Ajouter un extrait
Liste des extraits
(...) vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir ; vous êtes moins nos esclaves que nos malades et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains c'est-à-dire humains, raisonnables et généreux.
Afficher en entierAmongus tututututututututuu tululu
Afficher en entierIphicrate - Arlequin !
Arlequin - Mon patron !
Iphicrate - Que deviendrons-nous dans cette île ?
Arlequin - Nous deviendrons maigres, éthiques, et puis morts de faim point, voilà mon sentiment et notre histoire.
Iphicrate - Nous sommes seuls échappés du naufrage; tous nos amis ont péri, et j'envie maintenant leur sort.
Arlequin - Hélas ! ils sont noyés dans la mer, et nous avons la même commodité.
Afficher en entierTRIVELIN : Quand nos pères, irrités de la cruauté de leurs maîtres, quittèrent la Grèce et vinrent s'établir ici, dans le ressentiment des outrages qu'ils avaient reçus de leurs patrons, la première loi qu'ils y firent fut d'ôter la vie à tous les maîtres que le hasard ou le naufrage conduirait dans leur île, et conséquemment de rendre la liberté à tous les esclaves : la vengeance avait dicté cette loi ; vingt ans après la raison l'abolit, et en dicta une plus douce. Nous ne nous vengeons plus de vous, nous vous corrigeons ; ce n'est plus votre vie que nous poursuivons, c'est la barbarie de vos cœurs que nous voulons détruire ; nous vous jetons dans l'esclavage pour vous rendre sensibles aux maux qu'on y éprouve ; nous vous humilions, afin que, nous trouvant superbes, vous vous reprochiez de l'avoir été. Votre esclavage, ou plutôt votre cours d'humanité, dure trois ans, au bout desquels on vous renvoie, si vos maîtres sont contents de vos progrès ; et si vous ne devenez pas meilleurs, nous vous retenons par charité pour les nouveaux malheureux que vous iriez faire encore ailleurs ; et par bonté pour vous, nous vous marions avec une de nos citoyennes. Ce sont là nos lois à cet égard, mettez à profit leur rigueur salutaire. Remerciez le sort qui vous conduit ici ; il vous remet en nos mains durs, injustes et superbes ; vous voilà en mauvais état, nous entreprenons de vous guérir ; vous êtes moins nos esclaves que nos malades, et nous ne prenons que trois ans pour vous rendre sains ; c'est-à-dire, humains, raisonnables et généreux pour toute votre vie.
Afficher en entierTu as raison, mon ami : tu me remontres bien mon devoir ici pour toi ; mais tu n’as jamais sçu le tien pour moi, quand nous étions dans Athènes. Tu veux que je partage ton affliction, et jamais tu n’as partagé la mienne. Eh bien ! Va, je dois avoir le cœur meilleur que toi : car il y a plus long-temps que je souffre, et que je sçais ce que c’est que de la peine.
Afficher en entierTu as raison, mon ami : tu me remontres bien mon devoir ici pour toi ; mais tu n’as jamais sçu le tien pour moi, quand nous étions dans Athènes. Tu veux que je partage ton affliction, et jamais tu n’as partagé la mienne. Eh bien ! Va, je dois avoir le cœur meilleur que toi : car il y a plus long-temps que je souffre, et que je sçais ce que c’est que de la peine.
Afficher en entierEh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là ; tu m’en diras ton sentiment, je t’attends là. Quand tu auras souffert, tu seras plus raisonnable ; tu sauras mieux ce qu’il est permis de faire souffrir aux autres. Tout en irait mieux dans le monde, si ceux qui te ressemblent recevaient la même leçon que toi.
Afficher en entierIphicrate :
Méconnais-tu ton maître, et n’es-tu plus mon esclave ?
Arlequin, se reculant d’un air sérieux :
Je l’ai été, je le confesse à ta honte ; mais va, je te le pardonne ; les hommes ne valent rien. Dans le pays d’Athènes j’étais ton esclave, tu me traitais comme un pauvre animal, et tu disais que cela était juste, parce que tu étais le plus fort. Eh bien ! Iphicrate, tu vas trouver ici plus fort que toi ; on va te faire esclave à ton tour ; on te dira aussi que cela est juste, et nous verrons ce que tu penseras de cette justice-là
Afficher en entierArlequin (en badinant) : - Badin, comme vous tournez cela !
L'embarquement est divin,
Quand on vogue, vogue, vogue ;
L'embarquement est divin,
Quand on vague avec Catin."
Afficher en entierARLEQUIN
Quand je suis gai je suis de bonne humeur.
Afficher en entier