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Chapitre II
Son nom était Remo et il pouvait se brancher aussi bien qu'un autre. C'était juste une question de brancher quatre fils. Le fait que pour ça il fallait franchir l'un des périmètres les mieux défendus du monde, patrouillé par des chiens et interdit par des champs de mine n'y changeait rien.
C'était quand même juste une question de branchement.
- Le fil rouge sous la vis rouge, avait répété Smith, comme si sa vie en dépendait.
Afficher en entierIl allait mourir.
Un jour de plus à Chicago et il se rendrait au sommet de la tour Sears, le plus haut building du monde. Arrivé là-haut, il se jetterait dans le vide. À moins qu’il n’essaye le vieux Colt 45 que son frère avait ramené du Vietnam. Mais l’idée de l’effet qu’aurait la lourde balle blindée sur son cerveau lui donna mal à la tête d’avance. Du coup, il caressa l’idée de se jeter sous un train, mais la rejeta après mûre réflexion : les trains n’étaient pas sûrs, ils pouvaient très bien le rater et le laisser atrocement mutilé.
« Non, décidément on ne pouvait pas compter sur les trains, » soupira Bill Buffalo. Pas plus d’ailleurs que sur la destinée et, Bill Buffalo, pétri de culture grecque, en connaissait un rayon sur la destinée. Il la voyait même comme une personne, une déesse, une muse qui s’exprimait dans une langue aussi étrangère à l’anglais que sa langue ojupa.
Car avant de devenir un helléniste distingué, Bill Buffalo avait d’abord été un guerrier ojupa. Il était né pour chasser, courir, danser autour du feu la nuit et trouver le fond de son âme dans le regard des animaux de la prairie.
Mais les seuls animaux qu’il entendait courir dans son appartement étaient des souris, peut-être quelques rats et bien sûr des cafards. Et la seule danse à laquelle il voulait se livrer était une danse de mort. La sienne.
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