Extraits

-[...] Je vais peut-être arrêter de chercher ce qui est réel, maintenant que j'ai trouvé l'infini.

"Tu me rends dingue! Tu m'agaces prodigieusement. Tu me donnes envie de m'arracher les cheveux. Depuis qu'on s'est rencontrés, tout est allé de mal en pis. (...) Mais je te veux toujours."

 Ce ne fut pas un baiser doux et tendre. Ce fut un baiser qui disait : « tu-m’as-fait-peur-et-tu-t’es-foutue-de-moi-et-je-suis-furieux-et-soulagé-et-frustré-putain ». 

Bonnie, ma chérie, tu ne trompes personne quand tu pleures sous la douche. L’eau dissimule tes larmes mais pas le bruit de tes sanglots, et je ne veux plus que tu pleures. Il l’embrassa. L’eau avait trempé sa chemise dont le coton blanc lui collait au corps, s’était infiltrée dans son pantalon noir et avait imbibé ses chaussures qui coûtaient plus cher que l’alliance de Bonnie. Elle la portait toujours et il embrassa aussi l’anneau avec frénésie. Elle pleura de plus belle.

"Je pense qu'on peut faire davantage que de subir la vie ou la rêver. J'ai l'impression que l'espoir est trop souvent la seule chose qui reste aux gens. Qu'on soit riches, pauvres, malades ou en bonne santé - on se noie dans nos rêves en espérant que quelqu'un les réalisera à notre place."

Finn m'a pris le feutre des doigts puis a retourné ma main droite afin d'en exposer la paume. Puis il a dessiné au creux de mon poignet le signe de l'infini, un huit noir étiré, long de trois centimètres.

-Je subodore que tu as toujours été parfaite et intouchable. Mais maintenant tu es à moi. Et je ne renoncerai pas à toi, a affirmé Finn.

Sa voix était basse mais son expression résolue. J'avais l'impression qu'il essayait surtout de se convaincre lui-même.

-Combien font l'infini plus un ? ai-je demandé à Finn.

-L'infini, a répondu Finn en soupirant.

-Faux. Ça fait deux.

-Ah ouais ? Comment ça ?

J'ai tendu l'index vers lui :

-Infini.

Puis je me suis désignée :

-Plus un. Ça fait deux, espèce de génie.

-Je regrette de t'avoir donné mon prénom.

-Ha ! Je t'ai eu ! Tu te crois super brillant mais je t'ai collé !

"-J'ai parlé à Bonnie. Elle ne m'a pas paru folle.

-Oh, elle est folle. (Finn essaya de rire mais en vain. Tout ça était trop douloureux. Il poursuivit.) Elle est folle... mais pas dans le mauvais sens du terme. Dans le bon. Elle est impulsive et imprévisible. Et triste.

Finn serra les dents face à la souffrance qui s'était installée dans sa poitrine. Il repensait à son expression cette nuit-là sur le pont, à son visage maculé de larmes et à ses cheveux blonds courts ébouriffés. Il trouvait incroyable qu'elle soit aussi saine d'esprit quand on voyait dans quelle famille elle avait été élevée.

-Mais malgré sa tristesse, elle rit. Elle aime. Elle est bienveillante et bien trop généreuse pour son propre bien. (Il secoua la tête, impuissant.) Elle est aussi impossible, et j'ai envie de l'étrangler une fois sur deux."

"[...] ce serait chouette que les gens agissent au lieu d'espérer.

-Agissent comment? a demandé Finn.

-En faisant plus que rêver. [...] je pense qu'on peut faire davantage que subir la vie ou la rêver. J'ai l'impression que l'espoir est trop souvent la seule chose qui reste aux gens. Qu'on soit riches, pauvres, malades ou en bonne santé - on se noie dans nos rêves en espérant que quelqu'un les réalisera à notre place."

"Je pourrais dormir quelques jours ou quelques année, jusqu'à ce que le monde rectifie sa trajectoire et que je trouve enfin la lucidité ou le courage, choses qui me faisaient cruellement défaut pour le moment."