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"Pourquoi avez-vous peur ?" lui demanda-t-elle.
Sa main retomba. Elle crut qu'il n'allait pas répondre. Lorsqu'il le fit, ce fut d'une voix si basse qu'elle saisissait à peine ses paroles. "L'amour appartient à ceux qui subissent les affres du temps, parce qu'il est lié à la perte. Une éternité ainsi affectée serait une torture. Et pourtant..." Il s'interrompit, prit une inspiration. "Et pourtant, comment appeler autrement ce mélange de terreur et d'exultation ?"
Afficher en entierIl sourit, alors, du sourire impénétrable du roi de l'hiver. Mais elle y discerna une note joyeuse qu'elle n'avait jamais vue auparavant. "Soit patiente", lui souffla-t-il dans la bouche.
Mais elle ne pouvait plus attendre, pas un instant de plus ; sans un mot, elle le saisit par les épaules et le fit rouler sous elle. Elle perçut alors sa propre force, vit les muscles de son corps jouer dans la lueur mourante des chandelles. Sa force à elle, et sa force à lui. Elle se pencha en avant pour lui souffler à l'oreille : "Ne me donnez jamais d'ordre.
— Prend le commandement, alors", murmura-t-il en retour. Ces mots furent comme un vin pour elle.
Afficher en entierVassia s'éveilla dans une obscurité si profonde qu'elle cru être devenue aveugle. Elle leva la tête. Rien. Son corps s'était glacé et raidi ; son geste s'accompagna d'un déferlement de douleur dans sa nuque et son dos. Elle se demanda vaguement pourquoi elle n'était pas morte, et pourquoi elle était étendue sur les fougères plutôt que dans la neige. Il n'y avait pas de bruit, hors les craquements ténus des branches dans les hauteurs. Précautionneusement, elle porta une main tremblante à ses yeux. L'un était enflé à ne pouvoir l'ouvrir. L'autre lui parut normal, malgré les cils collés. Délicatement, elle écarta ses paupières des doigts.
Il faisait toujours noir mais maintenant, elle pouvait voir. Un mince croissant de lune projetait une lueur hésitante sur une étranges forêt. Il n'y avait de neige que par plaques ; la brume voilait les arbres, en scintillant dans la lumière. Elle se mit maladroitement sur pied, fit un tour sur elle-même. Partout, les ténèbres. Elle s'efforça de se remémorer les dernières heures, mais elle n'avait qu'un vague souvenir de terreur et de fuite éperdue. Qu'avait-elle fait ? Où était-elle ?
"Eh bien, dit une voix, tu n'es pas morte, finalement."
...
...
"Où suis-je ?"
La démone laissa échapper un petit soupir. "... et elle a gardé toute sa tête." Elle en avait paru légèrement surprise.
"Ceci est mon domaine. Le pays que l'on appelle la Minuit."
L'expression de son visage était glaciale. "Je te souhaite la bienvenue."
Vassia s'efforça de respirer moins fort. "Où et Moscou ?"demanda-t-elle.
"Qui sait ? " répondit Polounotchnitsa. La démone se laissa glisser de sa branche, toucha gracieusement le sol. "Pas par ici, en tout cas. Mon domaine n'est pas fait de jours ou de saisons mais de minuits. On peut y traverser le monde en un instant, tant qu'il est minuit là où l'on va. Ou, plus probablement, mourir ou perdre la raison en essayant.
Afficher en entierLes imbéciles. Je les avais prévenus. »
Vassia lui adressa un grand sourire, sans la moindre chaleur. « Vous n’auriez pas dû leur dire que j’étais une fille. Alors, ils auraient peut-être cru que je pouvais représenter un danger.»
Afficher en entier“You won’t see me again. But you will live. You must live.”
Afficher en entier“Remember me,” said Vasya. “Once you bid me remember you.”
“I am the winter-king,” he said, and savagely, “What need have I for a girl’s remembrance?”
Afficher en entierLes ténèbres sauvages de la Minuit étaient partout autour d’eux, maintenant. Mais quelque part, loin devant, une lueur brillait entre les arbres.
Afficher en entierPeut-être que nous pourrons former un pays en secret, un pays d’ombres, derrière et en dessous de celui de Dimitri. Parce qu’il devra toujours y avoir un pays pour les tchiorti, pour les sorcières et les ensorceleurs, et pour les partisans de la forêt.
Afficher en entierC'est la voie du mal que d'avoir l'impudence de croire pouvoir dire : "Je sais ce que Dieu veut car c'est ce que je veux moi."
Afficher en entierLa magie, c'est oublier que quelque chose a été autre chose que ce que l'on désire.
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