Extraits

Certains verront dans ces propos un engagement partisan, militant, oubliant d'une part qu'ils reposent sur une démarche scientifique préhistorienne et, d'autre part, que les interprétations des données archéologiques relevèrent pendant plus d'un siècle et demi d'une idéologie qui dénigrait les femmes. Héritée du milieu du XIXe siècle, dans un contexte intellectuel et social où les femmes n'assumaient aucun rôle dans la vie économique et politique, il est grand temps de les critiquer et enfin de déconstruire les mythes liés à cette prétendue "nature féminine" originelle.

"La domination masculine, le système patriarcal, selon une hypothèse ne serait pas originel, mais se serait progressivement instauré à la suite de changements, peut-être d’ordre économique, qui modifièrent la structure sociale des communautés de chasseurs-cueilleurs nomades. L’accumulation de biens, quasi inexistante dans les sociétés paléolithiques, favorisée par la sédentarité et la domestication des plantes et des animaux, aurait entraîné l’émergence d’une nouvelle activité, celle de les protéger, fonction qui est incombé aux hommes, supposés physiquement plus forts. Devenus progressivement détenteurs des récoltes et des troupeaux, les hommes auraient institué la filiation patrilinéaire afin d’en assurer la transmission à leurs enfants. Cette substitution de filiation aurait conduit à plus ou moins longue échéance à l’apparition du système patriarcal. Il est donc fortement probable que les changements économiques et sociaux observaient au néolithique modifièrent profondément les relations entre les hommes et les femmes."

"L’existence d’un matriarcat primitif, ou tout au moins d’une égalité sociale homme-femme, fut soutenue par plusieurs anthropologues et philosophes de la fin du XIXe siècle. Pour eux, c’est au moment du passage de l’économie de prédation (chasseurs-cueilleurs) à celle de production (agro-pasteurs) que les hommes auraient pris le pouvoir et instaurés la patrilinéarité puis le patriarcat."