L'éveil de la Bête, tome 5 : Monde trône

Une armada de bâtiments de guerre trapus voguait en orbite géosynchrone à un millier de kilomètres au-dessus de l’équateur de Phall, en affichant ostensiblement divers blasons qui proclamaient l’identité de leurs maîtres. Délavés par la lumière du soleil crue non filtrée par l’atmosphère, le jaune et l’argent, le noir, le bleu, le pourpre, le blanc et le gris de chaque chapitre space marine étaient néanmoins clairs et bravaient les rayonnements aveuglants de l’étoile. Des ombres impénétrables formaient des silhouettes mystérieuses sur les superstructures imposantes qui ornaient l’épine dorsale des vaisseaux. Un million de lumières brillaient sur leurs flancs. Les engins étaient plus grands que des cités ; chacun abritait des milliers d’individus qui consacraient leur vie à la guerre. De gigantesques batteries de canons lançaient autant de défis silencieux à l’insondable nuit interplanétaire. Les hangars de lancement étaient des brèches noires où luisaient des champs de cohésion, prêts à exercer la vengeance de l’Empereur sur les ennemis de l’Imperium.

Pourtant, Koorland craignait que cela ne suffise pas. Il compta les vaisseaux, les recompta encore, calcula la puissance de feu combinée déployée au-dessus du monde. Tonnage des vaisseaux, nombre d’obus, escadrons de chasseurs, esclaves, serfs et membres d’équipage en armes, l’ensemble des forces et pas seulement le nombre d’Adeptus Astartes, bien qu’il les comptât et recomptât le plus. À chaque fois, les calculs étaient décevants. C’était le plus grand rassemblement de space marines depuis l’époque de la Purge, et pourtant il était dérisoire face à la menace ork.

— Assurément, c’est un spectacle propre à émouvoir le cœur des hommes.

— En effet, frère Issachar, » dit Koorland.