Ajouter un extrait
Liste des extraits
Elle est en retard. Tout en courant dans la rue, son cartable cognant dans son, elle se dit qu'avec un peu de chance, sa mère ne sera pas rentrée. Qu'elle ne saura pas qu'elle a encore préféré traîner avec ses copines plutôt que de ramener Matthieu à la maison.
Afficher en entierNouvel extrait :
M'en souviendrai-je encore, lorsque la vieillesse m'aura amenée, doucement, jusqu'au rebords de la vie ? Aurai-je encore ces images, ces sons, ces odeurs, pour dernier refuge de ma mémoire ?
Je l'espère, de tout mon coeur. Oui j'espére que mes derniers moments seront emplis de cette lumière aveuglante, de cette chaleur presque insupportable, de ces jours brûlants qui ont été l'écrin des plus beaux étés de mon enfance. L'Afrique laisse une empreinte indélébile sur tous ceux qui l'ont côtoyée, même de manière fugace, et ce sont ces images-là que je veux emporter avec moi. Avec celles de mon fils bien sûr, et des quelques êtres qui ont véritablement compté pour moi . Mais, au-delà des personnes, il y a des lieux qui abreuvent les âmes.
Oui je veux me souvenir de la maison de mes grans-parrents, de cette bicoque toute simple, quatre murs de briques blanchies à la chaux, des alvéoles percés dans les murs pour laisser circuler l'air frais de la nuit; Les moustiquaires aux fenêtres et au-dessus des lits, le jardin peuplé de manguiers que Johnny, le hongre bai de mon grand-père, dévorait avant même qu'elles ne soient mûres. Les hibiscus, les étranges bêtes- geckos, iguanes, caméléons- qui se faufilaient partout et qu'on retrouvait parfois dormant dans nos chaussures. Les guêpes maçonnes les araignées monstrueuse ; les pluies tropicales, lourdes et chaudes, sous lesquelles nous prenions nos douches avec ravissement. La terre rouge, sèche et dure sous nos plantes de pieds, les buissons d'acacias et les fleuves boueux où s'abattaient les hippopotames placides.
Afficher en entier