Extraits

Les yeux de l’Imperium ne dormaient pas. Ils ne clignaient pas. Alors même que le corps était en proie aux affres de l’agonie, blessé jusqu’au noyau par la Bête, les yeux observaient. Organiques ou augmentiques, conscients ou asservis, les yeux scrutaient la galaxie sans relâche. Ils étaient partout.

Presque partout.

Mais pas ici.

Ici, régnait la nuit sous sa forme la plus pure. Le noir du vide était profond, un abysse insondable. Les étincelles des étoiles n’étaient que des piqûres irrégulières et froides. Il n’y avait pas de vraie lumière ici. Il n’y avait que de la poussière, des cendres de lumière, vestiges scintillants d’un passé vieux de plusieurs années, de plusieurs siècles, de plusieurs millénaires.

Pas de lumière. Pas de chaleur.

Pas d’observateurs.

S’il y en avait eu, ils auraient vu une flotte ork encercler un monde de ténèbres. Les orks n’avaient pas atterri. Ils bombardaient la surface à coups de missiles et d’obus. Ils la lacéraient de tirs de rayons d’énergie. Le sol était sillonné de larmes fondues. Des lueurs orange et écarlates, tels des aubes et des crépuscules factices, répandaient leur colère à travers le paysage. La planète tremblait. Elle hurlait de douleur.

La cible des orks encaissait le bombardement. Elle ne hurlait pas, implacable dans son silence.

Et les orks n’atterrirent pas.

Ils pilonnèrent le monde avec une férocité accrue. Ils apportèrent la lumière sur la planète, une lumière qui brûlait et pulvérisait.

Mais ils n’atterrirent pas.

Ils projetaient leur haine contre leur cible. Ils voulaient la faire hurler, la tuer. Elle resta silencieuse.

Et pourtant, elle répondit aux orks. Elle répondit avec fureur.