Extraits

Cole, lui, n’était pas courageux. Dès qu’il se souvint d’où il se trouvait, il n’eut plus qu’une envie : se blottir sous les couvertures et se rendormir.

— Est-ce que tu..., commença TJ, avant de changer ensuite de question. Tu peux marcher, tu crois ?

Cole avala sa salive. La tête dans le brouillard, il s’appuya sur son bras droit, qu’il sortit du sac de couchage, pour se redresser en position assise. Ari, bizarrement, ne le lâcha pas pour autant. Cole croisa son regard. Est-ce qu’ils savent ?

— Ça va t’aider à ne pas paniquer, expliqua TJ, de l’autre côté. Si l’un de nous te touche, ça va... C’est l’instinct, je pense. Qui te dit que tant qu’on est là, tu es en sécurité, tu vois ?

Il n’avait pas l’air sûr de lui, pourtant, Cole se tourna vers lui pour le dévisager.

— En sécurité ?

TJ tressaillit, comme s’il avait reçu une claque.

Il se leva et se détourna de Cole.

— Je ne connais pas grand-chose aux omégas.

Ari saisit la balle au bond – il ne supportait pas de ne pas tout savoir.

- Une liste de quoi ?

De compagnons. D’hommes. De candidats.

- D’alphas, répondit-il enfin.

Il fronça les sourcils. Sa mère lui expliqua :

- Les alphas aussi doivent s’exercer à être alphas, tu sais ?

Il l’ignorait. Il avait toujours cru qu’une fois que l’éveil avait eu lieu, on savait instinctivement quoi faire. Mais bon, il était oméga depuis trois jours et n’était toujours pas plus avancé – alors, ce n’était peut-être pas insensé de se dire que sa mère avait dû apprendre, en tant qu’alpha, comment calmer un oméga.

- Je ne connais pas grand-chose aux omégas.

Les omégas, pensa Cole, dont l’esprit semblait essayer de comprendre la définition du terme. Évidemment, il savait ce qu’étaient les omégas : ceux qui portaient les enfants. Peu importait qu’il soit un homme ; être un oméga signifiait qu’il pouvait porter les enfants d’un autre homme. D’un alpha.

Leur ami se trouvait déjà devant leurs affaires. Il revint avec quelques vêtements, qui n’appartenaient cependant pas à Cole. Ils n’avaient pas apporté de fringues supplémentaires, pas alors que la rivière était juste à côté et qu’ils n’avaient pour seuls projets que de faire un peu de catch pour essayer de se soumettre mutuellement ou de se disputer un morceau de viande particulièrement appétissant. Rien de bien fatigant en soi.

CE FURENT SES PIEDS froids qui réveillèrent Cole. Il devait toujours les mettre au chaud pour parvenir à dormir. Pendant quelques instants, il dut rassembler ses esprits, comprendre pourquoi il avait repoussé sa couverture. Puis il prit conscience qu’il n’y en avait aucune, juste le sol dur sous lui. Il se raidit, cherchant à se redresser, mais cela ne lui servit à rien, puisqu’il se trouvait piégé entre les membres qui se mêlaient aux siens – entre les membres nus qui se mêlaient aux siens. Le bras passé autour de sa taille se resserra fermement, et Cole s’aperçut que, sans le savoir, il avait tenté de s’écarter. Quelqu’un le rallongea au sol.

— Cole ? demanda Ari.

Cole regarda son ami, puis se remit à fixer son membre.

— Je... C’est que...

— Tu t’es tellement branlé que tu l’as cassée ? lança malicieusement TJ, sur sa gauche.

Cette douce caresse fut si délicieuse qu’elle le poussa à entamer des va-et-vient dans sa propre paume, humidifiée par sa salive, mais pas seulement. Il rua même vers l’avant, serrant fort, déclenchant des sensations telles qu’elles faillirent le terrasser. Il avait l’impression qu’un tout nouveau jeu de terminaisons nerveuses venait d’apparaître en lui, directement reliées à sa queue.

Ce n’était pas la première fois qu’ils se branlaient mutuellement, et ce ne serait sans doute pas la dernière. C’était pour rire, voilà tout. Ils ne faisaient que s’amuser. Ça permettait aussi à Cole de taquiner TJ sur sa queue, qui avait tendance à s’incliner vers la gauche, et Ari, dont le pantalon abritait un véritable monstre. Il ouvrit sa braguette et en sortit son membre raide. D’accord, celui-ci avait déjà pris part à la fête peu avant, mais qu’importait ? Cole avait prouvé à maintes reprises qu’il pouvait tenir plus longtemps que ses deux amis, et il préférait être en érection quand ils se livraient à ces masturbations collectives. Ainsi, la légère différence de taille entre TJ et lui passait pratiquement inaperçue. Mais bon, Cole était de ceux dont le pénis grossissait beaucoup lorsqu’il bandait, alors il n’y avait aucune honte à avoir.