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Epilogue
Plusieurs mois plus tard…
Le mariage de Gene Chatsfield et d’Helena Morgan fut un événement très médiatisé. La réception eut lieu un peu avant Noël au Chatsfield de Londres, établissement phare de l’empire hôtelier familial, où tous les enfants Chatsfield s’étaient donné rendez-vous pour célébrer l’union de leur père et de la femme qui avait conquis son cœur.
La mariée était resplendissante dans une robe crème de coupe sobre et Gene très élégant dans son smoking. Il était visiblement très amoureux de sa nouvelle femme et Lucilla était heureuse pour lui. Lors d’une discussion qu’ils avaient eue un peu plus tôt, il lui avait dit qu’il était très fier d’elle et de son travail à la direction du groupe. Elle ne recherchait plus son approbation à tout prix, mais ses compliments lui avaient fait néanmoins chaud au cœur.
Elle s’arrêta au bar pour parler au chef réceptionniste. Le moment du toast approchait et elle voulait s’assurer qu’il avait prévu suffisamment de rubida, un excellent vin pétillant de leur nouveau fournisseur australien, les vins Purman. Franco avait négocié avec habileté un contrat d’exclusivité avec la brillante
œnologue qui gérait cette société familiale en collaboration avec son grand-père. Il avait également réussi à la convaincre de se fiancer avec lui et ils étaient visiblement aussi heureux l’un que l’autre.
A l’autre bout de la salle, Antonio était en compagnie de sa jeune épouse, Orla, auprès de qui il semblait avoir enfin trouvé une sérénité inespérée. Le regard ébloui dont il l’enveloppait ne laissait aucun doute sur son bonheur.
Lucilla continua de promener son regard sur la foule, à la recherche de ses autres « bébés ».
Nicolo était assis à une table en compagnie de Sophie, l’ancienne secrétaire de Christos, qu’il avait épousée et qui attendait un enfant. Lucilla pouffa discrètement au souvenir de la tête de Christos, le jour où il avait pris connaissance de la démission de sa secrétaire et de la raison de ce départ.
A la même table étaient assis Orsino et Poppy, qui se tenaient la main et échangeaient des regards brûlants tout en discutant avec Lucca et Charlotte. Il y avait également Aaliyah, la demi-sœur, que leur père avait présentée tout récemment à ses autres enfants. Très belle, elle était en compagnie de son mari,
Cheikh Sayed ben Falah al Zeena, prince héritier du Zeena Sahra. Au premier abord, elle semblait très timide, mais Lucilla s’était rapidement rendu compte qu’elle avait une forte personnalité. Découvrir qu’ils avaient une demi-sœur dont ils ignoraient tout avait pour le moins surpris les enfants Chatsfield.
Cependant, fidèle à sa nature, Lucilla l’avait aussitôt prise sous son aile.
Enfin il y avait Cara, qui se tenait à côté de leur père et de sa nouvelle épouse, en compagnie d’Aidan, son mari. Lucilla aimait tendrement tous ses frères, mais sa petite sœur occupait une place très spéciale dans son cœur. Voir Cara apaisée et heureuse était un grand soulagement et une joie intense.
Peut-être n’avait-elle pas trop mal rempli son rôle de mère, finalement.
— Tu réfléchis trop, murmura Christos en se glissant derrière elle.
Il referma les mains sur ses hanches et l’attira contre lui.
— Je me réjouis de la réussite de cette journée. Tout le monde a l’air très heureux.
Il l’embrassa dans le cou.
— Moi en tout cas je suis heureux. Merveilleusement heureux.
— Moi aussi. Surtout après ce truc que tu as fait ce matin…
Il pouffa.
— Je recommencerais volontiers. Si nous nous éclipsions un moment pour aller dans ton bureau ?
— Vilain garçon. Plus tard.
Il la pressa plus étroitement contre lui. Le contact de sa virilité pleinement éveillée contre ses fesses lui arracha un petit gémissement étouffé.
— Christos, tu me donnes envie de me conduire très mal…
— J’espère bien.
Elle déglutit péniblement.
— Malheureusement il faut attendre. Il y a le toast, puis le bal, et ensuite je ne sais quoi d’autre…
Il la fit pivoter sur elle-même.
— Il y a autre chose dont nous devons parler, Lucilla.
— De quoi ? Tes honoraires de consultant ont encore augmenté ? Tu sais que je paierai. Le Chatsfield a besoin de tes conseils d’expert.
— Non, ce n’est pas ça.
Sous son regard étincelant, elle sentit une vive chaleur l’envahir. Mon Dieu, il lui donnait envie d’enlever sa robe ici, tout de suite…
— Cette fièvre du mariage, c’est contagieux, Lucilla.
Elle sentit son cœur faire un petit bond dans sa poitrine.
— Je voulais attendre un peu plus tard pour te le dire, mais je suis trop impatient. Je veux que tu m’épouses, Lucilla. Me réveiller dans tes bras ne me suffit plus. Je veux te garder auprès de moi pour toujours. Je veux voir ton ventre grossir et je veux tenir ta main sur la plage en Grèce, quand nous serons si vieux que nos enfants seront obligés de nous pousser dans nos fauteuils roulants.
— C’est la chose la plus belle que tu m’aies jamais dite, répliqua-t-elle, les yeux noyés de larmes.
— Je veux te dire des belles choses tous les jours, jusqu’à la fin de notre vie.
Le cœur prêt à exploser de bonheur, elle déposa un baiser sur ses lèvres.
— Oui, Christos. Je veux t’épouser.
Elle lui prit la main et la posa sur son ventre.
— Ça tombe bien que tu en aies parlé, parce que mon ventre risque de grossir plus tôt que tu ne l’imagines.
Il resta bouche bée, puis il ferma les yeux et renversa la tête en arrière en murmurant en grec. Elle l’enveloppa d’un regard débordant de tendresse. Elle n’avait découvert l’heureuse nouvelle que quelques jours auparavant et elle avait prévu de la lui annoncer à Céphalonie, où ils partaient deux jours plus tard pour y passer Noël.
Mais c’était très bien ainsi. Jamais elle n’oublierait son visage rayonnant de bonheur et d’amour — pour elle et pour leur bébé.
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