Extraits

Faire la critique complète des Ombres de Peter Pan serait un exercice fâcheux et dommageable pour les futurs lecteurs. Vous n'auriez plus autant de plaisir à découvrir ces nouvelles construite autour du Pays imaginaire et de son incarnation Peter Pan. Comme toutes les ombres, leur noirceur est variée mais elle est toujours présente. le ton peut être léger et Crochet apparaître comme un caricature, ou alors se cacher derrière un masque, tel le méchant des contes de fées. Ailleurs l'humour est toujours là mais pour que ressorte mieux la cruauté du personnage de Peter autant que de Crochet. Et le plus cruel n'est pas toujours celui qu'on croit. de même que l'égoïsme et la jalousie de Clochette peut faire des ravages.

Comme Peter Pan, ce recueil n'est pas à mettre dans toutes les mains, il plaira ou non. Je donnerai un conseil lisez d'abord Peter Pan puis ses ombres pour mieux les savourer.

- Dottori ! Ah, dottori ! s'exclama Catarella dès qu'il le vit. C'est depuis hier que je cherche à vous remettre pirsonnellement en pirsonne une lettre que m'a donnée Me Guttadauro, qu'il me dit que je devais vous la remettre pirsonnellement en pirsonne !

Il la tira de sa poche, la lui tendit. Montalbano l'ouvrit.

A la vue du commissaire, deux phénomènes advinrent : le temps s'arrêta et chacun se pétrifia. Mme Burgio Concetta, veuve Lo Mascolo en profita pour improviser sur un ton dramatique un monologue didactique-explicatif.

Depuis trois ans, ça ne marchait pas aussi bien qu'avant, ni pour les Sinagra, ni pour les Cuffaro, les deux familles qui se battaient pour le contrôle de la province.

- Allô ? Je suis bien chez les Dileo ? Le commissaire Montalbano, je suis. Je voudrais parler avec madame ou mademoiselle Beatrice.

- C'est moi, commissaire, Mademoiselle. Et je me demandais quand vous alliez vous décider à m'interroger. Si vous ne l'aviez pas fait aujourd'hui, je serais venue au commissariat.

Comme Montalbano s'en était rendu compte après une première comparaison des réponses obtenues par Fazio, Galluzzo et lui, et c'était sans doute l'une des causes, si ce n'est la principale, de son humeur peu amène, il s'avéra que sur les Griffo, ils en savaient exactement autant qu'avant.

La dernière station de son chemin de croix était constituée par l'appartement 19 du quatrième étage. Mme Leone Guarnotta.

Par-dessous la porte, filtrait un relent de bolognaise qui fit saliver Montalbano.

Nous avons peut-être fait de très grosses erreurs, mais toujours, nous avons su qu’il y avait une ligne qui ne devait pas être franchie. Jamais. Parce qu’une fois cette ligne passée, il y a plus de différence entre un homme et une bête.

Si autrefois, la route de la drogue était assez large, au jour d’aujourd’hui, elle était devenue une autoroute à six voies. Il y fallait donc des forces jeunes, déterminées, qui avaient les bonnes mains, capables d’utiliser aussi bien la kalachnikov que l’ordinateur.