Ajouter un extrait
Liste des extraits
Versailles est un château de carte. Le carreau corespond aux honneurs et au faste, le coeur aux sentiments, le pique à la mort. Seul le trèfle apporte l'espoir. A l'instant où tu les découvriras, il sera trop tard pour changer ton destin.
Afficher en entierLa connaissance, c'est la liberté ! Apprendre est le moyen le plus honnête et le plus agréable de s'affranchir de l'intolérance et de l'obscurantisme. D'exister en tant qu'être humain.
Afficher en entier— Ne profitez pas trop d’elles. L’instruction libère et donne toute sa force à la critique. Mais elle n’est rien sans la tolérance de l’esprit et, dans ce royaume, c’est un sujet plus grave que vous ne l’imaginez
Afficher en entier— Tu as tout pour toi. Tu peux conquérir le monde et celui-ci sera bientôt à tes pieds... Veux-tu croire à ton destin ? Celui auquel pensait mon père était la définition même de l’humaniste : un esprit enrichi par le savoir de Rome et d’Athènes, maîtrisant l’histoire, la géographie et la science des mathématiques. Une éducation dont la vocation était d’élever son détenteur dans la société du Roi-Soleil bien plus justement que les droits liés au sang ou à la naissance
Afficher en entierJe lui avais échappé. Un peu... Je disposais d’un court répit avant que mon père ne se présente à la porte de ma chambre. Il serait échevelé, essoufflé par notre course à cheval. Il masquerait son plaisir de me voir heureuse en forçant la voix et le sourcil
Afficher en entier— Un esprit sain, certes. Mais le corps doit aller de même, claironnai-je en persiflant. Vous semblez à la peine, monsieur Blois. Pourquoi ne pas continuer l’instruction en vous mesurant à la nature ? Une marche vous ferait le plus grand bien. In corpore sano... N’est-ce pas ainsi que vous parlez
Afficher en entierJe toisais d’un air moqueur le marchand de compas, de globes, d’astrolabes, patientant depuis l’aube dans l’espoir de vendre à mon père sa création d’ustensiles savants. Mais je baissais les yeux à la vue de mon précepteur, Thomas Blois, un pensionnaire détaché du séminaire de Saumur, toujours habillé de sombre, et dont la conversation se limitait à lire, aperto libro5, les poèmes d’Homère ou à versifier en grec
Afficher en entierJe voyais à présent les silhouettes légendaires de Lancelot et de Guenièvre. Leurs corps se mêlaient aux ombres et aux couleurs de l’âtre et, tel l’alchimiste, je transformais le plomb en or. L’émotion m’envahissait. Ma vie de femme m’offrirait-elle autant d’exploits que dans mes rêves ? — Dors, ma fille Hélène. Dors. Demain, tu as tant à faire et tant à découvrir
Afficher en entierEn arrivant, mon cheval et moi, nous étions rompus. Je flattais son encolure trempée de sueur. Je frottais sa robe avec la paille. Il tournait la tête et, la bouche remplie d’avoine, il venait doucement se reposer sur mon épaule
Afficher en entierIl avait perdu son adorée alors qu’elle mettait au monde le fils dont il attendait quiétude et félicité et qui ne vécut que le temps d’un baiser. Fallait-il que le chagrin rende mon père misanthrope, méchant, avare de ses sentiments ? Pour apprécier la vie, pour partager ce don extraordinaire, il faut la prendre à bras-le-corps. Pierre de Montbellay s’intéressait à ceux des femmes dont il voulait le bonheur en échange du leur, parfois jusqu’à s’y noyer. Ainsi le maître de Saint Albert était-il à la fois humaniste et libertin. Ce double credo n’ôtait rien à la vocation de sa vie, consacrée à l’amour du prochain, premier commandement de Dieu et dont le meilleur usage était, selon lui, d’embellir le présent de ceux qui l’entouraient
Afficher en entier