L'immaculée conception
Auteur
- Gaétan Soucy (Écrivain)
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Classement en biblio - 2 lecteurs
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Comme l'a dit un autre critique sur ce site. il faut voir ce livre comme une juxtapostions de tranches de vie ayant pour décor le quartier de Hochelaga de Montréal dans les années vingt. La trame principale est cette société québécoise sclérosée sous l'emprise omniprésente de l'église catholique, scellant de son identité mais également génératrice de toute une panoplies de frustrations et de fantasmes refoulés qui finissent toujours par éclater au garnd jour sous leur forme la plus violente. Ce n'est certes pas une lecture de plage, mais un livre touchant tout autant pour la beauté de son texte que l'horreur qui s'instille en filigrane.
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Pour être parvenu à la fin d'un roman de 340 pages, j'ai eu l'impression d'obtenir le punch d'une nouvelle.
L'immaculée conception dresse le portrait d'une trallée de personnages vivant dans un Hochelaga intemporel, au lendemain de l'incendie d'une taverne. Il y a Remouald, son père handicapé, l'aide-soignante de son père handicapé, le gars des pompes funèbres, un orphelin, le capitaine des pompiers, l'institutrice d'école dénommée Clémentine, le directeur de cette école, le curé Cadoret, trois ou quatre élèves fréquentant l'école, la famille de ceux-ci, le gérant de la banque, le concierge de l'école, un commerçant, une petite muette et encore d'autres que je ne peux pas nommer. Tous ces personnages se partagent une part du Grand Gâteau des Mystères: Que s'est-il passé le soir de l'incendie, qui est cette belle fille dont circule l'image sainte, que s'est-il passé dans l'enfance de Remouald, pourquoi l'élève de Clémentine est-il mort, qu'est-ce que la petite muette vient faire là-dedans, et qui est-ce qui baise avec qui dans cette histoire ?
Logiquement, on s'attendrait à ce que les points de vue de chaque personnage finissent par s'imbriquer les uns dans les autres et par mener à un dénouement éclaircissant. Sauf que ça n'arrive pas. Les trois premiers quarts du livre ne font qu'empiler les mystères et le dernier se consacre à des amourettes assez répugnantes si j'y mettais de mon jugement personnel. On a le temps d'arriver à la fin Spoiler(cliquez pour révéler)(et la majorité du cast a le temps de mourir, comme si Soucy avait réalisé que ses personnages lui étaient tous trop pénibles et ne le menaient nulle part) sans que toujours rien n'ait été éclairé. Un détail est ramené avec un tournant d'horreur, et c'est tout. Épilogue, la vie va de l'avant et personne n'en a plus rien à battre.
Finalement, on réalise que L'immaculée conception était beaucoup moins un thriller qu'un slice of life autour d'une vie de quartier. Soit. Et en tant que slice of life, est-ce que c'était bon ? Personnellement, même les personnages les plus intéressants ont fini par me tomber dans l'apathie du fait des incohérences dans leur comportement.
Alors est-ce que je recommanderais ce roman ? Disons que Gaétan Soucy en a écrit des meilleurs.
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Résumé
Héros martyr, Remouald est un enfant doué victime d’un destin qui l’abaissera jusqu’au dégoût de tous et de lui-même. Séraphon, son père, inquiétant vieillard ratatiné dans son fauteuil roulant, Clémentine Clément, touchante institutrice pour qui la vie sera sans clémence, et Gaston Gandon, mou directeur d’école, composent en partie l’univers de L’Immaculée Conception, premier roman de Gaétan Soucy. Cette œuvre puissante propose au lecteur un voyage inusité dans le monde de l’enfance, où le merveilleux cède peu à peu sa place à l’horreur. C’est une histoire sombre et tourmentée, à l’intrigue complexe dont l’action se déroule dans le quartier pauvre de Hochelaga, à Montréal, au début du siècle, dans une société obscurantiste.
Plusieurs des personnages ne se confessent vraiment qu'à un journal intime. Les deuils frappent tôt et projettent les survivants dans l'obsession. Un incendie délibéré exerce son attrait sur des êtres brimés, humiliés, vengeurs. Le sexe des personnages semble fluctuant et telle apparence masculine peut, mais peut seulement, cacher la féminité. Ou l'inverse. Tel personnage prend la liberté de ne pas se conformer au comportement attendu, de s'offrir bacchanales et pitreries. Il faut attendre jusqu'à l'ultime révélation pour entrevoir les véritables charnières du récit ou pour renoncer à la logique qu'on a pu imaginer. Des dates balisent le parcours : l'Immaculée Conception, par exemple, occupe un lieu précis au calendrier. L'écriture, généreuse et déliée, élégante et originale, apparente des composantes qui, autrement, obéissent peut-être à un mouvement centrifuge.
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