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Je me rappelle encore très bien de ce qu’il disait, mais nous étions tous plus prompts à apprendre par l’exemple que par la parole. C’est ainsi que nous étions faits : nous regardions, et nous agissions.
Nous prenions plaisir à la vitesse. Peut-être que nous allions trop loin, trop vite, même si je ne regrette rien. Nous étions fidèles à notre nature, et au bout du compte, lors de l’épreuve finale, c’est ce qui nous a sauvés.
Je me rappelle beaucoup de choses de lui à cette époque. Quand nos instincts étaient plus simples. Certains exemples, certaines leçons précieuses sont demeurés avec moi jusqu’à aujourd’hui, et ont fait de moi quelqu’un de meilleur.
De toutes les choses qu’il a dites, ou qu’il est supposé avoir dites, une seule m’a vraiment marqué. Il disait : ris lorsque tu tues.
S’il nous avait fallu une épigramme, si quelqu’un m’avait demandé ce qui faisait de nous ce que nous étions, je lui aurais répondu ça.
Personne ne l’a jamais demandé. Le temps que quelqu’un se soucie assez de nous pour venir nous chercher, tout avait déjà changé. Voilà qu’on avait besoin de nous tout d’un coup, mais sans qu’il y ait le temps de réfléchir au pourquoi de la chose.
J’ai suivi sa recommandation : j’ai tué en riant. J’ai laissé le vent glacé me défaire les cheveux, et j’ai senti le sang chaud contre ma peau. J’ai foncé loin et vite pour défier mes frères de réussir à suivre l’allure. J’étais comme le berkut, l’oiseau de proie libéré de ses lanières, lâché dans l’air ascendant, haut sur l’horizon.
C’était ainsi que nous étions à l’époque. C’était ainsi que nous étions tous. Minghan Kasurga : la Confrérie de l’Orage.
C’était notre nom dans l’organisation de la légion, celui que nous utilisions pour nous différencier.
En privé, nous étions les tueurs qui riaient.
Et pour le reste de la galaxie, nous étions encore inconnus.
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