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Extrait

Gabrielle Carter avait les doigts crispés sur le volant. C’était sûr, après le prochain virage, elle allait enfin apercevoir le Double Crown Ranch. Mais ce virage, comme les précédents, ne déboucha que sur de nouveaux pâturages vallonnés, ombragés par de grands chênes et parsemés de belles bêtes bien nourries. C’était la première fois qu’elle venait au Texas. L’étendue de cet Etat était incroyable — sans parler de la chaleur. Tout à l’heure, à San Antonio, où elle s’était arrêtée pour faire le plein, il régnait une chaleur humide et oppressante. Son chemisier lui collait dans le dos et elle n’avait pas besoin de se regarder dans une glace pour savoir que ses cheveux pendaient lamentablement sur ses épaules. Elle aurait peut-être dû s’arrêter à San Antonio, y prendre une chambre et se rafraîchir avant de se présenter chez les Fortune. Mais elle roulait depuis quatre jours déjà. Maintenant, elle était si près du but qu’elle voulait en finir. Ses mains étaient moites et sa bouche sèche, mais ces petits désordres n’étaient pas dus à la chaleur. Elle était nerveuse. Horriblement nerveuse. Plus elle s’enfonçait dans la campagne, plus les paroles de sa mère l’obsédaient. « Je t’interdis d’y aller, Gabrielle ! Ces gens, cette famille, ce n’est pas du tout ce que tu crois. Ils ne sont rien pour toi ! Tout ce que tu vas faire, c’est t’attirer un tas d’ennuis. Et alors, n’espère pas que je vole à ton secours ! » Gabrielle poussa un gros soupir, couvert par la country music de la radio. Les Fortune n’étaient peut-être rien pour elle, après tout. Pour eux, elle n’était qu’une inconnue vivant à des centaines de kilomètres. Débarquer chez eux sans crier gare risquait de leur paraître un peu louche. Une boule s’était formée dans sa gorge. Mais aussi bizarre que paraisse sa démarche, elle devait aller jusqu’au bout. La route décrivit encore une courbe contournant un groupe de chênes centenaires. Soudain, son cœur s’emballa. Au loin, des bâtiments venaient de lui apparaître. C’était certainement le ranch, enfin ! Pressée d’arriver, elle enfonça l’accélérateur. Qui allait-elle rencontrer là-bas ? Que dirait-elle…? Elle n’eut pas le temps de se poser la question. Un cheval noir déboucha soudain devant elle. Il était sellé, mais aucun cavalier n’était là pour le guider dans sa course folle. Et il fonçait droit sur elle. Avec un hurlement de terreur, elle enfonça le frein tout en donnant un coup de volant. Aussitôt, la voiture se mit à tourner et sa vision ne fut plus qu’un mélange d’images décousues. Le noir du cheval, le vert des prés et des arbres, le bleu du ciel, tout se brouilla devant ses yeux comme un tableau abstrait. Elle tourna frénétiquement le volant, s’attendant à entendre d’une seconde à l’autre le choc du métal contre l’animal. Par miracle, le véhicule évita le cheval emballé. Mais Gabrielle vit venir à sa rencontre un arbre énorme. C’est alors qu’elle se rappela avoir oublié de boucler sa ceinture. L’impact se produisit avant même qu’elle n’ait eu le temps de s’y préparer. Elle sentit tout son corps projeté en avant, puis quelque chose de dur vint frapper sa tête. Des secondes, des minutes peut-être s’écoulèrent avant qu’elle ne reprenne conscience. Contre sa joue, un tapis brûlant et poussiéreux. Ses jambes, coincées dans une position bizarre sous le volant. Une douleur terrible cognait derrière ses yeux et brûlait à l’arrière de son crâne. Au prix d’un effort redoutable, elle se rassit à peu près sur son siège. Portant une main à sa tête, elle voulut regarder autour d’elle, mais sa vision était si floue qu’elle distinguait à peine ses propres doigts. Elle s’était cogné la tête. Mais comment ? Où se trouvait-elle ? La douleur était telle qu’elle l’empêchait de réfléchir. Soudain, son cerveau embrumé lui signala une forte odeur de gasoil. Une odeur qui la cernait, suffocante, dans l’habitacle fermé. Elle dut s’y prendre à trois fois avant de réussir à ouvrir la portière. Lorsqu’elle céda enfin, Gabrielle plongea littéralement dans l’air chaud et humide. Une fois dehors, elle resta un long moment appuyée contre l’aile cabossée du véhicule. Autour d’elle, tout tournait, comme une folle farandole. Même à l’extérieur du véhicule, l’odeur de gasoil était forte. Elle devait s’éloigner de cette odeur nauséabonde. Elle devait trouver quelqu’un pour l’aider. Elle s’éloigna d’un pas mal assuré. Une herbe grasse et haute s’enroulait autour de ses chevilles. A chaque pas, ses jambes menaçaient de la trahir. Mais elle continua de mettre un pied devant l’autre. Elle parvint à une route de terre. Sa vision était un peu plus nette, mais la douleur à la tête toujours aussi violente. En posant la main sur son front, elle sentit quelque chose de mouillé et gluant. Du sang ? Avait-elle été victime d’un accident de voiture ? Pourvu que quelqu’un lui vienne en aide. — Vous n’avez rien ? Malgré son affolement, elle reconnut une voix de femme, à peine audible.

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