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Avant d'être capable d'apprécier la beauté du monde, il faut avoir fait l'expérience de ce qui est moche.
Afficher en entierAux Primiens, je dirais ceci : quelle que soit votre détermination à nous nuire, quelle que soit la force de votre avidité, vous ne nous vaincrez pas. Les humains sont faibles et plein de défauts, mais ils ont aussi un courage à toute épreuve. Étudiez notre histoire et vous comprendrez. Nous savons que nous avons la volonté, nous savons que nous avons le droit pour nous, nous savons que nous avons la détermination. Les agents du mal et de la tyrannie ne nous font pas peur.
Afficher en entierOù sont les frites ? Demanda plaintivement Barry.
Nous avons des pommes de terre. Nous allons faire nos frites nous-mêmes. Ce ne sera pas long.
Non, maman ! Je veux des vrais frites, du congélateur !
Afficher en entierPeu importe la qualité de tes gadgets et le soin que tu as apporté à l'élaboration d'un plan de secours – dans la vraie vie, rien se passe jamais comme prévu.
Afficher en entierLe croissant bouffi et roux sale de cette planète qui n’était pas vraiment un monde dominait Ulysse de toute sa masse : Mars. Petite, glaciale, aride, dépourvue d’air, c’était une version froide de l’enfer. Sa silhouette rougeoyante était intimement liée à l’histoire de l’humanité. D’abord dieu de la guerre adoré par des générations de combattants, Mars avait ensuite inspiré d’innombrables rêveurs.
Pour le capitaine-pilote de la NASA Wilson Kime, le rêve était devenu réalité. Deux cents kilomètres derrière le pare-brise étroit et incurvé de son module d’atterrissage, il devinait l’entaille sombre de Valles Marineris. Petit garçon, il avait bu goulûment les fantasmes technologiques décrits par la fondation du Bélier. Un jour, dans un futur indéterminé, le génie humain parviendrait à faire fondre la glace emprisonnée sous ce paysage couleur rouille, et une eau écumante s’écoulerait à nouveau au fond de ce large canyon. Aujourd’hui, il allait arpenter les cratères poussiéreux dont il avait tant de fois admiré les photos satellite ; il recueillerait dans ses mains gantées ce sable rouge légendaire, il le laisserait s’échapper et le regarderait tomber lentement dans la faible gravité. Aujourd’hui serait son jour de gloire.
Wilson se lança instinctivement dans un exercice de respiration, calmant les battements de son cœur avant que la réalité de ce qui était sur le point de se produire n’affecte son métabolisme. Pas question de laisser aux toubibs de Houston une chance de mettre en doute sa capacité à piloter son engin d’atterrissage. Il avait passé huit ans dans l’USAF et s’était battu deux fois au Japon dans le cadre de l’opération « Restaurer la paix ». Puis il avait bossé neuf ans pour la NASA. Toutes ces années de travail et d’attente. Tous ces sacrifices. Son premier mariage, l’enfant qui refusait de le voir. Les innombrables simulations à Houston, les conférences de presse, les visites de sites industriels à n’en plus finir. Il avait supporté tout cela pour pouvoir vivre ce moment, pour poser le pied sur ce sol sacré.
Mars. Enfin !
— Mise en route du scanner VKT, mesure de résistance et d’induction, dit-il au pilote automatique de son engin.
Les rais de couleur emprisonnés dans le pare-brise formèrent de nouvelles figures géométriques. Wilson regarda l’horloge du coin de l’œil : huit minutes.
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