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Elle savait également au fond d'elle-même qu'elle n'avait pas le choix, ou bien elle acceptait cette part sombre d'elle-même, ou bien elle ne pourrait jamais être heureuse.
Elle prit de l'élan et s'élança dans le vide.
Afficher en entierKaano considéra avec réprobation le groupe de pêcheurs qui s’acharnait sur un calamar géant. Leurs nageoires caudales s’agitaient à toute vitesse pour résister aux efforts de l’animal. Ils avaient réussi à le harponner et à passer les câbles autour de ses tentacules afin d’immobiliser la bête. Celle-ci tenta vainement de se propulser afin de se dégager des liens, mais cela ne fit que les resserrer davantage.
Le calamar cracha son infâme bouillie noirâtre et les hommes furent momentanément engloutis par une nuée d’encre. Kaano secoua la tête, dégoûté, puis frappa l’eau de sa nageoire caudale pour s’élancer en direction du canyon. Son père rêvait de le voir devenir un grand pêcheur comme lui, mais le garçon avait des projets autrement plus ambitieux. Je ne suis pas fait pour ce métier de rustres ! Je n’ai pas envie de passer ma vie à tuer des bêtes et à les dépecer ! Tout ça pour un salaire de misère !
Alors qu’il passait devant l’entrée d’une crevasse, il s’arrêta pour admirer la bordure d’anémones rose fuchsia. Au même instant, un poisson s’immobilisa derrière un buisson de laminaires. Les yeux perçants de Kaano le repérèrent immédiatement. Un lampris ! Un mets digne d’un Roi ! Et papa qui voulait offrir un poisson d’exception au consul pour sa réception de demain ! Si je parviens à attraper cette bête, il me laissera peut-être l’accompagner à la cité royale !
Afficher en entierMarie-Morgane prit son petit déjeuner, le casque de son mp3 collé sur les oreilles pour ne pas avoir à subir le bavardage exaspérant de Mélissa et de Lisa à ses côtés. De toute façon, elle n’avait pas besoin de les entendre pour deviner leur sujet de conversation. Soit elles parlaient d’un garçon « trop mignon qui avait trop flashé sur elles », soit elles s’acharnaient sur un de leur congénères, de préférence une fille, classée dans la catégorie «hyper ringarde ou bien boloss », la critiquant sans pitié jusqu’à démonstration qu’elle ne méritait pas sa place sur terre et qu’on ferait mieux de l’achever.
Alice, elle, planait comme d’habitude, perdue dans la contemplation de ses céréales avec une béatitude qui laissait Marie-Morgane partagée entre la sidération et l’envie de connaître un jour un tel état de grâce.
Afficher en entier— Ça te dit de passer le week-end chez moi ?
Marie-Morgane repoussa sa couette violette à pois blancs pour aérer le lit et considéra sa compagne de chambre d’un air confus. C’était la première fois que quelqu’un l’invitait à passer un week-end dans sa famille et elle ne pouvait s’empêcher de se méfier de l’intérêt soudain que sa camarade lui portait. Pourquoi tenait-elle autant à se rapprocher d’elle ?
— Oh, je ne sais pas... Je ne suis pas de très bonne compagnie en ce moment...
— Ma mère passe sa vie entre la maison et une clinique psychiatrique où elle fait des séjours réguliers pour traiter sa dépression, répliqua Pola d’un ton moqueur. Alors, si tu crois que tu vas m’impressionner avec ton coup de blues !
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