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"Elle est allée autrefois au Caire, et les mœurs orientales li'intéressent. L'existence des femmes musulmanes lui inspire une grande pitié. 'Quelle vie effrayante, dit-elle souvent. Comme je les plains ces pauvres créatures ! Je ne puis jamais avoir assez d'air et de liberté, et l'idée que je pourrais être obligée de vivre ainsi me remplit d'horreur !...'"
Afficher en entierÉlisabeth n’est guère consciente des intrigues qui se trament. Durant le voyage de Possenhofen à Ischl, à chaque relais, elle descend de la lourde berline et aide le cocher à dételer les chevaux et à leur donner à boire. Ses chaussures sont encore mouillées lorsque « les Bavière », en l’absence de François-Joseph retenu à Vienne, se présentent devant l’archiduchesse. Celle-ci ne s’en aperçoit pas : elle n’a d’yeux que pour « Néné ».
Afficher en entierSissi se réfugie auprès de ses chevaux, elle parcourt la forêt et la campagne. Elle peut faire ce qui lui plaît, sans contrainte. Personne ne s’occupe d’elle – faute de temps d’ailleurs. Elle s’enfonce tout à loisir dans son désespoir. L’attention de la famille s’est détournée d’elle pour se concentrer sur son aînée. On semble vouloir préparer Hélène à un grand destin. Sissi n’en prend nul ombrage. Coeur pur, elle est une personnalité à la sensibilité marquée, parfois excessive. L’alternance de gaieté et de gravité définit son caractère. Sa fraîcheur et sa spontanéité composent ses principales qualités. Son énergie désordonnée et sa nature capricieuse, son talon d’Achille. Elle a une âme vibrante, qui noircit des cahiers de poèmes et épanche ses états d’âme. Elle est une jeune fille qui ne triche pas et dont l’émotion constitue l’oxygène
Afficher en entierSissi aime sa Bavière et ses coutumes paysannes. Devenue une amazone avertie, elle fait honneur au duc Max, pourtant pointilleux sur ce point. Elle adore s’échapper, seule avec un piqueur, et monter au-delà de Poecking, rêver au bord de l’étang qui s’ouvre dans les bois jusqu’à Jaegersbrunn. Et, plus loin, à une heure de cheval du vieux manoir de Possenhofen, s’étendent les lacs mystérieux : l’Ammersee, le Pilsensee et le Woerthsee
Afficher en entierBallottée entre une mère résignée et soucieuse, économe et bourrue, un père fantasque et cultivé et une gouvernante conventionnelle, elle grandit. La baronne de Wulfen décrit ainsi ses élèves : « Néné (Hélène), morose et de caractère dominateur, a une mauvaise influence sur ses frères et soeurs. Les cheveux d’Élisabeth sont colorés par le soleil comme des épis de blé. Louis, en grandissant, ressemble à une poupée de Nuremberg et ses soeurs ont des figures rondes de paysannes...
Afficher en entierLes enfants du couple sont donc joyeusement gâtés. Lorsque Sissi atteint sa neuvième année, une baronne Louise de Wulfen remplace sa nurse. Cette nouvelle gouvernante trouve que l’aînée, Hélène, exerce sur sa cadette, plus tendre, plus délicate et par trop sensible, une influence qui n’est pas précisément à son avantage. C’est pourquoi elle a soin de séparer insensiblement les deux soeurs et de rapprocher plutôt Sissi de son cadet, Charles-Théodore. « Il me paraît souhaitable, étant donné le caractère d’Hélène, écrit la baronne en 1846 à une amie, de la séparer de sa soeur Élisabeth, qui est de nature tendre et très scrupuleuse. Mais l’aînée la domine... » À neuf ans, Sissi a un charme irrésistible et tout le monde l’aime dans la maison. Quand les enfants veulent obtenir quelque chose de leur mère, c’est elle qu’ils délèguent solennellement
Afficher en entierOn comprend mieux pourquoi Sissi, pourtant belle, manque singulièrement de coquetterie. Elle est sportive, intrépide. Pour le protocole, elle est « Son Altesse, la princesse Élisabeth, Amélie, Eugénie, duchesse en Bavière, de la maison royale de Bavière ». Mais son éducation s’en fiche bien. Le duc Max ne répète-t-il pas à son épouse : « Les rois ne signifient rien dans mon existence. Je suis un artiste ! Un créateur ! Mes poèmes et mes livres seront lus et continueront à me faire vivre dans le coeur des hommes après que tous vos misérables rois seront descendus dans leurs tombes et oubliés.
Afficher en entierUne biche, a-t-on envie d’annoncer ! Car Sissi raffole des bêtes, elle sait les soigner, aime leur parler à l’oreille et les caresser... Les grands chiens l’enchantent. Ils la suivent partout. À Possi, ils ont même la permission de déjeuner à table. Quand le duc est à la campagne, il emmène sa fille en forêt et dans les champs, ce qui est une occasion bienvenue d’échapper aux cours des précepteurs. Ceux-ci font certes tout leur possible pour enseigner l’indispensable à leurs élèves, mais leur culture générale laisse à désirer
Afficher en entierÀ Possi, l’ambiance est bon enfant. Max déteste l’étiquette des cours, préfère écrire des vers, chanter des lieder en compagnie du cithariste Johann Petzmacher, ou aller parler à ses chevaux. Sissi – le duc l’appelle son enfant de Noël car elle est née un 24 décembre2 – partage ses goûts. Tous deux s’entretiennent en dialecte bavarois et la cour de Vienne aura beau jeu, plus tard, d’évoquer l’éducation rustre de l’impératrice. En fait, Sissi a la grande chance d’avoir été élevée moins en princesse qu’en fille d’artiste quelque peu bohème. L’influence de son père la marque profondément. Elle tient de lui beaucoup plus que de sa mère, qui accorde une importance excessive aux questions d’étiquette et de protocole. Ravissante et légère, elle répand, physiquement, une sorte de grâce aérienne
Afficher en entierLudovica accepte les bizarreries de son mari pendant le temps où il ne court pas les routes du monde au gré de sa fantaisie la plus débridée. Sissi recevra en héritage l’agitation de son père, son amour des voyages et son désir de liberté, mais non sa joie de vivre, son insouciance ni le don de tirer le meilleur parti de ce qui vous est donné
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