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Liste des extraits

Extrait ajouté par Mayoka 2018-12-31T02:16:52+01:00

Si toi tu ne te pardonnes pas, répondit Vaï Ka'i, personne ne le fera à ta place. Le présent ne juge pas, car il n'a pas d'autre référence que son propre mouvement. Le passé juge, et la projection dans le futur engendre des désirs, des déceptions, des décalages qui préparent le jugement. Débarrasse-toi de tout ce qui pourrait te détourner du moment présent.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:03:21+02:00

Aucun chien de l’EDV n’avait entendu parler de ce charlatan minuscule, signe que sa notoriété ne dépassait probablement pas le cercle squelettique de ses adorateurs, mais, puisque l’ordre venait de BJH, le prophète négligeable avait été promu au rang d’ennemi public Numéro Un dans les salles de rédaction et les couloirs de l’EDV, le fleuron de la presse indépendante, le joyau des hebdos. Pour une fois, le dossier annuel consacré aux sectes – les sectes, le cul, les tueurs en série, les régimes de printemps, des valeurs sûres lorsque l’actualité ne propose rien de folichon – ne viserait pas la plus redoutable d’entre elles, la Scientologie, l’église fondée par R.L. Hubbard, écrivain de science-fiction de son état, désormais assez riche et influente pour traiter sur un pied d’égalité avec n’importe quelle confession officielle, avec n’importe quelle pieuvre multinationale, avec n’importe quel gouvernement.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:03:11+02:00

Marc avait l’impression d’avoir franchi le seuil d’un lointain passé en frappant à la lourde porte de bois. Un coup d’œil au 806 de location qui l’attendait à l’entrée de la cour intérieure, seule concession au modernisme dans ce paysage d’herbe rase, de calvaires et de rochers rossés par les bourrasques, le rassura. On n’était qu’au début de l’après-midi et, pourtant, il avait l’impression que la nuit était déjà tombée, ou plutôt que le jour ne s’était jamais levé sur la grisaille minérale du plateau. L’automne maladivement chaud qui avait maintenu une grande partie du pays dans une serre moite, étouffante, avait épargné l’Aubrac où soufflait un vrai vent de novembre, une vacherie lugubre et blessante.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:03:03+02:00

La beauté de la fille, qu’il apercevait par-dessus l’épaule de la mère, stupéfia Marc. Il ne s’était pas attendu à trouver un tel joyau dans cette sinistre bâtisse en pierre noire du fin fond du plateau de l’Aubrac. Rien à voir avec la plastique osseuse des créatures anorexiques qui hantaient les pages glaciales des magazines, dont l’EDV, l’hebdo pour lequel il bossait. Il se demanda tout à coup si le vent, ce crétin de vent, ne dévoilait pas trop son crâne que, chaque matin, il mettait un temps fou à planquer sous une chevelure de plus en plus clairsemée.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:02:50+02:00

Les deux hommes s’observèrent en silence pendant quelques instants. Mathias n’avait jamais réussi à plonger tout entier dans les yeux jaunes et fendus de Roman. Ils lui valaient, avec ses oreilles pointues et les taches sombres qui lui maculaient les joues, son surnom de Lynx. Toujours tiré à quatre épingles, le cheveux rare et ras, l’ourlet de moustache sur la lèvre supérieure, Roman était de la race des charognards en dépit de sa ressemblance avec les félins : planqué quand il s’agissait de répandre le sang, aux premières loges au moment de dépecer les cadavres. Il trimait pour le compte d’une pieuvre qui régnait sur un empire d’ombre dont nul ne cernait les limites : prostitution classique, ramifications internationales, virtuelles, réseaux souterrains capables de satisfaire n’importe quelle exigence tordue. D’origine roumaine, il avait été chargé quelques années plus tôt de superviser les réseaux de prostitution enfantine mis en place dans certains pays de l’Est, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Balkans… La demande, de plus en plus forte, provenait des pays industrialisés ou des émirats du Golfe, mais pas seulement. C’était, pour employer un jargon économique, un marché en pleine expansion, grâce, selon Roman, au Net qui avait engendré de nouveaux besoins, en exhumant à l’échelle planétaire des images autrefois cachées. Le monde est malade, avait-il coutume de dire. Il va crever, autant en profiter…

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:02:41+02:00

Mathias ne prêtait qu’une oreille distraite aux marmonnements de Jem. Son odorat le mobilisait tout entier : odeurs d’alcool et de sueur sous la puanteur écrasante de cigarette, parfums agressifs des filles, senteurs des sexes à fleur, relents pénétrants, écœurants, des désirs refoulés. Une trentaine de clients, répartis entre les scènes étroites, regardaient deux filles se livrer à de savantes contorsions le long de barres verticales, Las Vegas style, comme l’annonçait fièrement le panneau électronique hideux pendu au-dessus du comptoir. Elles se trémoussaient avec frénésie pour essayer de réchauffer une atmosphère gelée par l’expulsion manu militari de l’arracheur de string quelques instants plus tôt, mais les visages des spectateurs, ramenés brutalement à leur condition d’exclus de l’Éden charnel, ressemblaient maintenant à des masques figés par l’alcool bas de gamme et la mauvaise conscience.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:02:30+02:00

Jem, l’un des videurs, se tenait dans l’entrebâillement de la porte, montagne d’ébène de deux mètres, manches de chemise retroussées sur des avant-bras aussi épais que des troncs d’arbre, crâne rasé et luisant, joue barrée d’une cicatrice, force de bœuf. Cependant, si les roulements tumultueux de ses muscles suffisaient à terroriser les pères de famille échoués dans ce trou-à-sueur qu’était le Smalto, le videur n’impressionnait pas les véritables oiseaux de nuit. L’esprit était plus fort que le corps, Mathias l’avait expérimenté à maintes reprises lors de ses dix années de formation sauvage dans le dédale des rues. Il avait vu des mecs enflés comme des moineaux – c’était son cas – mettre des raclées saignantes à des adversaires deux ou trois fois plus lourds qu’eux, il avait appris à lire la détermination, la rage, la folie ou la défaite dans les yeux et, le premier jour où ils s’étaient rencontrés, il avait pris le dessus sur Jem dans le défi préliminaire des regards.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:02:21+02:00

La même odeur régnait dans toutes les villes du monde. Misère et pourriture se tendaient sur les continents avec davantage d’efficacité que la toile informatique. En vrai prédateur, Mathias se fiait à son odorat plutôt qu’aux milliards de signes échangés chaque seconde sur les réseaux. Il ne supportait pas l’idée d’être livré pieds et poings liés à des machines interconnectées, à la fois intelligentes et esclaves du plus formidable outil de surveillance jamais mis en place dans l’histoire de l’humanité. Son métier enseignait la méfiance, et les sillages informatiques lui apparaissaient comme les plus perverses, les plus durables des traces. Il laissait les portables, ordinateurs ou téléphones, aux enragés de la connexion, englués par milliards sur la Toile, gavés de mots, d’images, de bits.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:02:01+02:00

Terre des hommes, terre des gnomes,

Ton seul futur : néant, liquidation,

Pas de donnant mal an, pas de rédemption.

L’eau nous attend, destination le fond,

Déluge, déluge, déluge,

Les savants et les prophètes le clament,

Baby, tu m’enflammes,

Feu sur la calotte, feu dans les culottes, ouais,

Les glaces fondent, je t’inonde, bébé,

Fin d’immonde, ouais…

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-09-25T18:01:59+02:00

Mathias n’en avait plus pour longtemps à vivre, un pressentiment qui n’était pas seulement lié aux risques de son métier : la mort rôdait dans les ténèbres, si noires qu’elles étouffaient les halos des lampadaires et semblaient préluder à l’extinction de toute vie sur Terre. Fils et amant de la nuit, nourri à son sein d’encre, Mathias percevait ses souffles comme des chuchotements, il ressentait dans sa chair ses chagrins, ses joies, ses colères, et jamais il n’avait respiré une telle tristesse, une telle détresse, dans les entrailles moites de sa mère et maîtresse. Elle portait en son ventre un bouleversement violent qui n’emporterait pas seulement ses enfants perdus, mais l’ensemble des hommes et leurs rêves insensés.

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