L'Hérésie d'Horus, Tome 18 : Délivrance Perdue

La dernière fois qu’il s’était trouvé dans le système d’Istvaan, son départ avait été très différent. Huit cents bannières battaient et claquaient dans le vent fort, arborant les insignes des compagnies de la légion, en or, argent et blanc sur des fonds noirs. Des ailes et des griffes aux dessins variés ondoyaient au milieu des icônes de boucliers et d’épées. Les semelles blindées avaient aplati la bruyère vert foncé et violette, et retourné de grands arpents de lichens bleus en révélant au-dessous la terre noire et la roche pâle.

Rassemblés en rangs immobiles, les guerriers de la Raven Guard emplissaient le fond de la vallée de Redarth, leurs oiseaux d’assaut, leurs Thunderhawk et leurs autres appareils d’assaut dominant les hauteurs autour d’eux, leurs silhouettes se découpant sur les prémices du soir, un ciel de bleus et de mauves foncés. Des sillons de nuages irréguliers s’étendaient d’un horizon à l’autre, comme étirés en travers des nues par les doigts d’une main divine. Au-dessus de leur armée, l’air était traversé de traînées de vapeur entrecroisées, celles des appareils en patrouille, et les petits points de lumière se déplaçant sur cette voûte dévoilaient la présence des vaisseaux en orbite basse, comme si des comètes lentes avaient observé avec attention les manœuvres en dessous d’elles.

À l’entrée de la vallée, au nord, attendaient les alliés de la Raven Guard. En rouge et or, la cohorte Therion se tenait au côté de ses tanks et de ses transports, rangée sous les portions de crépuscule et d’ombre que jetaient les immenses titans des Legio Victorum et Adamantus.

À l’avant de la légion massée là se tenait un corps de cinq cents hommes. La plupart étaient bardés d’armures carapaces aux plaques d’un noir luisant, leurs capuchons rejetés en arrière pour révéler leurs têtes aux cheveux ras, leurs visages tatoués de motifs en spirales. Les lentilles de ciblage rouges de ces soldats brillaient dans la lumière du soir, leurs fusils-hallebardes étaient levés bien droit devant eux. Au premier rang, la garde d’élite, dans ses armures couleur d’émail argenté, entourait une poignée de dignitaires civils aux tenues ornementées, aux manteaux bordés de galons d’or et surmontés de lourdes épaulettes.