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Cameron Roberts, du Secret Service, ouvrit les yeux là où elle n’aurait jamais imaginé se réveiller : au deuxième étage de la Maison-Blanche, dans un lit vieux de deux cents ans, une pièce originale du célèbre ébéniste Thomas Sheraton. Avec la fille du président des États-Unis blottie contre elle. La joue de Blair Powell reposait sur sa poitrine, et son souffle doux et chaud lui caressait la peau au rythme de son sommeil. Cam lui entoura les épaules et passa tendrement les doigts sur son bras nu, y traçant de lentes caresses.
La chambre était plongée dans l’obscurité, et au fond de la vaste pièce, les lourds rideaux tirés devant les grandes fenêtres blindées. Cam évalua qu’il était moins de 5h, la nuit régnait encore au-dehors. Si la demeure semblait plongée dans une étrange quiétude, Cam savait pertinemment que le président dormait au bout du couloir et que l’étage du dessous fourmillait d’agents du Secret Service et de membres de la police de Washington préposés à la surveillance de la Maison-Blanche. Lorsque la famille présidentielle occupait les appartements privés des deuxièmes et troisièmes étages, le Secret Service n’assurait pas une surveillance rapprochée directe ; en revanche, dès que le président et les siens quittaient ce sanctuaire pour se rendre dans les parties publiques, les capteurs placés dans les couloirs et les pièces suivaient les moindre de leurs mouvements et les agents assignés à chaque membre de la famille entraient en action.
Cam était l’un de ces agents du Secret Service et le membre de la famille présidentielle qu’elle avait à protéger se trouvait précisément dans ses bras. Un an auparavant, elle aurait catégoriquement rejeté jusqu’à l’éventualité que quoi que ce soit de cet ordre-là puisse se produire. Oui, mais ça, c’était avant sa mutation de la section des enquêtes du Secret Service à celle de la protection, et donc avant qu’elle accepte, de mauvaise grâce, la responsabilité de garde du corps de Blair Powell. Dans l’intervalle, Blair était devenue le centre de sa vie. Et même si la protéger demeurait son devoir le plus sacré, à titre personnel, la jeune femme représentait l’axe fondamental de son existence.
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