Extraits

-Comment ça va, mon grand ?

-J'ai vomi deux fois.

-C'est ce qui arrive quand on se bourre d'huîtres et de whisky.

-J'ai pas fait ça !

-Ouais, c'est ce que tu dis.

Il s'arracha à son lit, rampa sur le parquet, et extirpa le téléphone de sa poche.

- Allô ?

Au bout de quelques secondes, il réalisa qu'il collait son portefeuille contre son oreille. Normal que personne ne réponde.

Murphy médita ces paroles tout en étudiant son assiette. Personne n'avait coupé les spaghettis ou la boulette de viande. Peut-être parce que c'était la soirée entre hommes. Il voulut piquer la boulette avec sa fourchette et l'envoya valser à travers la table sur les genoux de Liam.

_ Deux points pour Murphy, commenta Beckett.

Et l'enfer se déchaîna.

Avec un cri de rage Liam ramassa la boulette et la lança sur son cadet. Il visa avec une telle précision que le projectile rebondit sur son front.

Beckett dut reconnaître que le petit avait du cran. Il ne pleura pas ; il contre-attaqua sans hésiter.

Sautant de sa chaise tel un ressort, il se rua sur Liam. les spaghettis volaient comme des serpentins mouillés. (..)

- Maman est rentrée! Maman est rentrée! s'écria soudain Murphy qui fila comme une flèche, suivi, puis dépassé par ses frères.

Du haut des marches, Beckett vit les garçons agglutinés autour de leur mère. Murphy levait les bras pour qu'elle le porte et tous trois parlaient à toute vitesse.

En riant, Clare souleva Murphy dans ses bras, réussit à embrasser Liam sur la tête et à ébouriffer les cheveux de Harry.

- Une soirée entre hommes, tiens donc! fit-elle. Eh bien, vous allez me raconter...

Elle aperçut Beckett torse nu dans l'escalier et eu un temps d'arrêt.

- Euh...bonsoir, lança-t-elle.

- Bonsoir, comment c'est passé ta soirée?

- Très bien. Et..ici?

- Bien. On a juste joué au poker et descendu un pack de bières.

- J'imagine. Les garçons, montez vous laver les dents. Je vous rejoins dans deux minutes. Dites bonsoir à Beckett.

Harry et Liam lui tapèrent dans la main et Murphy les imita à sa hauteur avant de lui étreindre les jambes avec affection.

- La prochaine fois, il va rester dormir, annonça-t-il à sa mère. Au revoir, Beckett, à bientôt!

Clare posas son sac tandis qu'ils fonçaient à l'étage.

- Tout va bien, tu es sûr?

- Sûr.

- Tu n'étais pas obligé de leur donner leur bain, fit-elle remarquer avant de se tapoter le nez devant la mine perplexe de Beckett. Ils sentent le bain moussant.

- Oh oui!... Euh... il y a eu un petit incident avec les spaghettis.

- Je vois. C'est sans doute la raison pour laquelle tu ne portes plus ton t-shirt.

Il baissa les yeux.

- C'est vrai, j'avais oublié. Je l'ai mis dans la machine avec leurs vêtements. Ils sèchent. Euh... il y a aussi eu une toute petite inondation. J'ai lancé une nouvelle machine avec les serviettes.

Ce fut au tour de Clare d'afficher une expression perplexe.

- Tu as fait la lessive?

- Si on veut. Je mérite une récompense, non?

- Je suppose que oui.

Elle s'avança vers lui et l'embrassa sur une joue, puis sur l'autre, avant de poser ses lèvres sur les siennes. Sa peau nue était chaude et ferme, ses bras puissants lorsqu'ils se refermèrent sur elle.

— Tu vas dormir dans son lit ? voulut savoir Liam.

— Ça fait partie du contrat.

— Des fois, on aime bien aussi venir dans son lit, quand il y a de l’orage ou qu’on fait des cauchemars.

— Alors il faudra un grand lit.

Beckett attendit pendant qu’ils échangeaient des regards - le langage tacite entre frères qu’il connaissait si bien.

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- Beckett?

Il se retourna, la main sur la poignée.

- Vos livres? Votre café?

Elle tenait le sac d'une main et le gobelet de l'autre. Il rit, un peu gêné.

- Ah, c'est vrai! Merci.

- Je vous en prie.

Lorsqu'il referma la porta, Laurie laissa échapper un petit soupir, se demandant si son petit ami l'avait déjà couvée d'un tel regard alors qu'elle lui tournait le dos.

- Salut! Je voulais te parler avant...

Elle s'arrêta net et écarquilla les yeux en découvrant son amie qui préparait des boules de pâte.

- Tes cheveux! Qu'est-ce que... Du rose fuschia? Tu t'es teint les cheveux?

- Tu as fait l'amour.

- Je...Tu t'es teint les cheveux parce que j'ai fait l'amour?

Justine Montgomery n'errait pas comme une âme en peine dans sa grande maison vide. Elle y vivait pleinement.

Après tout, la mystérieuse résidente de l'hôtel était une compagnie comme une autre.

-Va te faire foutre, Mike ! lança quelqu'un d'un ton goguenard.

La réponse fusa, tout aussi délicate :

-J'irais bien, mais ta sœur a vraiment fait du bon boulot cette nuit !