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- Dites, ô Gracieux Empereur, combien Remo a-t-il reçu en tribut de ces gens qui avaient subi une injustice dans votre royaume ?
- De l'argent ? demanda Smith.
- Oui, ce qui est utilisé en Amérique. Combien ont-ils donné en tribut ?
- Oh, mais il n'a pas pris d'argent, dit Smith.
- Il n'a pas pris d'argent ? Qu'est-ce qu'il a pris ?
- Il a dit que ça le faisait se sentir bien dans sa peau.
Chiun, dont la respiration était en accord avec le rythme de l'univers, sentit soudain le fond de ses alvéoles pulmonaires tressaillir d'horreur.
Afficher en entierChapitre II
Il s'appelait Remo, et le monde entier pensait qu'il était devenu fou, mais cela lui était bien égal. "C'est le monde entier qui est fou" venait-il de réaliser. Peut-être même était-il le seul être sain d'esprit de l'univers.
Remo s'était assuré que le four était bien allumé avant de fouiller la maison à la recherche de celui qu'il voulait y mettre.
Afficher en entierCarl Shroeder sursauta. La voix était revenue. De nulle part. Et elle lui offrait de l’argent. De l’argent facile. C’était ça le hic : il n’y avait pas d’argent facile en ce bas monde. Y avait sûrement un truc que Carl Shroeder n’avait pas encore pigé et ça le travaillait.
La voix sortie de nulle part lui offrait un billet gratuit pour Londres et cent dollars en prime quand il arriverait là-bas. Tout ce qu’il aurait à faire en échange, c’était de détacher une plaque derrière une machine à café dans la coursive d’un Gamont 787.
— C’est une histoire de drogue, hein pas vrai ? demanda Carl en prenant l’air cool.
On la lui faisait pas : il finissait toujours par piger la combine.
— Non, c’est pas une histoire de drogue, répondit l’homme qui restait invisible.
La voix semblait sortir du banc du jardin public où Carl était assis. La voix l’avait suivi à travers toute la ville, pourtant Carl Shroeder ne s’en étonnait même pas ; comme si c’était tout naturel d’entendre une voix sortir tour à tour d’une pissotière ou de la statue de George Washington. Cette voix, il l’avait d’abord entendue sortir d’une chiotte de la salle de billard de la D street où Carl passait le plus clair de ses journées. Dans une ville comme Pittsburg, il n’y avait rien d’autre à faire, si bien qu’à vingt-trois ans, la vie de Carl Shroeder n’avait été qu’une longue suite de parties de billard.
Il avait bien dirigé une loterie clandestine pendant quelque temps mais les patrons de la loterie exigeaient qu’il se pointe tous les jours à la même heure. L’horreur : pire que s’il bossait dans un bureau.
Il avait aussi essayé la fraude à l’assurance pendant un moment mais, à son troisième coup, les compagnies d’assurances avaient fini par se donner le mot et l’avaient mis sur leur liste noire.
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