Commentaire de Chloe7

Je suis agréablement surprise, sans que le livre soit une lecture inoubliable non plus.

À travers le personnage de Jeckyll, Robert Louis Stevenson consacre le récit à nous dévoiler toute la complexité de l’être humain. Le docteur est un personnage extrêmement intéressant. Il est la mise en scène de la théorie du moi, du sur-moi, et du ça, de Freud. La psychologie du docteur est à la fois difficile à comprendre, mais aussi évidente. Il est lassé de l’image à donner en société, de son « moi », ses bonnes manières acquises dues à son éducation, son rang plutôt élevé, et tout cela est contrôlé par son « sur-moi », la morale dominante liée à son époque et sa culture. Sa personnalité bienveillante se retrouve troublée par la mauvaise facette de son être, il laisse libre court à ses envies cachées, son « ça », son côté obscur, et laisse totalement l’éthique à la rue. Spoiler(cliquez pour révéler)Sa recherche de la mauvaise facette de l’homme était déjà délibérée, laissant donc penser que le désir d’extérioriser sa méchanceté était déjà présente, mais après l’apparition de Mr. Hyde, l’envie se fait de plus en plus irrépressible de se transformer en une créature diabolique. Il se laisse submerger par la puissance de Mr Hyde. Ce n’est que vers la fin de sa terrible aventure qu’il se rend compte du malheur qui le ronge vraiment, avant cela, son but délibéré est bien de se faire plaisir dans la peau de sa double personnalité

Qui n’a jamais rêvé de se défaire de normes de bienséance pour se laisser aller à faire ce qu’il a envie ? C’est là la double nature de l’homme. Chaque humain a déjà eu une mauvaise pensée, et le récit met en scène les dégâts occasionnés si l’homme se laissait totalement aller à ses désirs enfuis, se laissait aller au mal, se laisser aller à sa face obscure. Cela amène à se poser beaucoup de questions sur notre propre nature, et sur la théorie de Freud.

L’auteur se montre particulièrement habile à mettre en scène une théorie de psychanalyse, et en tant que lectrice, j’ai eu une réaction forte, qui m’a poussée à remettre en question les différentes facettes de ma personnalité. Donner vie à la potentielle vraie nature de l’homme à quelque chose de plus effrayant encore que d’énoncer la théorie de Freud : ici, les dégâts de la cruauté de l’homme sont visibles à travers un récit trouble.

Cependant le livre se montre quelques fois lourd et lent, malgré qu'il soit court. Ça n'empêche que c'est un excellent classique !