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Il la regarda un moment ; puis, la voix tremblante, il dit sur un ton de profonde amertume :
— Quand tu seras seule, là-haut, la nuit, pense à ce que c’est que d’avoir le corps criblé de gros plombs ; pense à ça, et souviens-toi que ce n’est pas lui qui l’a tuée, mais toi ; tu les as tués tous les deux…
Dick et son père avaient déjà
franchi l’échalier lorsqu’ils l’entendirent de nouveau. Dick savait que s’ils se dirigeaient droit sur la route elle les rattraperait. Son père eut sûrement la même idée car, prenant sa main, il le poussa vers la droite ; ils traversèrent un champ de chaumes, puis le bois de noisetiers et ensuite le grand bois, en
évitant de suivre une ligne droite. Après force détours, hors d’haleine, ils parvinrent à un chemin de traverse. Abel s’arrêta et s’assit dans l’herbe verte.
— Il faut que je répartisse le poids, dit-il.
Lorsqu’il ouvrit le sac à dos, l’enfant vit le poêlon, la bouilloire et les deux timbales qu’il avait pris sous l’évier de l’arrière-cuisine. Puis soudain il s’immobilisa, le regarda et demanda d’un ton tranquille :
— Tu voulais venir avec moi, pas vrai ?
— Oh oui ! papa. Je veux rester avec toi.
— Bien. (Il lui fit un signe de tête et continua :) Je te trouverai un sac à dos plus petit en chemin et on sera prêts pour la route, hein ?
— Oui, papa… Où on va ?
Abel se releva et glissa les bras dans les courroies du sac à dos avant de répondre :
— Pour l’heure, tu le sais aussi bien que moi ; mais, quel que soit l’endroit où l’on arrive, on y arrivera sans dommage, tu verras.
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