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L’obsession de la santé tend à médicaliser chaque instant de la vie au lieu de nous autoriser une agréable insouciance. Cela se traduit par l’annexion au domaine thérapeutique de tout ce qui relevait jusque là de l’ordre du savoir-vivre : rituels et agréments collectifs sont convertis en soucis, estimés en fonction de leur utilité ou de leur nocivité. La nourriture par exemple ne se départage plus entre bonne et mauvaise mais entre saine et malsaine. Le conforme l’emporte sur le savoureux, le calibré sur l’irrégulier. La table n’est plus seulement l‘autel des succulences, un mo-ment de partages et d’échanges mais un comptoir de pharmacie où l’on pèse minutieusement graisses et calories, où l’on mâche avec conscience des aliments qui ne sont déjà plus que des médicaments.

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D’où vient que la critique de la société de consommation ait abouti si vite dès les années 60 au triomphe du consumérisme ? C’est que les mots d’ordre lancés alors : « Tout tout de suite », « A mort l’ennui », Vivre sans temps morts et jouir sans entraves », s’appliquaient moins au domaine de l’amour et de la vie qu’à celui de la marchandise. On croyait subvertir l’ordre établi, on favorisait en toute bonne foi la propagation du mercantilisme universel. C’est dans l’ordre de la faim et de la soif que toutes choses doivent être immédiatement accessibles alors que le cœur et le désir ont leurs rythmes propres, leurs intermittences. L’intention était libertaire, le résultat fut publicitaire : on a moins libéré la libido que notre appétit d’achats sans limites, notre capacité à faire main basse sans restriction sur tous les biens.

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Or de chimérique pour le père de la psychanalyse, la félicité est devenue quasi obligatoire à peine cinquante années plus tard. C’est qu’entre-temps une double révolution a eu lieu. D’une part le capitalisme est passé du système de production basée sur l’épargne et le travail à celui de la consommation qui suppose dépense et gaspillage. Nouvelle stratégie qui intègre le plaisir au lieu de l’exclure, efface l’antagonisme entre la machine économique et nos pulsions, et fait de ces dernières le moteur même du développement. Mais surtout l’individu occidental s’est émancipé du carcan de la collectivité, du premier âge autoritaire des démocraties pour acquérir un plein statut d’autonomie.

Etant « libre » désormais, il n’a plus le choix : les obstacles sur la route de l’Eden s’étant évanouis, il est « condam-né » en quelque sorte à être heureux ou pour le dire autrement il ne peut s’en prendre qu’à lui-même s’il n’y parvient pas.

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Tel est donc le calcul chrétien : opposer à la peur bien naturelle de la souffrance et du décès, la peur plus grande en-core de la perdition. Et promettre une récompense aux misères de ce bas monde par une rétribution dans l’au-delà, seule manière de mettre fin au scandale de la prospérité du méchant et de l’infortune du juste.

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il ne suffit pas d'être riche, encore faut-il avoir l'air en forme, nouvelle espèce de discrimination et de faire-valoir qui n'est pas moins sévère que celle de l' argent.C'est toute une éthique du paraître bien dans sa peau qui nous dirige et que soutiennent dans leur ébriété souriante la publicité et les marchandises.(p68-69)

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