Honneur, Tome 1 : L'Honneur avant tout

Blair se redressa lentement, cherchant à surprendre la moindre réaction sur le visage séduisant de son agent, mais il n’y en eut aucune.

— Cameron, souffla-t-elle, c’est charmant. Vous pouvez m’appeler Blair.

Cameron continua, imperturbable :

— Je vais faire en sorte que ce ne soit pas trop long, mademoiselle Powell. Si nous pouvions juste revoir votre emploi du temps de la semaine, puis je vous laisserai à vos occupations.

Blair la fixa, un éclair de colère dans ses yeux bleus.

— Ne me prenez pas pour une imbécile, agent Roberts, nous savons toutes les deux que vous ne me laisserez pas tout bêtement vaquer à mes occupations.

— Désolée, je me suis mal exprimée. C’est vrai que je ne peux pas disparaître, mais je peux faire en sorte que ma présence – et celle de mes agents – soit aussi discrète que possible.

Blair fut surprise par cette approche conciliante, c’était une nouvelle tactique. Habituellement, ils essayaient de l’intimider en la menaçant de faire de mauvais rapports à son père, comme si elle était une gamine indisciplinée, ou ils lui promettaient une plus grande intimité et serraient la vis en même temps. Elle n’avait absolument aucune raison de leur faire confiance, à Cameron pas plus qu’aux autres, et ce malgré la sincérité affichée par le nouvel agent de liaison. Elle contourna le bar en apportant le café et posa les tasses devant Cameron en cherchant à la frôler.

Cette dernière ne tenta pas d’éviter le contact bien que tout son corps se crispât en sentant la pression des seins de Blair contre son bras et la chaleur de sa cuisse nue contre sa propre jambe. Elle s’agaça de ce tressaillement involontaire et prit soin de garder une respiration légère et régulière. Elle est au courant pour les caméras vidéo, se dit-elle soudain ; placer le chef d’équipe dans une situation embarrassante pouvait lui servir, ou bien c’était juste un jeu. Cameron se prit à plaindre sincèrement Daniel Ryan. Blair Powell était une femme extrêmement séduisante et il fallait se garder d’une telle attirance. Blair ignorait à quel point Cameron était immunisée contre ses charmes ; même si son corps réagissait, jamais elle ne céderait.