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Isabelle :
Mon heur et mon repos, que je ne puis trahir :
Ce que vous appelez un heureux Hyménée
N'est pour moi qu'un enfer si j'y suis condamnée
Géronte :
Ah ! Qu'il en est encor de mieux faites que vous
Qui se voudraient bien voir dans un enfer si doux !
Après tout, je le veux, cédez à ma puissance.
Afficher en entierCLINDOR
Que même tes dédains me semblent gracieux !
LYSE
Ah ! Que vous prodiguez un temps si précieux !
Allez.
CLINDOR
Souviens-toi donc que si j’en aime une autre…
LYSE
C’est de peur d’ajouter ma misère à la vôtre :
Je vous l’ai déjà dit, je ne l’oublierai pas.
CLINDOR
Afficher en entierMATAMORE
Adieu : je vois ouvrir la porte,
Et crains que sans respect cette canaille sorte.
Scène V
Afficher en entierMATAMORE
Ah, ventre ! il est tout vrai que vous avez raison.
Mais le moyen d’aller, si je suis en prison ?
Isabelle m’arrête, et ses yeux pleins de charmes
Ont captivé mon cœur et suspendu mes armes.
GERONTE
Si rien que son sujet ne vous tient arrêté,
Faites votre équipage en toute liberté :
Elle n’est pas pour vous ; n’en soyez point en peine.
MATAMORE
Afficher en entierInsolente, est-ce ainsi que l’on se justifie ?
Quel maître vous apprend cette philosophie ?
Vous en savez beaucoup ; mais tout votre savoir
Afficher en entierADRASTE
Ah ! L’impudence !
LYSE
D’un père rigoureux fuyant l’autorité,
Il a couru longtemps d’un et d’autre côté ;
Enfin, manque d’argent peut-être, ou par caprice,
De notre Fier-à-bras il s’est mis au service,
Et sous ombre d’agir pour ses folles amours,
Il a su pratiquer de si rusés détours,
Et charmer tellement cette pauvre abusée,
Que vous en avez vu votre ardeur méprisée ;
Mais parlez à son père, et bientôt son pouvoir
Remettra son esprit aux termes du devoir.
Afficher en entierScène VII
ADRASTE
Que vous êtes heureux, et quel malheur me suit !
Ma maîtresse vous souffre, et l’ingrate me fuit.
Quelque goût qu’elle prenne en votre compagnie,
Sitôt que j’ai paru, mon abord l’a bannie.
CLINDOR
Sans avoir vu vos pas s’adresser en ce lieu,
Lasse de mes discours, elle m’a dit adieu.
Afficher en entierMATAMORE
Trop pleine de lauriers remportés sur les rois,
Je ne la charge point de ces menus exploits.
Scène V
Afficher en entierLes déesses aussi se rangeaient sous mes lois ;
Et je te veux conter une étrange aventure
Qui jeta du désordre en toute la nature,
Mais désordre aussi grand qu’on en voie arriver.
Le Soleil fut un jour sans se pouvoir lever,
Et ce visible dieu, que tant de monde adore,
Pour marcher devant lui ne trouvait point d’Aurore :
On la cherchait partout, au lit du vieux Tithon,
Dans les bois de Céphale, au palais de Memnon ;
Et faute de trouver cette belle fourrière,
Le jour jusqu’à midi se passa sans lumière.
CLINDOR
Où pouvait être alors la reine des clartés ?
MATAMORE
Au milieu de ma chambre, à m’offrir ses beautés.
Elle y perdit son temps, elle y perdit ses larmes ;
Mon cœur fut insensible à ses plus puissants charmes ;
Et tout ce qu’elle obtint pour son frivole amour
Afficher en entierScène II
CLINDOR
Quoi ! monsieur, vous rêvez ! et cette âme hautaine,
Après tant de beaux faits, semble être encore en peine !
N’êtes-vous point lassé d’abattre des guerriers,
Et vous faut-il encor quelques nouveaux lauriers ?
MATAMORE
Il est vrai que je rêve, et ne saurais résoudre
Lequel je dois des deux le premier mettre en poudre,
Du grand sophi de Perse, ou bien du grand mogor.
CLINDOR
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