Extraits

Spencer Dean arrêta son Harley-Davidson devant l’allée qui menait au manoir Drysdale délabré, à Austin. Il avait hérité de la bécane de Richie, un classique de la Seconde Guerre mondiale, bien que le terme héritage ne soit pas vraiment approprié. Richie n’était pas mort, après tout. Seulement parti.

Il était parti depuis presque quinze ans maintenant, et Spencer avait accepté depuis longtemps le fait que son frère ne reviendrait pas. Toutes les personnes qu’il aimait s’en allaient pour ne jamais revenir. Elles tournaient toujours mal.

Avec un grognement agacé à cause de ses pensées larmoyantes, il éteignit le moteur, descendit et franchit la courte distance de l’allée pavée qui conduisait au portail. Il était fermé à clé, bien sûr, le boîtier sécurisé de l’agent immobilier pendait sur la grille en fer forgé.

Spencer hésita, la tête penchée pour admirer toute la majesté de la bâtisse. Ou plutôt, pour visualiser la majesté restaurée qu’il pourrait donner à cette maison de 1876. Pendant des générations, elle avait été la résidence de la famille Drysdale, des personnes influentes de la politique d’Austin. Située au bout d’une rue célèbre, à quelques kilomètres du Capitole, la maison de mille deux cents mètres carrés était une représentation époustouflante de l’architecture du Second Empire.

Source : kobo.com