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Il ne faut pas oublier que le premier de ces héritages est celui de la géographie. Il convient d’évoquer les données de la géographie qui s’imposeront aux hommes et aux femmes du Moyen Age, mais dont ils tireront partie d’une façon dont l’Europe bénéficiera. L’Europe est le bout du continent eurasiatique. Elle présente une diversité de sols et de reliefs qui ancrent dans la géographie la diversité qui est une des caractéristiques de l’Europe. Mais, en même temps, des éléments géographiques unificateurs s’imposent. L’étendue des plaines qui favorisera la culture céréalière développée par le Moyen Age et qui reste aujourd’hui un des points forts, quoique controversé, de l’économie européenne commune. C’est aussi l’importance des forêts qui avec la pénétration, l’exploitation et les défrichements, fera de la forêt médiévale le monde à double face de l’abondance en bois, en gibier, en miel, en porcs mâtinés de sangliers, et de la sauvagerie, dualité qui se poursuivra jusqu’à l’Europe d’aujourd’hui. Autre élément géographique unificateur de l’Europe évident au Moyen Age, la présence de la mer et la longueur des côtes, qui, malgré la peur de la mer chez les hommes et les femmes du Moyen Age, les amènera à la dompter par d’importantes innovations technologiques, qu’il s’agisse du gouvernail d’étambot ou de la boussole venue de Chine. De même, les hommes et les femmes du Moyen Age noteront et utiliseront les avantages du climat qui sera un des traits du caractère tempéré de l’Europe. De ce climat tempéré, les hommes et les femmes du Moyen Age sauront louer les saisons intermédiaires, le printemps et l’automne qui tiennent toujours une si grande place dans la littérature et dans la sensibilité européenne. Le Moyen Age n’a pas été sensible aux préoccupations écologiques dont la naissance ne date guère que d’un siècle. Mais la recherche par les moines de la solitude puis l’essor démographique à partir du XIe siècle causeront certains dommages qui ont amené des villes, en particulier dans l’Italie du Nord, à partir du XIVe siècle, à édicter des mesures de protection des forêts menacées par un début de déboisement.

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Avant d’aller chercher l’Europe au Moyen Age, il convient de noter que des notions concurrentes ont été employées, soit au Moyen Age, soit par les historiens modernes. Comme on l’a déjà vu, et comme on va le voir encore, la notion d’Europe s’est opposée à celle d’Asie et, plus généralement, d’Orient. Le terme Occident peut donc désigner un territoire qui est essentiellement celui de l’Europe. Cet usage d’Occident, sans avoir été répandu au Moyen Age, a été renforcé dans l’imaginaire par la division de la Chrétienté entre l’Empire byzantin et la Chrétienté latine correspondant à un empire d’Orient et un empire d’Occident. Là est la grande césure que le Moyen Age a livrée, aggravée depuis l’Empire romain, entre une Europe de l’Est et une Europe de l’Ouest, césure linguistique, religieuse, politique. Le caractère « occidental » de l’Europe chrétienne latine qui est à l’origine de l’Europe actuelle a été encore accentué par une théorie de certains intellectuels chrétiens aux XIIe et XIIIe siècles. C’est l’idée d’un transfert du pouvoir et de la civilisation, de l’est vers l’ouest. Translatio imperii, translatio studii, qui soulignent le transfert du pouvoir de l’Empire byzantin à l’Empire germanique, et celui du savoir d’Athènes et de Rome à Paris. Cette marche vers l’ouest de la civilisation a certainement contribué à l’idée d’une supériorité de la culture européenne occidentale chez beaucoup d’Européens des siècles suivants.

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Cet essai veut illustrer l’idée que le Moyen Age est l’époque de l’apparition et de la genèse de l’Europe comme réalité et comme représentation, et qu’il a constitué le moment décisif de la naissance, de l’enfance et de la jeunesse de l’Europe, sans que les hommes de ces siècles aient eu l’idée ou la volonté de construire une Europe unie. Seul le pape Pie II (Æneas Silvius Piccolomini, pape de 1458 à 1464) a eu une idée claire de l’Europe. Il a rédigé un texte nommé Europa en 1458, suivi d’un Asia en 1461. Ce rappel montre l’importance du dialogue Europe-Asie. Le Moyen Age comme époque de naissance de l’Europe a été largement évoqué à la veille et au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, dans une période d’effervescence de la réflexion sur l’Europe et de projets économiques, culturels et politiques élaborés dans un cadre européen. Ce sont deux spécialistes du XVIe siècle qui ont publié les essais les plus suggestifs sur l’« idée » européenne, le Britannique Denys Hay dans Europe. The Emergence of an Idea (1957) et l’Italien Federico Chabod dans Storia dell’ idea d’Europa (1961) reprenant des cours universitaires de 1943-1944 et 1947-1948. Mais cette naissance médiévale de l’Europe avait été en particulier proposée à la veille de la Seconde Guerre mondiale par deux grands historiens français fondateurs de la revue Annales qui a renouvelé l’historiographie, Marc Bloch qui a écrit : « L’Europe a surgi quand l’Empire romain s’est écroulé », et Lucien Febvre qui a repris la phrase en ajoutant : « Disons plutôt que l’Europe devient une possibilité dès que l’Empire se désagrège. » Lucien Febvre, dans la Première Leçon de son cours professé au Collège de France en 1944-1945 (L’Europe. Genèse d’une civilisation, p. 44) écrit : « Pendant tout le Moyen Age (un Moyen Age qu’il faut prolonger très avant dans les Temps modernes), l’action puissante du christianisme, en faisant sans cesse passer, par-dessus les frontières mal assises de royaumes kaléidoscopiques, de grands courants de civilisation chrétienne détachés du sol, a contribué à donner aux Occidentaux une conscience commune, par-dessus les frontières qui les séparent, une conscience qui, laïcisée peu à peu, est devenue une conscience européenne. »

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