L'Héritier de Shelbourne

— J’avais pensé… mais je n’étais pas vraiment sûre…, bégaya-t-elle, les yeux brillants.

— Ah, vous êtes vraiment stupéfiante, Hester ! Parfois si sage, et parfois si insensée…

Il se pencha et l’embrassa doucement sur la bouche. Hester gémit quand elle se retrouva serrée contre lui. Une vague de désir l’envahit soudain, irrépressible.

— Vous avez quand même dû comprendre ce que je ressentais quand nous nous embrassions ? insista-t-il.

— Je savais ce que moi, j’éprouvais, répondit-elle en souriant. Je voulais que ça continue, que vous n’arrêtiez jamais. Je voulais… tellement plus…

Elle s’empourpra sous le regard brûlant de Jared.

— C’est sans doute très indécent de ma part de dire cela, Jared, ajouta-t-elle, mais, si vous me l’aviez demandé, je me serais donnée à vous depuis longtemps.

— Vous imaginiez-vous donc que je vous voulais comme maîtresse ? Oh ! Hester ! Vous me choquez, vraiment ! Alors que je vous prenais pour le parfait exemple de la jeune lady anglaise aux manières irréprochables…

— Arrêtez ! le coupa-t-elle en cachant son visage dans ses mains. Je sais, c’est impudique, tout à fait impudique…

— C’est adorable, et c’est exactement ce que j’espérais, se récria-t-il. Je vous aurais demandé de m’épouser même si vous n’aviez pas répondu à mes baisers d’une manière aussi délicieuse, ma chérie. Et savoir que vous recelez tant de passion en vous me laisse à croire que nous serons très heureux ensemble.

— Jared…, voulez-vous réellement m’épouser ?