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Pour contrer ses doutes, il se lève et va sortir d’un tiroir une chemise remplie de coupures de journaux
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Est-elle toujours aussi maquillée, khôl noir et mascara épais ? Danse-t-elle toujours autant ? Rêve-t-elle encore d'une vie ailleurs ? Est-elle toujours fan de Bowie et des Rolling Stones ? Vagabonde de cette ville de Senlis où elle est née, que fait-elle de ses week-end et de son amour sans concession pour l'environnement ? Les garçons la désiraient. Elle se laissait admirer, sans faire de promesse ni même flirter. On la disait lesbienne ou frigide. Personne ne l'avait jamais vue avec un garçon. Ceux qui la désiraient lui reprochaient son narcissisme.
Antoine ne l'a jamais désirée. Elle était son amie à la garçonne maquillée. Il aimait sa ténacité. Elle enviait sa vie. Elle aurait voulu le suivre dans le Vermont. Elle est restée ici. Elle s'est inscrite en psycho à Paris, et les week-end, elle les passe toujours dans sa maison d'enfance, entre ses parents et ses frères et soeurs. Elle est persuadée qu'un jour elle quittera son pays. Ici, ne lui suffit pas.
Marie attend Antoine place de la Cathédrale, à une heure. Antoine ne sera pas en retard. Il a hâte de revoir son bandeau blanc.
Le trajet du bus est plaisant. Retrouver les paysages forestiers et sereins de Picardie l'apaise. Il n'a ni le mal du Canada, ni celui des Etats-Unis. Pourtant, il pourrait très vite s'ennuyer entre les murs de sa patrie. Ce sentiment de "déjà vu" l'agace si vite. Besoin d'espace et de liberté, cette fulgurante découverte, il l'a fit auprès de Bao, elle qui était aussi une étrangère quand elle lui contait ses origines chinoises en gardant égoïstement une grande partie de son histoire pour elle. Il y avait tant de mystères qu'il fut très difficile à Antoine de tracer un parcours cohérent qui ressemble quelque peu à son histoire familiale, en Chine, du côté de sa mère. Bao enveloppait d'ombre les moindres réponses et ce secret l'excite toujours.
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