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Comme je le disais donc, les enfants avaient pris pleinement conscience des revers de mon caractère. Non seulement je faisais chambre à part, mais en plus je n’adressais plus la parole à leur père. J’attendais des excuses, et tant que je ne les aurais pas obtenues, je maintiendrais le statuquo.
— Tu es quand même incroyable ! s’exclama soudain Tristan, visiblement à bout de patience. Tu n’arrêtes pas de dire que tu n’es pas leur deuxième père et tu te vexes lorsque je te le fais remarquer ! Il faudrait savoir ce que tu veux !
Imperturbable, je ne levai même pas les yeux de mon assiette, continuant simplement à manger.
Le problème n’était pas là et s’il ne l’avait pas compris, je ne pouvais rien pour lui.
— Tu m’écoutes quand je te parle ?
Non, pas vraiment. Mais c’est gentil de poser la question.
— Plus têtu qu’une bourrique, plus borné qu’un âne et aussi fermé qu’une huître !
Merci.
— L’exemple que tu montres aux enfants ! Tu peux être fier de toi !
Vraiment ? Oh, c’est gentil.
Il finit par lever les bras au ciel, exaspéré.
— C’est bon, tu as gagné. Je suis désolé. Tu avais raison, j’avais tort. Menacer un môme de six ans était vraiment la meilleure des solutions, ironisa-t-il d’un ton mordant.
Je relevai la tête et lui adressai un sourire étincelant.
— Je te l’avais bien dit. Ravi que tu deviennes enfin raisonnable et que tu reconnaisses ton erreur. Comme je sais être magnanime, je te pardonne, déclarai-je, bon prince.
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