qui avaient destiné leur découverte de la radiation à des fins médicales, doivent se retourner dans leur tombe.

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Quelques heures avant l’opération, j’entendais les cris de protestation de mes collègues enchaînés à leurs vieilles croyances : « Quoi ? Vous allez ôter une tumeur chez une patiente qui mène une vie normale ? Dans la région de Broca, en plus ? Mais vous risquez de provoquer une perte irréversible de la parole. Vous prenez un risque insensé ! »

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Pendant mon séjour à Seattle, j’ai fait une synthèse de la littérature scientifique traitant des lésions cérébrales – des centaines d’articles –, et j’ai beaucoup appris en examinant les réactions du cerveau à chaque phase des chirurgies éveillées pratiquées par le professeur Ojemann, aidé par son élève de l’époque, Mitchel Berger, aujourd’hui professeur à San Francisco.

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Dans certaines situations, le cerveau peut faire preuve d’une sorte de paresse, car il cherche souvent à s’économiser, mais il est surtout très rusé : il invente des stratégies pour contourner les obstacles, pour se réorganiser ou se remodeler… et pour finalement se réparer lui-même, du moins en partie, en puisant dans ses propres ressources. Ce mécanisme neurologique, qu’on appelle la plasticité cérébrale, j’ai commencé à l’appréhender justement pendant mon séjour américain. Aujourd’hui, sous la forme d’un concept, il donne lieu à de nombreux articles dans la presse spécialisée ou grand public. Il sert parfois même de terreau à la réflexion philosophique : ainsi la philosophe française Catherine Malabou dispense-t-elle à l’université de Kingston (Royaume-Uni), au sein du Centre for Research in Modern European Philosophy, un cours intitulé « Plasticité et forme » s’appuyant, entre autres, sur les récentes découvertes des neurosciences. Bref, ce concept est porteur de grands espoirs pour l’homme, à condition de poursuivre la recherche scientifique en intégrant les multiples savoirs attachés à la compréhension du cerveau. Plus largement, il pourrait même se proposer comme une source d’inspiration pour l’organisation sociale.

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